Adieu Philophobia // ARAB STRAP

Interview en V.F (2024)
                    Aidan MOFFAT et Malcolm MIDDLETON ont décidé de tourner leur légendaire album Philophobia pour célébrer son 25ème anniversaire. Cela ne veut pas dire pour autant qu’ARAB STRAP est un groupe qui vit dans le passé. Le duo écossais a le regard bien tourné vers l’avenir puisqu’il publiera son huitième album, I'm totally fine with it - don't give a fuck anymore,  le 10 mai prochain. Après une première rencontre infructueuse, il était temps de les faire parler, juste avant la fin de la tournée.


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         À mi-chemin entre passé et futur, cette interview a été réalisée
dans les loges de L’Épicerie Moderne à Feyzin (69),
le 26 novembre 2023, quelques heures avant le dernier concert
de la tournée européenne du groupe.

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"Une façon de dire adieu au vieil ARAB STRAP"

Avant qu’on commence, je voudrais vous présenter mes plus plates excuses. Je vous avais interviewés en Août dernier mais j’étais bien trop saoul et j’ai ensuite fini par perdre mon enregistrement avec un crash de disque dur, ce qui fait qu’il n’a jamais été publié.

Malcolm MIDDLETON : C’était à ce festival en Suisse ?

Oui, exactement.

Aidan MOFFAT : Ah ! Il me semblait bien qu’on t’avait déjà croisé, ta tête me disait quelque chose.

Malheureusement pour de mauvaises raisons donc. Je vous promets que je vais mieux me tenir cette fois-ci.

AM : [rires] Non, ne t’en fais pas, c’est souvent comme ça que ça se passe en festival.

Vous êtes donc ici pour jouer Philophobia dans son intégralité, ce qui est assez surprenant si on tient compte de l’ouverture de votre dernier album As days get dark (“I don’t give a fuck about the past / Le passé, je n’en ai rien à foutre”)...

AM : [rires] Ouais ! J’aime beaucoup Philophobia. Je pense que c’est l’album qui a fait de nous un vrai groupe. Le disque fêtait son 25ème anniversaire cette année et… je n’ai tout simplement pas pu résister. Mais c’est aussi une façon de dire adieu au vieil ARAB STRAP. Il y a plein de chansons sur l’album qu’on ne jouera plus jamais par la suite. Je vois ça comme une franche poignée de main pour dire au revoir à notre passé parce qu’on a un nouvel album qui va sortir l’an prochain, qu’on devrait annoncer en janvier. Je pense qu’on est prêt à tourner la page, non ?
MM : Oui. Il y a aussi le fait qu’on n’ait pas beaucoup tourné cette année. On avait juste prévu de faire un ou deux concerts dédiés à Philophobia, mais les gens revenaient vers nous en disant qu’ils en voulaient plus, ce qui était agréable pour nous. Le public a été génial, les gens apprécient le disque mais aussi le fait de nous voir en duo. Je crois qu’ils ont bien aimé cette configuration intimiste étant donné que l’album l’est aussi. C’est super de jouer sur scène avec le groupe, mais c’est aussi agréable de calmer le jeu de temps en temps.

Qu’est ce qui vous a poussé à tourner juste tous les deux ?

AM : Ça nous a juste semblé être la meilleure façon de jouer le disque.
MM : C’est comme ça qu’on l’avait fait.
AM : Oui, il n’y avait quasiment que nous deux sur tout le disque. Les personnes qui nous accompagnaient sur scène à l’époque ne font plus partie du groupe. Si on avait convoqué le nouveau line-up pour tourner avec nous, ça aurait été une bien plus grosse production et on avait envie que ça reste assez discret.

Le Brexit a-t-il quelque chose à voir avec cette décision ?

AM : Pas particulièrement, non. On a quand même fait une tournée française avec le groupe l’an dernier. Ça avait plus à voir avec une décision créative afin que cela reste une célébration paisible. Tu l’as dit toi-même, cette tournée t’a surprise, c’est un peu ce qu’on recherchait, on ne voulait pas en faire tout un foin. A vrai dire, même nos concerts en Écosse ont lieu dans des salles assez petites par rapport à celles où on joue d’habitude. On voulait vraiment que ça reste des concerts intimes et calmes. Ça nous a donc paru être la façon la plus naturelle pour y arriver. Il ne faut pas oublier que le disque est plutôt clairsemé, il est loin d’être surchargé. Il ne nous manque pas grand chose [rires]. Une fois que tu as ajouté une boite à rythme et du soutien avec des basses et du clavier, tu as quasiment l’ensemble du disque.

Tu dis que c’est un adieu au vieil ARAB STRAP, est-ce que ça signifie que vous n’écrirez plus de morceaux dans cet esprit ?

AM : Oh oui, complètement. Je n’écris déjà plus de chansons dans ce style et je ne compte pas m’y remettre. C’est une version très jeune de moi qui a écrit ces chansons. Je suis extrêmement fier de notre dernier album, je pense que c’est qu’on a fait de mieux, même si le prochain me parait encore meilleur. On ne le sortirait pas si ça n’était pas le cas [rires]. Il n’y a aucun intérêt à sortir un disque qui ne soit pas au moins aussi bon que celui d’avant. “A quoi bon, putain ?”. On a été assez surpris de voir plein de nouveaux visages dans le public, des gens plus jeunes qui sont venus nous voir grâce au dernier album. Il y en avait même qui étaient plus jeunes que Philophobia [rires], ce que je trouve à la fois génial et complètement dingue ! Donc pour résumer, non, je n’ai aucune envie, ni la volonté, ni même le mode de vie pour écrire ce genre de chansons.

J’ai également été surpris par cette chronique de votre concert à Stockholm qui disait que les kids à votre concert étaient beaucoup plus réceptifs aux morceaux d’As days get dark joués en rappel qu’au set dédié à Philophobia.

AM : Oui, on a remarqué ça. Une fois qu’on a terminé avec le disque on joue quelques morceaux d’As days get dark.
MM : C’est presque comme s’il s’agissait de deux groupes différents entre Philophobia et As days get dark. C’est chouette que les kids apprécient le dernier album, ça les amènera peut-être à ce qu’on faisait avant. Philophobia est beaucoup moins accompli musicalement que ce qu’on fait maintenant.

Est-ce qu’il y a des choses sur le disque qui vous font un peu grincer des dents quand vous le réécoutez, 25 ans plus tard ?

AM : C’est le cas pour l’intégralité du disque je trouve. Non, non, en fait je ne grince jamais des dents. J’ai un seuil de tolérance très élevé pour tout ce qui est embarrassant. C’est justement pour ça que j’ai écrit ces chansons. Je pense que c’est aussi pour cette raison que les gens les apprécient : il y en a peu qui seraient aussi à l’aise avec le fait d’admettre qu’ils sont de parfaits trous du cul [rires], comme c’était mon cas à l’époque. J’imagine que ça les aide à avoir une bonne image d’eux-même.

Comme vous l’avez mentionné, l’album est plutôt clairsemé musicalement parlant, mais y a-t-il eu des chansons qui vous ont posé problème pour les jouer sur scène ?

MM : On a quand même joué pas mal de ces chansons au fil des ans. Même si il y en a qu’on n’avait pas fait depuis très longtemps.

Il paraît que tu joues de la basse sur certaines d’entre elles pour la tournée ?

MM : Oui, juste une.

C’est quelque chose de nouveau pour toi, non ?

MM : Oui, ça ne m’est pas arrivé sur scène depuis des années, donc c’est plutôt chouette. C’est agréable et je suis assez détendu car le morceau est très répétitif. Mais ça demande quand même une certaine forme de discipline pour éviter d’ajouter des choses en plus.
AM : En ce qui concerne les paroles, elles sont gravées dans ma mémoire. Il m’arrive de chanter des morceaux sur scène qui ont deux ans et de ne pas me souvenir des textes. Mais les vieux titres, je les connais. Ils sont là, dans ma tête. Je ne sais pas pourquoi, mais je suis capable d’y accéder très facilement.

Puisqu’on parle des paroles de l’album, la phrase d’ouverture (“It was the biggest cock you’d ever seen, But you had no idea where that cock had been” / “C’était la plus grosse bite que tu avais jamais vue, Mais tu n’avais aucune d’idée de par où elle était passée”) doit être citée dans environ 90% des chroniques écrites sur ARAB STRAP. Qu’est ce que ça vous fait qu’on en revienne toujours là ?

AM : C’est marrant. Je trouve que c’est une bonne façon pour démarrer un album. Ça donne définitivement le ton du disque, mais tu serais surpris par le nombre de gens qui croient encore que je chante à propos de mon propre pénis dans cette chanson.
MM : Ce n’est pas le cas ? [rires] Ce qui m’a toujours posé problème dans cette chanson c’est la phrase “I heard you done it four times, but johnnies come in packs of three » / « Il parait que vous l’avez fait quatre fois, mais les capotes se vendent par paquets de trois », peut être qu’ils ont utilisé deux paquets !
AM : Je crois que c’est le cas, oui, en effet. On peut aussi en trouver des paquets de deux de nos jours…
MM : Ou dix. De toutes formes et tailles... et de goûts aussi.
AM : C’était pertinent à l’époque.

Plus généralement parlant, vos paroles étaient quand même bien crues, est-ce que ça n’a pas été un obstacle à la diffusion de vos morceaux ?

AM : Tu serais surpris par le nombre de fois où nos morceaux sont diffusés à la radio, on s’en sort plutôt pas mal.
MM : Mais ils ne jouent jamais les morceaux où il y a des jurons, même si John PEEL avait diffusé un des morceaux de notre premier album où il y a le mot “cunt / chatte”, à cinq heures de l’après-midi, un samedi. Je ne crois pas qu’il s’en soit rendu compte.
AM : Non, pas du tout, il n’était pas au courant.

Il a eu des soucis à cause de ça ?

AM : Non, non, il y a mon accent aussi...
MM : Tu aurais aussi bien pu dire “Can't”
AM : Oui ça aurait pu être n’importe quoi. Mais je veux dire, même maintenant, avec le nouvel album à paraître, on a dû éditer certaines chansons pour pouvoir les passer à la radio, il y a beaucoup de gros mots sur ce disque. Mais pas forcément à connotation sexuelle. Il y a parfois des règles assez étranges, tant que ça n’est pas sexuel, tu peux te le permettre. Ce n’est pas aussi cru mais il y a des gros mots.

Arrêtez-moi si je me trompe, mais ça n’est pas forcément le cas sur As days get dark...

AM : Hum, peut-être. Ça n’était en tout cas pas une décision consciente, et puis la phrase d’ouverture contient quand même le mot “fuck” [rires]. Ça n’était pas délibéré, je ne réfléchis pas vraiment à ça. Si un morceau a besoin de gros mots, il y en aura.
MM : Quand ça rime, ça rime...
AM : Il n’y a pas cinq mille mots qui riment avec “fuck”, je pense que j’ai dû tous les faire à l’heure qu’il est.

Duck, truck...

AM : “Cuck » (« Cocu ») ? Je ne l’ai pas encore fait celui-là !

Puisqu’on parle d’As days get dark, considérerais-tu Tale of the urban fox comme votre premier morceau ouvertement politique ? En tout cas, il est assez différent du reste de vos morceaux.

AM : Ouais, en fait, je ne sais pas trop. Je suppose que tout dépend de l’interprétation du mot “politique”. Mais oui, c’est sûrement le plus ouvertement politique avec une métaphore assez facile à comprendre, mais je crois qu’il y a beaucoup plus de choses de ce genre sur le prochain album. Il y a beaucoup plus de choses qui touchent au monde qui m’entoure plutôt que de chansons centrées sur ma personne. Il y a beaucoup de chansons du prochain album dans cette veine. Elles ne parlent pas spécialement de ma propre expérience, mais du monde qui m’entoure.

Est-ce que vous vous êtes retrouvés avec des morceaux qui sonnaient un peu trop comme le vieil ARAB STRAP pendant l’enregistrement de ce nouvel album ? Est-ce une chose à laquelle vous prêtez attention ?

MM : C’était le cas sur le dernier album, il y avait des morceaux qui n’ont pas dépassé le statut de démo à cause de ça. Mais pas avec le nouveau disque. Il y a plus d’éléments électroniques, de boites à rythme, il est aussi plus intense.
AM : Enfin, électronique… Il est plus enjoué musicalement, mais pas au niveau des paroles (rires). Mais oui, il est plus enjoué c’est vrai. On a fait deux morceaux pour As days get dark qui sonnaient un peu trop comme le vieil ARAB STRAP… Comment ils s’appellent déjà ?
MM : Aphelion.
AM : Aphelion et Flutter, oui. Du coup on les a sorti sur un 45 tours et je trouve que c’est un des meilleurs disques qu’on ait fait.

Vous regrettez de ne pas les avoir inclus sur l’album alors ?

MM : Non, ils sonnaient trop comme nos anciens morceaux.
AM : On voulait vraiment tourner la page.

Il y a beaucoup de morceaux aux sonorités folk sur As days get dark, comme The urban fox ou Another clockwork day ou encore Sleeper par exemple. Je me demandais si ça venait de vos expériences en solo après la séparation du groupe...

MM : C’est possible, mais je pense qu’on écoute tous les deux, non pas du folk, mais de la musique avec des guitares acoustiques.
AM : En fait, tout ce qu’on fait maintenant a été influencé par nos activités depuis qu’ARAB STRAP s’était arrêté en 2006. On n’essayera jamais de revenir à cette période et de reprendre là où on s’est arrêté, ça serait juste stupide. Quand on a commencé à sortir des albums on allait toujours en sortir un suivant en s’inspirant des connaissances et des expériences emmagasinées. Je suppose que…
MM : On est tellement obtus que ça rend caduque tous nos plans pour accéder au succès [rires].
 

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"Les gens n’ont aucune putain d’idée de ce que je raconte"

Quel album d’ARAB STRAP est selon vous celui qui a le plus réussi ? En termes de ventes mais aussi de succès critique ?

MM : Ça dépend, mais Philophobia a été la porte d’entrée au groupe pour pas mal de fans, mais au niveau des ventes The red thread est celui qui s’est le mieux vendu. As days get dark ne doit pas en être loin il me semble, même si je n’ai pas les chiffres exacts. Pour l’album de notre retour, c’était assez plaisant de ne pas lire des commentaires du style « Oh, ces vieux débris ont encore sorti un disque » [Rires]. Je pense qu’on a évité le pire et qu’on s’en est plutôt bien sorti. C’est parce que rien ne nous obligeait à sortir ce disque, on l’a fait parce qu’on en avait envie.
AM : Je n’ai aucune preuve de ce que j’avance, je me base uniquement sur ma mémoire, mais je suis convaincu qu’As days get dark est l’album de notre discographie qui a été le mieux accueilli par la critique. Philophobia et The red thread également, mais il me semble qu’As days get dark est un cran au-dessus.
MM : Ce qui signifie qu’on va probablement se faire massacrer avec le prochain album [rires].
AM : Oui, putain, on va se faire détruire avec celui-là.

Vous expliquiez tout à l’heure que vos concerts avaient attiré beaucoup de nouveaux fans. Ça s’explique grâce à ce disque selon vous ?

AM : Oui, absolument. Comme on disait il y avait beaucoup de nouveaux fans, particulièrement des jeunes, même pour la tournée Philophobia en Angleterre. Ils ont aimé entendre le disque sur scène mais ils ont été encore plus réceptifs quand on a joué les morceaux d’As days get dark. On n’a pas de stand de merchandising en Europe à cause de ce putain de Brexit, mais on en avait en Angleterre, ce qui nous a permis de rencontrer tous ces nouveaux fans, qui, comme je le disais tout à l’heure, sont plus jeunes que Philophobia. Ils avaient l’air d’être très heureux de pouvoir nous parler. Donc oui, ça se passe plutôt bien pour nous et j’espère que ça va continuer. C’est assez ironique dans un sens car je dois bien avouer que je n’aurais jamais pensé qu’on aurait des nouveaux fans à ce moment de notre carrière.

Tu parlais de ton accent écossais, est-ce que c’est important que le public te comprenne ou pas ?

MM : Les gens n’ont aucune putain d’idée de ce que je raconte. Non, je pense qu’ils comprennent les mots et leur ton avec la musique en fond. Mais je pense que la plupart des gens qui viennent nous voir ont un certain niveau d’anglais.

En ce qui concerne Philophobia, je suppose que l’artwork doit aider à faire passer le message...

AM : Ouais.

D’où est venue l’idée ?

AM : Pour Philophobia ?
MM : Adam & Eve [rires].
AM : Et bien, comme tu l’as dit l’album est très cru et je voulais que la pochette ait du nu très direct et cru, mais je ne voulais pas utiliser de photos parce que c’est trop brut. On a donc demandé à une artiste de me peindre moi et ma copine de l’époque, qui est concernée par la moitié des chansons du disque. Ma relation avec elle évolue tout au long du disque qui se termine au moment où on se met ensemble et qu’on devient un couple. Ça ne s’est pas bien fini, le disque avait d’ailleurs parfaitement prédit que ça serait un putain de désastre. Mais oui, je voulais quelque chose de très exposé je suppose. C’est marrant il y a quelqu’un sur Twitter récemment qui ne nous connaissait pas, il a du chercher ARAB STRAP sur Google et est tombé sur la pochette. Il a dit « Arrêtez d’exploiter les femmes sur vos pochettes d’albums ». Je me suis dit « Tu vas avoir une putain de peur bleue quand tu verras le verso » [rires]. Mais c’était justement l’idée, je pense qu’on voulait surprendre les gens. Je ne… Personne ne voulait que je sois sur la pochette avant, ça aurait été horrible.

Qui est l’artiste qui a fait ces peintures ?

AM : Elle s’appelle Marianne GREATED, je ne sais pas où elle vit ni ce qu’elle fait en ce moment.

Elle est écossaise ?

AM : Oui, il me semble, ou elle est peut-être hollandaise. Je ne me rappelle plus si elle était hollandaise et qu’elle avait grandi en Écosse ou si elle a emménagé plus tard. En tout cas elle avait un accent écossais donc ça faisait déjà pas mal de temps qu’elle était là. Ça fait très longtemps que je n’ai pas parlé avec elle.

En plus de la pochette, vous aviez porté une attention toute particulière à la présentation des textes, qui apparaissent comme un roman. Iriez-vous jusqu’à dire que Philophobia est un concept album ?

AM : C’est un terme qui fait un peu trop SPINAL TAP. Ce n’est pas un concept album dans le sens où il n’y a pas une histoire avec un début et une fin bien définis, mais je suppose qu’il y a un thème central qui unit le tout, même si ça ne paraît évident qu’en arrivant vers la fin du disque. Avec le nouvel album qui arrive l’an prochain, je ne me suis pas rendu compte de ce qui reliait les chansons entre elles avant qu’on termine l’enregistrement. Et puis ça m’est venu d’un coup j’ai réalisé tout ce qui se passe dans le disque et la façon dont c’est lié à ce que je pensais sur le moment. Donc oui, ça devient évident après un certain temps, mais ça n’est pas un concept album. A moins que le concept soit que je suis nul romantiquement parlant.

Le fait de devenir papas a-t-il eu une incidence sur le fait que vous écriviez moins de chansons ouvertement sexuelles ?

MM : C’est trop tard pour ça.
AM : C’est impossible de cacher quoi que ce soit aux jeunes de nos jours donc, non, ce changement dans notre musique vient de nos expériences et du fait de devenir plus vieux. Je ne pense pas que les enfants… Je veux dire, je peux parler d’eux ici et là, mais je n’ai pas peur d’évoquer des sujets graveleux ou personnel pour autant.
 

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"Un peu mon second Summer of love !"

Avez-vous lu Spaceships over Glasgow, l’autobiographie de Stuart BRAITWATHE (MOGWAI) ?

AM : Non, pas encore.

C’est assez sympa à lire parce qu’il parle de beaucoup de concerts où il est allé, en plus de son expérience avec MOGWAI. Il y a aussi beaucoup de drogues et d’alcool. Il affirme en avoir pris beaucoup, mais dit aussi que ça n’était rien par rapport à vous. Vous confirmez ?

MM : Je ne pense pas que ça soit vrai. J’ai toujours pensé que le début d’ARAB STRAP coïncidait avec la fin de notre période cinglée. Bon, on a peut être été crétins et tout le temps bourrés pendant les deux premières années. Comme on était dans un groupe on ne payait jamais l’alcool aux concerts, mais on se faisait massacrer par les critiques qui disaient qu’on ne savait pas jouer. À l’époque où Philophobia est sorti en 1998 on a commencé à faire plus attention et s’impliquer davantage pour devenir meilleurs. On a alors décidé d’une règle : on ne buvait pas de la journée, ni pendant les balances. À la rigueur, une bière ou deux avant de monter sur scène, par contre Aidan avait le droit de boire tout ce qu’il voulait [rires]. Je me souviens qu’à cette époque, MOGWAI se mettait la race tout le temps. Ils faisaient des trucs qu’on ne faisait jamais avant un concert. Ou même pendant.
AM : C’était quand ? On n’avait tourné qu’avec eux à cette époque ?
MM : 1997... Ils faisaient la teuf non-stop pendant qu’on se réservait pour les week-ends.
AM : C’est intéressant, comme le disait Malcolm, je pense qu’on était bien plus sauvages avant de commencer le groupe. Je me souviens de cette époque comme putain de géniale. Plus tard, j’ai eu une phase disco qui a occasionné une sorte de rechute [rires]. C’était à l’époque de Monday at the hug and pint. C’était ma seconde phase disco, je me suis vraiment bien amusé.
MM : Ce qui est une façon très discrète de parler d’ecstasy [rires].
AM : C’était un peu mon second Summer of love !

Peu de temps après Philophobia vous avez également enregistré The lioness avec SONGS : OHIA...

AM : Et bien...
MM : Je n’y étais pas, mais...

Je croyais que tous les membres d’ARAB STRAP étaient sur l’album...

MM : Non, il n’y avait qu’Aidan et David [GOW] il me semble.
AM : Non, Gary était là aussi même si il n’a pas joué grand-chose. En gros, mes parents avaient mis leur maison à vendre et leur garage était vide. On l’a squatté et on a enregistré des chansons sur un enregistreur 4 pistes avant de les perdre rapidement. Je crois qu’elles ont été retrouvées il y a peu de temps. Un peu plus tard, Jason [MOLINA] était à Glasgow pendant quelque temps donc on a réservé le studio où on enregistrait habituellement. J’y suis allé avec lui et Dave d’ARAB STRAP qui jouait de la batterie. J’ai joué la boîte à rythmes sur Being in love, j’ai juste appuyé sur les boutons [rires]. À vrai dire, j’ai joué de la batterie sur un morceau, mais c’était putain d’affreux, donc je ne suis pas sûr que quiconque l’a déjà entendu.

Comment est née cette collaboration ?

MM : On avait déjà tourné ensemble. La première fois, c’était aux Etats-Unis en 1997.
AM : J’ai essayé de me remémorer tout ça quand le coffret est sorti il y a quelques années. Je-ne-sais-plus-qui chez Secretly Canadian m’a contacté pour en savoir plus. En gros, j’ai toujours pensé qu’on les avait rencontrés à Detroit pour la première fois mais il semblerait que cette date avait été annulée et qu’on n’avait pas joué ce soir là. C’était notre première tournée en Amérique en tant que tête d’affiche, on ne jouait que dans des petites salles, c’était une putain de torture. Huit à dix heures de route par jour pour jouer dans des pièces minuscules… Je me souviens d’avoir vu la feuille que le tour manager nous avait donné et en jetant un coup d’oeil aux groupes qui nous accompagnaient, j’étais super content parce qu’il y a un groupe que j’avais déjà entendu et c’était SONGS : OHIA. Je ne suis pas sûr du nombre de concerts qu’on a fait ensemble. Ils ont un peu fait n’importe quoi avec leur trajets, ils avaient fini par se perdre je ne sais plus où. Bref, on les a invités à jouer avec nous au Royaume-Uni après ça. On dormait dans des Formule 1, ils étaient dans des sacs de couchage sur le sol.
MM : On a de nouveau joué avec eux un peu plus tard.
AM : Il y avait eu une tournée européenne, oui. En gros, on a souvent joué avec eux.

Comment s’étaient passées les sessions d’enregistrement ? Est-ce que Jason vous avait donné des instructions précises ou vous a-t-il laissé faire ce que bon vous semblait ?

AM : C’était très détendu, on faisait les cons jusqu’à ce que des chansons naissent. C’était toujours ce qu’il voulait faire, il était toujours en train d’écrire des morceaux d’une façon ou d’une autre. On était juste des gamins qui passaient du bon temps. Je ne pense pas que Jason planifiait grand-chose. Quand il avait en tête de faire un disque, il le faisait.

Je n’irais peut-être pas jusqu’à dire qu’il a un son glaswegien, mais l’album a une place à part dans la discographie du groupe.

AM : Ça a peut-être à voir avec le studio où on a enregistré. C’est celui où on enregistrait pour ARAB STRAP. MOGWAI et les DELGADOS enregistraient là aussi.

Est-ce qu’il vous a demandé votre avis pour le séquençage de l’album ?

AM : Oula, non !

Je pose la question parce que tu parlais du coffret qui est sorti et il y a certaines chansons dessus… Je je ne comprends pas comment elles ont fait pour ne pas terminer sur le disque, il y en a de très très bonnes !

AM : Oui, il a toujours été très bon pour mettre d’excellentes chansons de côté [rires]. Mais c’est surtout lié au fait qu’il avait un sacré paquet de bonnes chansons. Je me suis bien gardé d’intervenir et à vrai dire, je n’ai appris que le disque sortait que quand il m’en a donné un exemplaire. Tout ça s’est fait de façon très relaxée et informelle.

Puisque tu parles de mettre des choses de côté, qu’en est-il de votre prochain disque ? Il vous reste des morceaux en rab ?

AM : Je ne crois pas, non.
MM : On s’est retrouvé avec quinze morceaux. On voulait faire un album avec dix titres, mais il y en aura finalement douze, il y a donc trois morceaux qu’on n’utilisera pas. Il y en a quelques uns qu’on n’a pas terminé, ce qui doit faire grimper le total à dix-sept ou dix-huit.
AM : Je ne te suis pas trop... Il y a douze chansons sur l’album. Comment tu arrives à quinze, je n’en vois que quatorze, quelle est celle qui manque ? Il y a deux chansons qui ne sont pas sur l’album qui sortiront en single un peu plus tard.

Vous allez donc faire la même chose qu’avec Aphelion alors ?

AM : Oui, mais ce coup-ci ça n’est pas parce que ces chansons sonnaient comme du vieil ARAB STRAP mais parce qu’elles ne collaient pas pour autant avec le reste de l’album. Du coup elles vont faire leur petite vie de leur côté. Tout ce qui a été mixé va sortir.
 

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"Il y a quelques petits solos de guitare
                               sur le prochain album"

Est-ce simple pour vous de faire ces choix ou y a-t-il des divergences qui mènent à des engueulades ?

MM : Cette fois ci on s’est moins engueulé que pour l’album précédent. On a failli se séparer pendant qu’on le faisait.

Quel était le problème ?

MM : Sur As days get dark ?

Oui.

MM : Ça ne vaut pas la peine d’en parler sinon on va encore se foutre sur la gueule.
AM : C’était à propos d’une séquence, mais ça n’a pas d’importance parce que, comme je le disais, c’est notre disque qui a rencontré le plus grand succès critique de notre carrière. Au final on s’en est donc plutôt bien sorti. Mais oui, le nouvel album a été beaucoup plus simple à faire, j’étais très détendu à ce sujet.

Comment décririez vous le disque ?

AM : Le nouvel album ? “Superbe” [en français dans le texte] ! Une ode à la vie.
MM : Bombastic !
AM : [rires] Bombastic, ouais !
MM : Je retire ce que j’ai dit, efface ça de ton enregistrement. La première moitié du disque est très intense musicalement, mais aussi au niveau des textes.

C’est un album plus rock ?

MM : Pas vraiment.
AM : Il y a quand même le morceau d’ouverture qui est probablement le truc le plus noisy qu’on ait fait depuis très longtemps.
MM : C’est pas du rock ! Il est peut être noisy mais ça ne sonne pas comme QUEEN.

Oh, ça n’est vraiment pas ce que j’avais en tête en parlant de rock.

MM : Ouais, bon, d’accord.
AM : La ligne de basse sonne comme du BIG BLACK, c’est plutôt agressif !

Est-ce qu’on aura encore droit à des guitares qui sonnent comme PINK FLOYD ?

MM : Non, je n’ai pas eu le droit.
AM : On les a enterrées dans le mix.

Désolé d’insister et de revenir là-dessus, mais ça veut dire que tu as du lutter pour poser ces parties de guitare sur Tears on tour ?

MM : J’ai dû lancer une page de financement participatif [rires]. Mais pour cette chanson, oui, un peu. Aidan peut parfois être capricieux et indécis donc quand j’ai joué sur la démo, la guitare était identique à la version sur l’album. Mais une fois en studio, il m’a dit « Je ne pense pas qu’on devrait la mettre ». Je ne sais pas trop quelle concession a dû avoir lieu, il a peut-être pris une pilule joyeuse ou un truc du genre. Mais je trouve que c’est un chouette moment du disque.
AM : Non, c’est juste que tes nouvelles prises ne me plaisaient pas. Je voulais juste que tu prennes celle que tu avais déjà faite.
MM : Je n’en ai pas fait d’autres !
AM : Bien sûr que si !
MM : Je ne crois pas que ça soit le cas.
AM : Mais si ! J’étais assis là à te regarder te palucher sur ton manche.
MM : Je pense que la simplicité des premières prises n’avaient pas besoin que j’en fasse d’autres.
AM : Et bien je t’ai quand même vu en faire un paquet d’autres.
MM : D’accord, bon il nous enregistre...
AM : Ah oui, c’est vrai.
MM : Il y a quelques petits solos de guitare sur le prochain album.

"On ne dépense pas énormément pour enregistrer"

Vous avez sorti les démos d’As days get dark, je ne vois dessus que Just enough comme présentant une version différente par rapport au disque. Est-ce le cas pour le nouvel album ?

AM : On les a probablement plus modifiées que sur l’album précédent. La plupart des démos ont été enregistrés avant que les morceaux soient complets. Au fil des ans, on a appris qu’il était préférable d’arriver en studio en étant le plus prêt possible, mais il reste toujours de la place pour l’expérimentation. Là je dirais qu’on avait 80 % d’écrit avant qu’on entre en studio.

Ça va sortir chez Rock Action (le label de MOGWAI) ?

AM : Oui, le meilleur label avec qui on ait travaillé ! Ils nous foutent une paix royale, ils ne nous parlent pas, ils ne s’impliquent pas. Ils nous disent juste « Allez faire un disque et on vous le sort ».

Est-ce parce que vous êtes des vieux potes ou bien fonctionnent-ils comme ça avec tous leur groupes ?

AM : Je pense qu’il nous font confiance avec ce qu’on a à faire et aussi parce qu’on les connaît depuis tant d’années. Ils savent aussi qu’on ne dépense pas énormément pour enregistrer.
MM : Je pense aussi que si on fait de la merde, ils n’hésiteront pas à nous le dire.
AM : Oui, je pense aussi, mais je suis heureux de t’annoncer qu’il n’y a pas eu de réactions négatives.
MM : Non, ils ont été positifs, surtout Stuart et Martin.
AM : À vrai dire, ce n’est pas eux qui gèrent le label, il y a d’autres personnes pour le faire et gérer tout le côté business de la chose. Ils se contentent de se tenir en retrait comme des magnats old school de l’industrie musicale, ils se contentent plus ou moins d’approuver les budgets, des trucs du genre.

C’est différent pour vous par rapport à l’époque où vous étiez chez Matador par exemple ?

AM : On n’a jamais vraiment été chez eux en fait, il s’agissait juste d’une licence.
MM : Mais c’était pareil avec Chemikal Underground et Go! Beat, personne ne nous a jamais demandé de retourner en studio pour réenregistrer un album qui devait sortir.

Y a-t-il une chance pour que vous fassiez un jour une tournée dédiée à un autre album d’ARAB STRAP ?

AM : Je pense que nous poser cette question le dernier jour de notre tournée européenne est une très mauvaise idée parce que la réponse va être « Putain, non ! ».
MM : Je pense que Philophobia est notre meilleur album, mais aussi le plus cohérent. Tous nos autres disques ont du remplissage dessus, ou peut-être pas mais au moins des chansons qui ont fini par sortir sous une forme différente de ce qu’on voulait réellement en faire. Je pense que ça sera donc le seul album qu’on jouera sur scène du début à la fin. Vous pourrez me le rappeler l’an prochain quand on jouera tout Last romance sur scène [rires].
AM : Pour moi, c’est vraiment une façon de dire adieu à ce genre de choses. On a un nouveau disque dont on est très fier. On continuera évidemment de jouer des vieux morceaux sur scène mais je pense qu’on va vraiment se concentrer sur les nouveautés à l’avenir.

J’imagine que c’est une façon de garder la flamme intacte ?

MM : Oui, avec ce nouveau disque, on en sera au huitième. C’est presque comme une nouvelle phase.
AM : Je me disais qu’on ne devrait même pas le sortir en tant qu’ARAB STRAP. C’est un nom qui ne nous convient plus vraiment. C’est un peu gênant pour des gens qui approchent la cinquantaine. Avoir un groupe nommé après un sextoy qui maintient les érections à l’époque où on enregistrait Philophobia était juste parfait. Mais maintenant ça ne marche plus trop [rires].
 

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"J’adore La Reine des neiges !"

Quels sont les derniers films que vous avez vu ?

MM : J’ai regardé Openheimer l’autre jour, c’était horrible.

Tu n’as pas aimé ?

MM : Non, on aurait dit L’Agence tous risques avec des bombes nucléaires. C’est long et c’est lent « Ta ta da on est en train de faire une bombe » et après ils sont genre « Oh non, ça n’était pas ça notre intention ». J’avais pourtant hâte de le voir. Pardon pour les spoilers [rires].
AM : Il me semble que la dernière fois que je suis allé au cinéma, c’était avec mes enfants pour voir The Marvels. C’était une sacrée merde !

Pire que La Reine des neiges et la Reine des neiges 2 ?

AM : Oh mais j’ai très hâte de voir La Reine des neiges 3 quand ça va sortir. J’en parlerai aussi dans une chanson. J’adore La Reine des neiges ! Il ‘y avait rien de négatif sur La Reine des neiges dans la chanson Tears on tour. J’adore vraiment ce film.

Oui mais je me demandais si tu ne faisais pas un peu de l’ironie...

AM : Ah non, pas du tout, j’adore vraiment ces films. Mais The Marvels, c’était vraiment pourri.

Et Star Wars ? J’imagine que votre amour pour la franchise en a pris un coup avec toutes ces productions ?

AM : Endor est pas mal, c’est même une très bonne série télé, mais tout le reste, et bien… Il y en a beaucoup trop.
MM : Oui, ça n’a plus rien de spécial. C’est la même chose avec les films de superhéros.

On ne vous a jamais demandé de réaliser des BO ?

MM : Une ou deux fois, ça nous est déjà arrivé, des films à petit budget. On a aussi fait un film d’animation. C’est marrant, parce qu’on nous a contacté pour un film et on s’est mis à faire des démos, pas en tant qu’ARAB STRAP mais comme Aidan et Malcolm. On trouvait ça pas mal, mais ça ne leur a pas plu et ils ont fini par confier ça au mec de BRIAN JONESTOWN MASSACRE qui s’en est très bien sorti avec des morceaux un peu blues rock.

Il y a des films qui ont utilisé vos morceaux ?

MM : Oui, il y en a eu quelques uns.
AM : On a aussi fait le générique d’une série télé sur une détective avec The turning of our bones. C’est sorti l’an dernier ça s’appelle Karen PIRIE.
MM : C’est une série policière écossaise. On est aussi dans un film sud coréen, The vertical ray of the sun qui utilise Soaps [il s’agit en fait d’un film vietnamien, NDLR]. Il y a aussi évidemment cette pub pour Guiness.
AM : Ooomph, oui, mon dieu...

C’est quelque chose que vous ne referiez pas ?

MM : On l’a déjà fait une fois. Je pense que les jours intègres du groupe sont derrière nous. Et encore, ça dépend du produit concerné par la pub en question. Je ne dirai jamais « jamais ».
AM : Oh mais moi je dirai “Jamais !” [rires].
MM : Aidan est intègre, il est old school.
AM : Tout le monde a un prix, mais je pense que celui que je demanderais n’aurait pas grand-chose à voir avec celui qu’on nous proposerait.

C’est noté. Y a-t-il quelque chose que vous aimeriez ajouter avant qu’on s’arrête ?

MM : Tu es beaucoup plus sympa quand tu es sobre [rires].

 

 Article et propos recueillis par Éric F., avec le concours de Fabrice B.

(23 avril 2024)

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ARAB STRAP. Philophobia (Chemikal Underground, 1988)
ARAB STRAP. I'm totally fine with it - don't give a fuck anymore
(Rock Action, 10/05/2024)

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Pour prolonger...

ARAB STRAP : Bandcamp

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Dans nos archives sonores :
Rock à la Casbah #719 (20/01/2021)
Rock à la Casbah #733 (06/05/2021)
Rock à la Casbah #756 - Retro-best of 21, Vol. 1 (22/12/2021)

Dans nos archives écrites :
Lumière au bout de la nuit,
                    par Éric F. (22/04/21)
Ce que je retiens de 2021, par bingO

Farewell Philophobia,
                   cette interview en version anglaise (07/05/2024)

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Photographies : Fabrice B. & Éric F.
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