Amy TAYLOR : une icône est née

Portrait
         
          Connaissez-vous Carrie, un roman de Stephen KING écrit dans les années 70 ? Ce livre initiatique racontant l’histoire d’une adolescente torturée dans une petite ville bourgeoise américaine a été adapté en 1976 par Brian De PALMA (rebaptisé Carrie au bal du diable en VF). Ça vous revient ? Vous avez alors tous en tête, la célèbre scène de cette jeune fille couverte de sang, les yeux exorbités comme par le diable.

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          Carrie est une parabole du sentiment adolescent. L’histoire de cette jeune fille - différente car dotée de pouvoir qu’elle ne maîtrise pas - est un peu l’enjeu de l’adolescence et ses changements. Comme tout adolescent, Carrie souhaite ressembler aux autres, se noyer dans la masse. Malheureusement pour elle, ses pouvoirs l’isolent de sa famille et des autres élèves.
L’histoire atteint son acmé lors du traditionnel bal de fin d’année. Toute la tension cumulée explose dans un bain de sang sur l’estrade principale au milieu des ballons et des fanions et devant les yeux apeurés des autres jeunes.
 
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Le bal du diable à chaque spectacle
Si je vous parle de ce roman (et de son adaptation filmée), c’est parce qu'Amy TAYLOR est apparue sur mes radars avec son groupe AMYL AND THE SNIFFERS et j’ai tout de suite fait un lien. Amy TAYLOR est une jeune australienne au look punk trash. Comme tous les membre du groupe, elle arbore une coupe mulet et des cheveux blonds peroxydés. Sur scène, la gentille fille ultra souriante qui répond avec ingénuité aux interviews change de regard. Son style white trash destroy prend le contrôle de la chanteuse. Son corps se désarticule, comme habité par des esprits démoniaques et tout devient possible.

Amy TAYLOR, c’est le bal du diable de Carrie à chaque spectacle. Chaque show est une apothéose d’alcool, de sueur, d’énergie brute. Il n’y a plus de pudeur, il n’y a plus de peur, il n’y a plus de douleur, il n’y a plus de limite. Tout le monde se moque qu'elle chante juste ou non. L’espace d’une chanson, elle devient la déesse du chaos et de la destruction, une sorte d’iguane au féminin. Sur ces moments, tout peut se passer et le public capte et résonne avec ce champ de folie.
 
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amyl3_500.jpg, by Bingo

Plus grande que son groupe

Amy TAYLOR est déjà plus grande qu'AMYL AND THE SNIFFERS, dont la musique punk ramonienne ne révolutionnera rien. C'est déjà une artiste internationale qui transcende les styles et les frontières. Après un passage en guest chez les TROPICAL FUCK STORM, la jeune artiste qui ne s’imaginait pas chanteuse fait une escale dans l’univers dingue des VIAGRA BOYS où elle entonne avec malice un titre folk de John PRINE en duo avec Sebastian MURPHY. Les rappeurs préférés des rockeurs, les anglais de SLEAFORD MODS ont aussi fait appel à son image pour le titre Nudget it sur leur album Spare Ribs.

Ainsi, en quelques années, Amy TAYLOR s’impose comme une sorte de BLONDIE trash (ou - avant tout - de nouvelle Wendy O WILLIAMS, NDLR) et se présente comme la future icône du rock.
Une nouvelle preuve que le rock n’est qu’une histoire d’attitude.

 

M.Arty

(27 août 2021)

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AMYL AND THE SNIFFERS (ATO Records / Rough Trade, 2019)
AMYL AND THE SNIFFERS. Comfort to me (Rough Trade, 2021)

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Pour prolonger...

AMYL AND THE SNIFFERS : site web
ATO Records : site web

Rock à la Casbah #744 (22/09/21)
Rock à la Casbah #756 - Retro-best of 21, Vol. 1 (22/12/2021)

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Photographies : bingO (d'après ATO Records) & Dianoo
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carrie1.jpg, by Bingo

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