Autumn leaves (Playlist // automne 2021)

Sur la platine de la rédaction (Octobre-Novembre 2021)
          L'Automne est là. On s'apprête à ajuster les cache-nez.
Quatre membres de la rédaction ont ramassé de belles feuilles sonores.
   
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Seconde jeunesse, reprises, miroirs pop & pin-up boys

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P a u l   M É G L O T [nouvelle recrue de choix]
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Déni de réalité, j'ai préféré remonter le temps (un demi-siècle suffit) : automne / indian summer 71.

FAIRFIELD PARLOUR - I will always feel the same

     [From home to home (Vertigo, 1971)] 
 Bizarrement, j'ai beau me retrouver tout à coup dans la grisaille londonienne, un triste matin de septembre 1971, je me sens exactement le même.

PETE DELLO & FRIENDS - Go away

     [Into your ears (Nepentha, 1971)]
L'humidité ambiante réveille mon arthrose. Je dois partir loin au Sud, où le climat est plus favorable à mes vieux os

PINK FLOYD - San Tropez

     [Meddle (Parlophone Records, 1971)]
Je pars chiller à Saint Tropez avec Brigitte et Jean Philippe. C'est l'été indien ici, il fait bien meilleur qu'à Londres.

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carte-postale-saint-tropez-151859.jpg, by Bingo

THE BEACH BOYS - Big Sur

     [The Sunflower & Surf's Up Sessions 1969-1971 (Capitol Records, 2021)]
 Je quitte la Riviera pour la Californie et j'alterne tubes sur ma planche et tubes sur ma platine. Je retrouve une seconde jeunesse. 

MOBY GRAPE - Apocalypse

     [20 Granite Creeks (Reprise Records, 1971)]
 Je suis à San Fernando dans mon Van quand soudain, c'est l'Apocalypse : tremblement de terre de magnitude 7,1. Je rentre fissa en France en 2021, avec dans mes bagages quelques jolies chansons.
 

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E r i c   F. [Mad professor]
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Petit exercice de style avec cinq reprises de groupes, pour la plupart, récents, reprenant des morceaux qui le sont tous plus ou moins.

HAND HABITS – Is this It ?​​​​​​

     [Save Stereogum : an '00s covers comp (Stereogum, 2021)]
Alternative légèrement moins crispante à Pitchfork, le webzine américain Stereogum s'est fendu d'une compilation de reprises réunissant la crème du rock indé des 00's (une quarantaine d'artistes allant de WAXAHATCHEE à The NATIONAL en passant par DEATH CAB FOR CUTIE et l'horripilant Mac DE MARCO) pour un résultat assez mitigé. Rare artiste à sortir son épingle du jeu, Meg DUFFY (cerveau de HAND HABITS, découverte à la guitare chez Kevin MORBY) recouvre le morceau emblématique des STROKES d'une belle tranche de minimalisme pudique. Parce que les tubes de l'été (et même de l'automne, NDLR) n'ont pas toujours besoin de nous faire danser.

Kurt VILE – Run Run Run​​​​​

     [I’ll be your mirror : a tribute to the Velvet Underground & Nico​​ (Verve, 2021)]
Toujours flanqué de ses fidèles VIOLATORS, Kurt VILE a fini de me convaincre qu'il était plus qu'un simple chanteur folk qui découvre l'électricité et décide de se toucher la nouille pendant trois plombes avec cette relecture impeccable et oh combien fidèle de l'original du VELVET UNDERGROUND. Run Forest, Run Run !

27 – I can see clearly now​​​​​​

     [A billion searchligts (Mind Over Matter Records, 2021)]
Les sœurs CHRISTOPHER (Terri et Maria de leurs prénoms) avaient déjà touché le jackpot au rayon reprises avec cette délicieuse relecture du Danger bird de Neil YOUNG sur le premier album de 27, Songs from the edge of the wing. Le pari était beaucoup plus osé sur le tout récent A billion searchligts : réadapter le I can see clearly now popularisé par Jimmy CLIFF en le passant dans une centrifugeuse slowcore ascensionnelle n'était pas gagné d'avance. Néanmoins, l'essai est transformé haut la main.

DIRTY THREE - Suzanne

     [Radio session (KCWA, 1996)]
L'indispensable et indétronable meilleur groupe instrumental du monde, au casting impeccable, a désormais vingt neuf ans. Et oui, nous sommes bien en 2021 ! Après cela, à quoi bon vouloir faire des covers du Maître ? Seul le SINATRA de Melbourne pouvait se permettre de s'attaquer à ce morceau rabâché à toutes les sauces en laissant parler son violon (NDLR : il ne faut pas non plus oublier la version du patron).

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automne1_500.jpg, by Bingo

Eddie VEDDER – Drive

     [Flag Day (Republic Records, 2021)]
Quand il n'est pas occupé dans la même semaine à souffler les bougies de Ten (30 ans) et No Code (25), le patron de PEARL JAM sort la B.O. du dernier Sean PENN, Flag Day, en évitant les écueils un peu crispants d'Into the wild. Associé sur une bonne partie des titres à Glenn HANSARD, Mister Eddie se fait aussi zizir avec ce karaoké reprenant l'ouverture du séminal Automatic for the people de R.E.M. On repassera pour ce qui est de l'originalité, mais je ne boude pas mon plaisir d'évoquer deux monstres sacrés du rock U.S. des 90s d'un coup.


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b i n g O [redac' chef taquin]
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Pop connexions et taquineries en miroir.

LESWBERG - Cold light of day

     [In this house (12XU, 2020)]
Découvert chez le camarade Eric F. lors d'un impeccable apéritif Multikulti (jambon italien, vin corse, amis valentinois raffinés, famille bretonne, olives de la Drôme et amandes grillées Monoprix). Même le lendemain et à jeun, le plaisir demeure. Et pourtant c'est un groupe batave qui se prend pour le VU (donc qui ressemble pas mal à GALAXIE 500). Thx mate !

Terry HALL - Forever J

     [Home (Anxious Records, 1994)]
Oubliez The SPECIALS (pas évident), FUN BOY THREE (un peu plus facile) et COLOURFIELD (carrément easy ! ). Terry H. n'a jamais été aussi bon qu'en solo (deux albums au compteur seulement ; il est temps de s'y remettre Titi ! ). 
LA PLUS BELLE CHANSON POP DU MONDE. Qu'importe la saison. Forever & ever.

Kevin ROWLAND - Rag doll

     [My beauty (Creation Records, 1999)]
Oubliez DEXYS MIDNIGHT RUNNERS (faîtes confiance ! ). Kevin R. n'a jamais été aussi bon qu'en solo (deux albums au compteur seulement ; il est temps de s'y remettre mon Kéké ! ), surtout sur My beauty. Comme quoi, on peut faire des albums de reprises réussis (cf. Kicking against the pricks). Celui-ci est luxuriant, débordant de luxure ; sobre et pompier à la fois. Raffiné sur toutes les plages.
Tonton K. serait-il LE MEILLEUR CHANTEUR DU MONDE ? Ouais ! Forever, etc.

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terry_et_kevin.jpg, by Bingo

The GO-BETWEENS - Rock and roll friend

     [Was there anything I could do ? EP (Mushroom, 1988)]
Avant que toute la planète ne s'enflamme de nouveau pour un fils de (cf. Baxter/Ian DURY), petite piqûre de rappel et/ou remise des pendules à l'heure : Paul FORSTER de The GOON SAX est le fiston de Robert (Bob pour les intimes ? ) FORSTER, maître-artisan de la pop australienne. Comparaison inutile.

G. W. McLENNAN - Easy come easy go

     [Watershed (Beggars Banquet, 1991)]
Pendant que toute la planète - ou presque- s'enflamme pour le fils de Bob (cf. RALC #743), précision de taille : dans The GO-BETWEENS, il y avait aussi Grant McLENNAN (sur Was there anything I could do ?, au chant, c'est lui qui s'y colle). Difficile de choisir entre Bob et Grant. Et n'oublions pas les autres musiciens : gardons alors toute l'équipe ! Cela étant dit, malgré sa vilaine pochette, le premier essai solo de Grant Mc est merveilleux.

 

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L e   C r i   d e   l a   M o u e t t e [correspondante d'Ardèche]
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Raoul VIGNAL - To bid the dog goodbye   

     [Years in marble (Talitres, 2021)]
Cet été mon p’tit coeur d’ardéchoise a connu deux coups de foudre... musicaux. Le premier est pour ce moustachu, à la dégaine tranquille, un esthète de la folk, hors du temps, caché dans les pierres dorées et qui a ses racines dans la Drôme des collines. Le titre choisi dans cet album truffé de pépites est, comme le reste, empreint d’une fausse nonchalance, d’une triste douceur et d’une délicatesse jusqu’au bout de ses ongles qui savent si bien jouer du fingerpicking. Dans ce morceau, le plus enlevé de l’album, il déclame son amour, son attachement et sa tristesse à quitter le labrador de la famille en période de confinement, sans savoir si il la reverra. C’est simple, efficace et le clip n’est pas dénué de second degré. À écouter d’urgence.

James ELEGANZ - Every time I’m with you

     [The only one (ZRP, 2019)]
Et voici mon second coup de coeur, cette fois ci pour l’élégant et sombre breton. Je vais être brève en m’octroyant le droit de copier-coller un passage de mon live-report. Cette chanson est une ballade “ déjantée (...où le) calme et (la) frénésie se succèdent dans cette reprise habitée de SPARKLEHORSE (et de DANGER MOUSE ; chantée par Jason LYTLE de GRANDADDY, sur le projet Lynchien Dark night of the soul, NDLR)”. Voilà.

H-BURNS - There is a war

     [Burns on the wire (M2L Music, 2021)]
Dans cet album-hommage à Leonard COHEN, Renaud BRUSTLEIN, accompagné des cordes et des choeurs féminins du STRANGER QUARTET, nous offre une version juste, fidèle mais aussi unique, effrénée et vibrante jusqu’à la dernière seconde du célèbre There is a war du poète canadien. Et ensuite on souffle. [NDLR : ou alors on lit la bande dessinée de Pierre GIRARD. Leonard COHEN : sur un fil. Casterman, 2021]

PULP - Monday morning

     [Different Class (Island Records,1995)]
Parce-que j’adore les "la, la, la .. do, do, do" de Jarvis COCKER le lundi matin (ou la veille au soir). Et que ce n’est pas la peine d’en dire plus car les deux noms de PULP et de Jarvis se suffisent à eux seuls. ETERNAL LOVE. 
[NDLR : sous peu, le Jarv en version française pour des Chansons d'ennui Tip-Top ; en attendant, ci-dessous, une belle photo inédite de 98 - big BIG THX Ray ! ]

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jarv3.jpg, by Bingo

JAD WIO - Priscilla

     [Contact - (Garage Records, 1989)]
Ce titre mené par BORTEK et K-BYE est un classique du rock-punk-new-wave-gothique - autrement dit jadwiesque -, avec plein de cuir et de références perverses, voire sadomasochistes. Mais à Casbah on a l’esprit ouvert. N’est-ce pas ? [Pour sûr ! Le rédac'chef précise qu'il avait organisé la venue du Cosmic show à Valence en 1993 et que, sous peu, dans ces colonnes, vous aurez droit à une longue interview de Denis B.]
 

 

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03 octobre 2021
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Photographies : bingO, Ray BORNEO, DR.
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