Un jour sans fin // The LIMIÑANAS

Chronique coup de latte (2021)
          À moins d'habiter sur une autre planète, personne ne peut ignorer De pelìcula, à coup sûr l'album musical français le plus médiatisé en 2021. Fallait-il pour autant une nouvelle fois évoquer cette rencontre sonore entre les LIMIÑANAS et le DJ star Laurent GARNIER ? Oui, puisque notre chroniqueur maison ne va pas trop dans le sens du courant.
 
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          « On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve » selon le philosophe du 6ème siècle avant J.-C., HÉRACLITE, qui soutient que tout est en perpétuel changement. Il s’oppose à l’idée de permanence, d’essence et d’identité.
N’importe quel opposant à HÉRACLITE aurait pu brandir les disques de The LIMIÑANAS en affirmant que l’on peut toujours faire le même album.

Malgré cette ouverture vacharde, loin de moi l’idée d’attaquer The LIMIÑANAS et leur dernier (et double) LP De pelìcula, réalisé en collaboration avec le pape de l’électro française, Laurent GARNIER. The LIMIÑANAS mérite le succès national et international qu’ils rencontrent car ils sont irréprochables. Lionel et Marie écument les petites scènes rock depuis plus de 20 ans. Ils ont participé à faire vivre le garage en France à une époque où le ska et le métal étaient les rois. Merci pour ça.
Mais depuis Costa Blanca, leur troisième disque, The LIMIÑANAS ne font plus d’albums pour nous. Derrière ce nous, je parle de ceux qui les écoutent depuis les débuts via leur Myspace (eh oui ! ), à l’époque de leur tube yéyé (Je ne suis pas très drogue) issu de leur premier LP signé sur le label US, Trouble In Mind (2010). Dans l'émission Rock à la Casbah, nous avions eu la chance de les rencontrer à la fin d’un petit concert à Vienne et ils nous confiaient que les labels français et la presse les boudaient alors qu’ils avaient un petit succès d’estime aux États-Unis.

 
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À la recherche de l'inspiration perdue

Avec Costa Blanca (Trouble In Mind, 2014), les fans de la première heure comprirent vite que The LIMIÑANAS refaisaient inlassablement le même album. Mais, là encore, que pouvait-on leur reprocher ?
Le duo a tout essayé. Ils se sont ensuite associés à Peter HOOK, bassiste emblématique de JOY DIVISION et NEW ORDER. Rien ne s’est passé, les titres se ressemblaient toujours.
Impossible pour eux de sortir de cette antienne musicale construite autour d’une batterie minimaliste, de plages de guitares réverbérées qui tournent en boucle façon krautrock et d’un chant parlé en français époque GAINSBOURG.
Collaborer avec le bricoleur sonore local Pascal COMELADE a été vain. Inviter Bertrand BELIN ou Etienne DAHO leur a ouvert les ondes de France Inter, mais n’a pas fait bouger d’un iota les fondamentaux de leur musique. Alors que peut-on espérer De pelìcula, en collaboration avec Laurent GARNIER ?
Rien, car avec The LIMIÑANAS, « Rien ne se perd, rien ne se crée ». Non, rien ne se crée.
 
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Le syndrome de la bolognaise

The LIMIÑANAS est victime du syndrome de la bolognaise. Le premier jour, la sauce est délicieuse. Le deuxième jour, il en reste un peu alors, on ajoute un peu d’eau. C’est encore pas mal. Vient le troisième jour, on rallonge encore le fond de sauce, mais il ne reste plus grand-chose des saveurs originelles, si ce n’est un souvenir. Il y a onze ans, THE LIMIÑANAS ont joué l’album d’une vie. Douze titres pour résumer une carrière.

 

M.Arty

(29 octobre 2021)

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urliminanasgarnierpochette.jpg, by Bingo
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LIMIÑANAS / GARNIER. De pelicula (Because Music, 2021)
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limigarnierback.jpg, by Bingo

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Pour prolonger...

The LIMIÑANAS. The Limiñanas (Trouble In Mind, 2010)
LIMIÑANAS/GARNIER De pelìcula : Bandcamp
The LIMIÑANAS : site web officiel
The LIMIÑANAS : Que calor [vidéo-clip]
The LIMIÑANAS : Je ne suis pas très drogue [vidéo-clip]
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Dans nos archives écrites :
Chroniques de disques de The LIMIÑANAS

     7' and rare stuff 2009/2014 par Laetitia LACOURT
     Traité de guitarres triolectiques (avec Pascal COMELADE)
          par Miguelito LOVELACE
     Malamore par Nicolas GOUGNOT
Interview de The LIMIÑANAS par Laetitia LACOURT
Live report The LIMIÑANAS - La Boule Noire (Paris, 21/05/2015)
     par Laetitia LACOURT

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Photographies : Because Music
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Illustration : Anita M.
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