Notre écrivaine maison n'aime pas seulement les dinosaures.
Comme elle, vous craquerez très certainement pour deux vieux loups,
Matt SWEENEY et Will OLDHAM.
Seize ans après une première rencontre, ils prolongent l'aventure Superwolf.
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Lancinant, langoureux : on plonge dans le son de Superwolves avec la peau mise à nue. Make worry for me vient nous frotter les cicatrices de vieilles peines de cœur et on se vautre dans ses caresses comme dans un bain de boue avec le plaisir de se savoir guéri. La nostalgie est résolument prégnante sur cet album, mais pas pesante. Une juste distance nous permet de savourer ce qui ne fait plus mal. On y inspire aussi quelques belles goulées de fraicheur, notamment avec Hall of death qui déboule mine de rien, genre ballade un tantinet punky assaisonnée de l’envoutant sitar de Mdou MOCTAR (que l’on retrouve sur Shorty’s ark entre autre).
Pénombre percée de lumière
Fan de Will OLDHAM (Bonnie "Prince" BILLY et tous les autres noms dont il s’est affublé par le passé), je connaissais moins Matt SWEENEY (voir son émission Guitar Power avec Kurt VILE) et ignorais à quoi m’attendre – leur précédente collaboration seize ans plus tôt m’ayant échappé à l’époque... Si la première écoute m’a laissée un tantinet perplexe, Superwolves m’a finalement conquise et envoutée avec son délicat mélange d’acoustique (prédominant) et d’électrique (sur les premiers titres et le final). La production est soignée aux petits oignons et offre une atmosphère de pénombre percée de lumière ici et là (Shorty’s ark, ou Resist the urge et son air de joyeux ruisseau en cavale).
Dans un champ
Superwolves fait comme un vieux pull jeté sur les épaules un soir d’été trop frais : réconfortant malgré la laine qui gratte. Et même si ce qu’on espère par instant est un peu plus de douceur, on se laisse envelopper par l’ambiance presque hypnotique de cet album.
En résumé, voilà un ensemble qui ne joue résolument pas sur les paillettes Holywoodiennes, mais qui file une féroce envie de parcourir les grands espaces étatsuniens à bord d’une vieille décapotable avec le son au max et rien d’autre que l’horizon à l’infini en ligne de mire. À défaut, j’ai chevauché mon vélo incognito sur des routes de cambrousse Drômoise avant de m’étendre épuisée dans un champ, écouteurs vissés sur les oreilles, tandis que le ciel cavalait tranquille autour de la terre. Les voyages immobiles sont fort sous-estimés. On peut aller très loin à dos de musique.
Marlène Tissot
(17 septembre 2021)
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Matt SWEENEY & Bonnie "Prince" BILLY - Superwolves
(Drag City/Palace Records, 2021)
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Pour aller plus loin...
Matt SWEENEY & Bonnie "Prince" BILLY - Superwolf (Drag City/Domino, 2005)
Matt SWEENEY & Bonnie "Prince" BILLY : Bandcamp
Dans nos archives sonores :
Rock à la Casbah #685 (XX/XX/2020)
Rock à la Casbah #723 (17/02/2021)
Dans nos archives écrites :
Sur nos platines #14 (07/02/2020)
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Photographies : Drag City, bingO (d'après Tout L'Univers / DR)
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Illustrations : Matt & Spencer Sweeney / Domino
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