(I've Got) Trouble in Mind : 7'' and Rare Stuff 2009-2014 (Trouble in minds Records) // par Lætitia Lacourt
Difficile de ne pas s'incliner, voire se mettre à genoux devant les Liminanas. Atypique, éclectique, excentrique, le duo perpignanais, auteur de deux brillants LP, revient avec une compile de titres rares, d'hommages et de reprises distillés entre 2009 et 2014. On en avait rêvé, ils l'ont fait : 13 titres inclassables réunis sur un vinyle.
Si les Liminanas ne cultivent aucune nostalgie, ils sont aptes à réveiller celle des ex-fans des sixties tout en faisant fantasmer les contemporains : la rencontre improbable entre Gainsbourg et the Kills qui dégusteraient des sucres d'orge chez les Velvet.
Chaussez vos cuissardes, enfourchez ce que vous voulez, mais ne manquez pas d'écouter : La fille de la ligne 15, titre fabuleux aux paroles parfois sibyllines, qui rappelle toutes ces rencontres ratées dans le bus ou le métro, toutes ces expériences sérendipiennes qui fusionnent brièvement la recherche et le hasard. 3'25 de pur garage sixties qui sentent l'insolence, les minets et les drugstores. Tu es à moi et ses paroles incantatoires, une chanson à faire ramper Brigitte devant Serge, Eve devant Adam, Bonnie devant Clyde. Un superbe hommage langoureux aux Troggs et un remake qui n'est pas sans rappeler la décadence de Birkin et Gainsbourg.
Migas 2000, la narration mi-chantée mi-parlée d'une recette de semoule / boulette à l'ail, est à déguster sans modération avec un petit côté 7h du matin de Jacqueline Taïeb. Mais aussi I Know There's an Answer, reprise acidulée de ces surfers de Beach Boys ou Ugly Death, vaporeux hommage à Jay Reatards.
Perdue dans ces pépites qui ne feraient pas tâche en BO des films de la Nouvelle Vague, il y a cette chanson de Noël : Christmas (baby please go home). Tous ceux qui se sont essayés à ce type d'exercice se sont gravement plantés livrant généralement des guimauves émétisantes. On frise souvent le ridicule, les titres sentent la praline et vous donnent des visions cauchemardesques de lutins glauques pas vraiment made in Laponie. Christmas des Liminanas, c'est la seule qui ne donne pas envie d'offrir des Mon Chéri périmés ou de faire tomber la bûche de la belle-mère par inadvertance. Et pour cause, c'est une excellente cover de Darlene Love / Phil Spector. Simple ersatz ? Pas vraiment. Chœurs sixties, grelots, mélodie plus rugueuse, plus accrocheuse et moins mielleuse que l'originale, Christmas est aussi rock que tintinnabulante et donne furieusement envie de couper la dinde déguisée en Mère Noël, le visage fendu d'un large sourire en direction de la dite belle-mère.
Si les Liminanas ne cultivent aucune nostalgie, ils sont aptes à réveiller celle des ex-fans des sixties tout en faisant fantasmer les contemporains : la rencontre improbable entre Gainsbourg et the Kills qui dégusteraient des sucres d'orge chez les Velvet.
Chaussez vos cuissardes, enfourchez ce que vous voulez, mais ne manquez pas d'écouter : La fille de la ligne 15, titre fabuleux aux paroles parfois sibyllines, qui rappelle toutes ces rencontres ratées dans le bus ou le métro, toutes ces expériences sérendipiennes qui fusionnent brièvement la recherche et le hasard. 3'25 de pur garage sixties qui sentent l'insolence, les minets et les drugstores. Tu es à moi et ses paroles incantatoires, une chanson à faire ramper Brigitte devant Serge, Eve devant Adam, Bonnie devant Clyde. Un superbe hommage langoureux aux Troggs et un remake qui n'est pas sans rappeler la décadence de Birkin et Gainsbourg.
Migas 2000, la narration mi-chantée mi-parlée d'une recette de semoule / boulette à l'ail, est à déguster sans modération avec un petit côté 7h du matin de Jacqueline Taïeb. Mais aussi I Know There's an Answer, reprise acidulée de ces surfers de Beach Boys ou Ugly Death, vaporeux hommage à Jay Reatards.
Perdue dans ces pépites qui ne feraient pas tâche en BO des films de la Nouvelle Vague, il y a cette chanson de Noël : Christmas (baby please go home). Tous ceux qui se sont essayés à ce type d'exercice se sont gravement plantés livrant généralement des guimauves émétisantes. On frise souvent le ridicule, les titres sentent la praline et vous donnent des visions cauchemardesques de lutins glauques pas vraiment made in Laponie. Christmas des Liminanas, c'est la seule qui ne donne pas envie d'offrir des Mon Chéri périmés ou de faire tomber la bûche de la belle-mère par inadvertance. Et pour cause, c'est une excellente cover de Darlene Love / Phil Spector. Simple ersatz ? Pas vraiment. Chœurs sixties, grelots, mélodie plus rugueuse, plus accrocheuse et moins mielleuse que l'originale, Christmas est aussi rock que tintinnabulante et donne furieusement envie de couper la dinde déguisée en Mère Noël, le visage fendu d'un large sourire en direction de la dite belle-mère.