Summer here kids (Playlist // été 2022)

Sur la platine de la rédaction (Juin-Août 2022)
          Oui, c'est l'été ! Les chansons coup de cœur de six membres de la rédaction du Casbah Webzine sont parfaites pour accompagner siestes, balades, apéritifs, pétanques et barbecues.

Crème solaire, anti-moustiques et musique.


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M a r l è n e  T I S S O T  [écrivaine gagnée par la petite folie estivale]
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KING KRULE - Easy Easy 

      [6 feet beneath the moon (True Panther Sounds, 2013)]
Pour l'énergie qui soulage la rage.

CABADZI - Lâchons-les 

      [Digère et recrache (L'Autre Distribution, 2012)]
Parce que « Plus je connais l'homme, plus j'aime les chiens ».

The DIVINE COMEDY - Generation Sex

      [Fin de siècle (Setanta Record, 1998)]
Parce que Neil HANNON a beau avoir été auréolé d'une sacrée aura de mégalo à l'époque, il a aussi donné naissance à ce genre de petit bijou.

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The NATIONAL - Graceless

     [Trouble will find me (4AD, 2013)]
Pour la petite folie du « rien à battre » qui m'habite souvent quand vient, mine de rien, l'été.

EDDIE VEDER - Rise

      [Into the wild (J Records, 2007)]
Pour le souffle, l'inspiration, l'envie de grimper toujours plus haut et tant pis s'il faut tomber avant de se relever.


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É r i c F.  [un chic type]
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“Stay alone put a record on / listen to the songs, keep yourself at home /
'cause summer here kids / summer here totally lies /
tourist info said id have a good time / summer here kids / all of them awful lies /
tourist info said id have a good time / I'm not having a good time”

(GRANDADDY – Summer here kids)

Allons allons, Jason PETYT, il ne faut pas se laisser aller comme ça... Allez, avec un peu de chance, cet été ne sera pas le dernier avant qu'on finisse tous frîts par la chaleur, comme un vulgaire poulet industriel de chez KFC. Au programme de cette playlist estivale, des nouveaux venus qui peuvent se permettre d'avoir les dents longues, mais aussi des vieux routiers à qui on ne la fait pas. Sortez vos crèmes solaires et vos protections anti-moustiques et En avant Guingamp !

QUIVERS - Shiny happy people
     [Out of time (Turntable Kitchen, 2020)]
Ce n'est pas parce que l'été est forcément le moment idéal pour les morceaux décérébrés en tout genre qu'on va se coltiner une nouvelle fois les gesticulations ridicules de Michael STIPE. Non, on optera plutôt volontiers pour le déhanché-chaloupé de QUIVERS, qui nous démontre avec brio qu'en grattant sous toute cette couche de guimauve, on découvre un morceau beaucoup moins honteux qu'il n'y paraît. D'ailleurs, les australiens marchent sur l'eau tout du long de leur réinterprétation du multiplatiné Out of time de R.E.M., qui s'annonçait pourtant casse-gueule. C'est ce qu'on appelle un sans-faute éclatant.

HORSEGIRL -  Billy
     [Visions of modern performance (Matador, 2022)]
Les DOORS avaient Ray MANZAREK, Jon SPENCER son theremin, DIRTY THREE le violon rugueux de Warren ELLIS. À la question “Comment se passer d'un bassiste dans un groupe de rock ?”, les trois pétroleuses d'HORSEGIRL, à peine sorties de la fac, répondent sans fioritures en se présentant sur scène avec une batterie et deux guitares, les potards des amplis poussés jusqu'à un très spinaltapien ONZE.
Déjà repérées grâce au pétardant mini-ep Ballroom dance scene, le trio de Chicago a sorti le 3 juin dernier son premier album chez Matador (plutôt logique pour ces fans de PAVEMENT et SONIC YOUTH). S'il est encore un peu tôt (quoique...) pour affirmer que Vision of modern performance est le disque de l'été, voire même de l'année, on tombe pour l'instant bien volontiers dans la combine de ce rock aussi noisy qu'inventif.
 
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ROMERO - Crossing lines
     [Turn it on ! (Feel it records, 2022)]
Ni le fameux réalisateur américain de films d'épouvante, ni le rugueux roc défensif argentin des Spurs de Tottenham, les Australiens de ROMERO ne devraient pas tarder à se faire un nom grâce à ce Turn it on !, premier album survolté qui n'est pas sans rappeler la fougue funky de leurs cousins d'outre-Atlantique, SHEER MAG. Joyeux mélange de souffre, de sueur et de sexe, Crossing lines révèle une Alanna OLIVER au micro, particulièrement fiévreuse. Amyl TAYLOR n'a plus qu'à bien se tenir, la charismatique Alanna est prête pour la castagne et lui disputer la couronne de la queen of high voltage australian rock.

SAVAK – No blues no jazz 
     [Human error/human delight (Ernest Jenning Records / Peculiar Works, 2022)]
Pas là pour étaler ses états d'âme (no blues) ni se perdre en structures alambiquées (no jazz), les new yorkais de SAVAK, groupe qui réunit des membres de The ORBS, HOLY FUCK ou encore The COPS, ne font aucun prisonnier. Ce qui va plutôt bien avec leur patronyme, désignant les services de renseignement assurant la sécurité publique de l'Iran pendant le règne de Mohammad Reza PAHLAVI. Mais passons... No blues no jazz ouvre idéalement le nouvel album du groupe (son cinquième en six ans d'existence), qu'on ne pourra que fortement conseiller aux afficionados d'un college rock post-punk, rappellant les heures de gloire des REPLACEMENTS, HÜSKER DÜ ou R.E.M. (encore eux !).

Simon JOYNER - Sonny
     [Grass, branch & bone (Woodsist, 2015)]
Certes, Simon JOYNER n'est pas le chanteur le plus doué qui soit, mais qu'importe. Parce que quand on a sa science du songwriting folk et sa voix, on peut bien se permettre quelques écarts. Son nouvel album, Songs from a stolen guitar est sorti il y a quelques jours et c'est une nouvelle franche réussite à mettre au crédit du génie d'Omaha, Nebraska, encore une fois bien aidé par ses fidèles collaborateurs (dont un David NANCE impeccable).
Sonny, tiré du merveilleux Grass, branch & bones, sorti sur le label de WOODS, a ouvert les hostilités de son concert lyonnais du 15 mai dernier au Sonic, en première partie de Ryley WALKER. Crève-coeur, une petite trentaine de spectateurs seulement pour profiter de ce moment de grâce et hors du temps. Le Casbahzine n'a pas manqué l'occasion de ce rare passage en France pour cuisiner le maître. Rendez-vous à la rentrée pour une interview passionnante donc. Profitez bien de votre été d'ici là !


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P o l   D O D U [sur le front de l'Est]
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PENSÉES NOCTURNES - Gnole, torgnoles et roubignoles
     [Douce fange (Les Acteurs De L'Ombre Productions, 2022)]
Du death metal, oui, mais du death metal-musette !

SOUNDFORCE - The fin du monde
     [The fin du monde (RCA, 1979)]
On va tous crever !

Los ROMANCEROS - Capri c'est fini
     [Los Romanceros en el Hotel Playa (RCA Camden, 1967)]
Une version latino d'époque d'Hervé VILARD ? Je prends !

DOUAA - Haditouni
     [An eclectic selection of music from the Arab world, part 2 (Habibi Funk, 2021)]
Une reprise en arabe de Nicole CROISILLE des années 80 ? Je prends aussi !  

The VENTURES - When you walk in the room
     [Knock me out ! (Dolton, 1964)]
J'ai été mis K.O. par un instrumental en pleines dents.
 
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b i n g O  [redac' chef tatillon]
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BELLE & SEBASTIAN - Talk to me, talk to me
     [A bit of previous (Matador, 2022)]
Une des surprises musicales de l'année, alors que cela faisait bien longtemps qu'on n'attendait plus grand chose de la part de Stuart MURDOCH & co. De la sunshine pop en provenance d'Écosse ? Oui, c'est possible !

The TROGGS - I'll buy you an island
     [The Trogg tapes (Penny Farthing, 1976)]
Pas la meilleure période de la bande à PRESLEY (Reg, pas l'autre), mais cette chanson langoureuse est taillée pour la saison.
 
Beth ORTON - Weather alive
     [Weather alive (Partisan Records, 2022)]
Sept minutes de piano en lévitation, de guitares éthérées et de flutes célestes sur lesquelles se pose une voix tout en fêlures et retenue (l'école Karen DALTON). L'Anglaise signe ici une pièce majeure de sa carrière commencée il y a 30 ans. Puisse l'album complet être du même tonneau (réponse le 23 septembre 2022).

The FATIMA MANSIONS - Bertie's brochures
     [Bertie's brochures (Kitchenware Records, 1991)]
En 1991, Cathal COUGHLAN livrait son chef-d'oeuvre mélancolique et romantique, Bertie's brochures, sous haute influence Scott WALKER, John CALE et Leonard COHEN. Oui, on a fait plus estivale comme musique, mais il n'y a pas de saison pour l'écouter. Le 18 mai 2022, le leader de The FATIMA MANSIONS disparaissait dans une grande indifférence. Fuck la mort !
 
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Lewis EVANS - Clouds
     [L'ascension (ZRP, 2022)]
Comme tout bon songwriter anglais actuel, Lewis EVANS vit en Normandie. Sur son dernier album, la batterie est au placard, les cordes orientales, les cuivres et les chœurs ont la part belle et le songwriting tutoie les plus grands noms de la pop, comme sur ce titre, beau comme un titre inédit de McCARTNEY. Entre soleil et pluie, il y a souvent des nuages.
 


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P a u l   M É G L O T  [Le semeur de l’amour]
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Foin du labeur, on se prélasse dans les champs et on engrange souvenirs à foison pour les vendanges d’automne. 

10CC - Memories

     [Ten out of 10 (Warner Bros, 1981)]
On rappelle que le nom du groupe correspond au volume de semence d’un éléphant comblé. Et cette chanson qui commence par quelques préliminaires timides se change bientôt en un refrain sautillant, réminiscence d’un été jamaïcain.
 

The FREE DESIGN - Memories

     [Heaven/earth (Project 3 Total Sound, 1969)]
Le vent chaud caresse le corps endormi dans le hamac qui se balance. Encore plus mélancoliques que les BEACH BOYS, les frères et sœurs DEDRICK nous bercent de leurs voix entremêlées. 
 

AVI BUFFALO - Memories of you

     [At Best Cuckhold (Sub Pop Records, 2014)]
Le chant angélique d’un être déchu, tombé dans la fange. Avigdor ZAHNER-ISENBERG n’est plus fréquentable, mais son dernier album restera pour l’éther d’été, un souvenir irréprochable.

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The RUBINOOS - Memories

     [The Rubinoos (Beserkley,1977)]
On encapsule pêle-mêle déceptions, joies et émois amoureux : le slow idéal pour un bal de promo fantasmée sur la côte Ouest dans les seventies.
 

DEHD - Memories

     [Blue skies (Fat Possum, 2022)]
S’il y a un album de l’été contemporain, ça ne peut être que ce mélange de surf-pop et de nonchalance assumée. Un pied dans le passé, l’autre dans le sable humide. 


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G R O T O T O R O  [correspondant suisso-caboverdien, roi de la sieste]
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Alors pour cette fois, c'est que de la nap-music, pour la sieste de 14h-15h ou les bisous bisous pour celles et ceux qui ont la chance d'être suffisamment bien entouré(e)s. Promis, la playlist d'automne ce sera que du gros gros son. Mais là, l'été, la canicule, l'apéro, les grillades... faut y aller molo. Manquerait plus qu'on fasse un AVC !

NAVENY - Flat earth theory

     [Flat earth theory (Autoproduction, 2022)]
La douceur d'une jeune Bernoise de 20 ans qui vous transporte sous les cocotiers, la plage de sable blanc, l'eau turquoise et la caïpirinha désaltérante dans la touffeur de l'été. À défaut d'y aller, on peut toujours fermer les yeux et pfffuit !!!... Partir. Que demander de plus ?

OUVINDO - Blinding lights 

     [Blinding lights (Autoproduction, 2020)]
C'est une reprise du second single de l'album After hours (XO - Republic Records, 2019) du Canadien The WEEKND, qui lui-même aurait (fort conditionnel) repiqué dans le Young Turks (Warner Bros., 1981) de Rod STEWART. On a choisi cette version, car y a rien de mieux que la bossa nova pour faire la sieste... ou des bisous bisous tout moites de douceur !

Oriane LACAILLE - Hear my voice 

     [Hear my voice (Beating Drums, 2022)]
De la douceur, de la douceur, de la douceur et une langue étrange et pourtant connue de tous. Une découverte du hasard, mais un coup de cœur certain.

The SHACKS - Trip to Japan 

     [Trip to Japan (Big Crown Records, 2021)]
Bandcamp en parle tellement bien qu'on "sample" sa présentation : "... a dreamy tune about an imaginary journey to Japan with a profound effect. Trip to Japan starts out with a woman talking about her dream last night where she was dancing with The Shacks in her living room. When Shannon starts singing about how a visit to Japan rejuvenated her soul over the lo-fi backing track you have little choice but to take the ride with her" (pour les Français(e)s de France pas toujours attaché(e)s à la perfide Albion d'antan : "... une mélodie rêveuse sur un voyage imaginaire au Japon avec un effet profond. Trip to Japan commence avec une femme qui parle de son rêve d'hier soir où elle dansait avec The Shacks dans son salon. Lorsque Shannon commence à chanter sur la façon dont une visite au Japon a rajeuni son âme sur la piste d'accompagnement lo-fi, vous n'avez pas d'autre choix que de faire le tour avec elle ! ").

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Henri SALVADOR - Chambre avec vue 

     [Chambre avec vue (Virgin Records, 2000)]
Plouf ! Plongeon dans le grand vide de la sieste éternelle. Et quoi de mieux qu'un classique indémodable qu'on écouterait en boucle pour achever cette playlist pleine d'espoir ? Y en a qui hibernent en hiver, nous on hiberne en été, c'est plus sûr. Fait trop chaud pour travailler, fait trop chaud pour bouger, fait presque trop chaud pour penser. Vive le missionnaire et le hamac salvateur dans le jardin verdoyant du Sud de la France, à rien faire que regarder le ciel et les avions qui passent encore et encore... Allez, vivement la pluie, le froid et la raclette ! Y en a marre des fruits et des légumes !


 

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15 juillet 2022
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Photographies : bingO, Bandcamp, DR.
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