You don't like rock'n'roll

Rock’n’roll is not Dead !
T’es où ?
T’es où ?
T’es où ?


Comme beaucoup de pervertis et d’idolâtres, vendredi soir, j’étais à un concert. Requin Chagrin à la Gaieté Lyrique. Coutumière du fait, j’avais prévu dès le samedi matin de vous faire un live report de cette soirée sur Rock à la Casbah, et vous dire qu’on s’était descendu des binouzes, qu’on s’était roulé des pelles, que Requin Chagrin ce n’était pas triste du tout et que ça nous avait même mis en joie, nous les croisés. On serait rentré heureux et on aurait baisé un coup, le soir ou le lendemain matin. Et on aurait recommencé le soir même avec Shannon & The Clams à la Maroquinerie. La vie quoi. 
Comme beaucoup de pervertis et d’idolâtres, ce week-end, j’aurai aussi écouté du rock. Du matin au soir et du soir au matin. Aux aurores, j’aurai mis à fond They call it love des Crabs ! pour faire swinguer les cafés et nos bouilles mal réveillées. 

Bip-bip : vous avez 24 messages. 

Comme beaucoup de pervertis et d’idolâtres, ce week-end, j’aurai posé mon cul, peut-être endolori, à une terrasse. Prendre l’apéro. Discuter, se plaindre, rire, regarder les gens « et les pigeons tant qu’il y en a ». Se sentir vivant. Puis rentrer faire une sieste, glandouiller devant un film, essayer de comprendre les cartes Pokémons de mon lardon.  

Evitez de sortir

Mais d’autres mélodies, insistantes, ont surgi : les sirènes de police, les pompiers, les ambulances, les hélicoptères, les sonneries de téléphones. Les mélodies de l’urgence, faites de pimpon, de flap-flap auxquelles s’ajoutent des onomatopées de témoignages, des tak-tak-tak-tak et des gros boums. 

J’ai la trouille de rentrer à pied

Une autre danse aussi. Mais pas celle qui t’illumine les yeux. Ni celle qui te rend belle. Non, celle des images insoutenables. Des mots, des noms, des photos. Comme le repeat d’une mauvaise chanson. Que l’on finira par connaître par cœur, même si on ne l’aime pas. Qui s’immisce dans notre cerveau alors que l’on essayait de penser à autre chose pendant une nano seconde.  

Sortir quand même…

J’ai essayé de me souvenir dans le sous-sol de la Gaieté Lyrique depuis combien de temps je n’avais pas fumé clope sur clope dans un lieu fermé et public entourée de personnes qui fument comme moi clope sur clope. Je n’ai pas retrouvé. Mais je me suis souvenue d’un concert au Bataclan, presque jour pour jour il y a 10 ans, enceinte jusqu’aux dents, à tenir mon bide parce que ça pogotait de partout, la salle tremblant sous mes converses pourries. #bordelc’étaitbon 

parce qu’on est des putains de résistants 

Comme beaucoup de pervertis et d’idolâtres, ce lundi, j’ai la chance d’être encore là et je suis presque contente de bosser. Sauf que je n’y arrive pas trop. Désolée si on ne poste pas beaucoup cette semaine… faut qu’on se remette du baume au cœur, qu’on prenne le temps d’écouter ce qui va nous botter le cul, qu’on se ressource avec les cris rageurs du rock’n’roll, qu’on retrouve la fièvre et les mots qui vont avec… et parce que toutes nos pensées vont aux victimes et à leurs familles. 

Prenez soin de vous les rockers. Rock’n’roll is not Dead !


+++++ English Version +++++ par Oscar Mavioch

Where are you ?
Where are you ?
Where are you ?


As pretty much of perverted and idolaters people, on friday night, I was to a gig. Requin Chagrin, to the Gaieté Lyrique. Used to this fact, i had planified that straight on the satudrday morning I would be writing a live report from this Rock à la Casbah night to tell you how we had many beers, many french kisses, that Requin Chagrin (shark Sad) was not sad at all and how much they gave us joyce , us, the « croisés ». We would have come back happier and fucked together, while the night or in the morning. And we would have started again on saturday with Shannon & the Clams to the Maroquinerie. Life, indeed.
As pretty much of perverted and idolaters, on this weekend, i would have listened to rock'n'roll. From the morning till the night and from the night till the morning. On the early hours, i would have played loudly They call it Love, from the Crabs ! To make swinging the coffees and the unawoken faces.

Bip. Bip : you have 24 new messages.

As pretty much of perverted and idolaters, on this week-end, i would have sat my ass, maybe a bit painfull, on a terrasse. Chilled for the apero. Chatted, complained, laughed, looked at people and pigeons « till they are no more ». Felt alive. I would have got back home. Had a nap, hanged on with a movie, tryed to understand the Pokemons cards of my kid.

Don't get out.

But other melodies, insiting, have arised : police sirens, firemen, ambulances, helicopters, phone rings. The melodies of the emergency, made of Wee Woo, flap flap added to onomatopees of witnesses, of tak-tak-tak-tak and big booms.

I'm scared to leave by walk.

An other dance to. But not the one that makes your eyes brightning. Neither the one that makes you prettier. No. The dance of the unsustainable pictures. Of words. Of names . Of photos. As the repeat playing of a bad song that we'll know by heart on the end, as if we don't like it. Getting into our brain while we were trying to think to something else for a too short second.

Get out anyway...

I have tried to remember, in the Gaîeté Lyrique's basement since how many time i hadn't smoked an entire pack of cigarettes in a closed and public place, surrounded by people smoking their owns... I didn't find. But I've remembered a gig to the Bataclan , day per day ten years ago, very pregnant and holding my stomach because it was pogo everywhere, the place shaking under my crappy Converse shoes. #damngood

Because we are fucking resistants !




As pretty much of perverted and idolaters, on this monday, i got the chance to still be here and i am almost happy to work. But I can't do it so much. I am sorry if we don't post a lot this week... we have to consolate ourselves, we have to listen what will kick our ass, recharging our batteries with the rageous screams of Rock'n'roll, catching back the fever and the words going with... and because all of our thoughts go the victims and their families.

Take care, rockers. Rock'n'roll is not Dead !