« City Sun Eater of the River of Light » (Woodsist Records) // par Super Poncho
« Gamiin ! Allez viens ! C'est pour rire gamin ! Gamiiiiiin ! Allez ! Tu vas pas rester tout seul dans c'bois ! » Scène culte du non moins culte premier film de Benoît Poelvoorde, l'atmosphère régnant dans ce bois est étouffante. Dans les albums de Woods, c'est à peu près tout le contraire. Là où on se demande quelle sera la prochaine victime du natif de Namur, on côtoie volupté et douceur dans les productions des Américains. Leur bois à eux, c'est une communauté, à mi-chemin entre hippies à l'hygiène approximative et hipsters à la barbe parfaitement taillée. Un label, Woodsist et un festival du même nom. Kevin Morby, Quilt, Ultimate Painting, les premiers disques de White Fence, voilà à quoi ressemble le potager de Woods. De quoi boire un petit Grégory en mangeant équilibré pendant un petit bout de temps. En ce qui concerne la livraison bio du moment, c'est avec [titre trop long ; cf. en haut de l'article] que Woods ramène de nouveau sa fraise.
On avait eu droit à un avant-goût avec la mise en ligne du titre Sun City Creeps. J'avais tellement été emballé que j'ai mis deux mois à écouter l'album. Comme si c'était fait exprès, c'est par ce même titre que ça commence. C'est pas que c'est un mauvais titre, loin de là mais disons qu'à ce moment-là, je venais d'écouter le dernier King Gizzard. De fait, le groupe de Jeremy Earl était passé à l'as. Et finalement le mois de mai arrivant, escorté de ces multiples bourgeons, je suis retombé sur cet album aux sonorités si estivales. J'ai toujours pensé que le contexte d'écoute faisait beaucoup dans la réception d'un album. La première fois que j'ai écouté Woods, je m'imaginais au bord d'une plage, un poncho waterproof à fleurs sous le bras. Du coup, quand t'as trois couches de vêtements sur le paletot, tu te dis pas « oh tiens, en ce beau mois de février, j'irai bien gambader sur la plage de Saint-Malo ». C'est plus du style : « salauds de hippies, étouffez-vous avec vos fleurs ». Et c'est là où tu reproduis la scène de C'est arrivé près de chez vous. Morale l'histoire : écoutons Woods un jour de beau temps, ça nous évitera de faire gonfler la population carcérale.
Ce qui est con, c'est qu'au moment où j'écris cette chronique, il pleut. Restons pro. Sun City Creeps, je l'ai réécouté et au final, il me plait bien. La section cuivre est bien cool et la voix de Jeremy Earl toujours autant reconnaissable. D'ailleurs, cette voix, tout en étant l'un des points forts du groupe, le dessert parfois. J'ose le dire mais au bout d'un bon, elle me gonfle. De ce titre, je retiens le solo qui commence au milieu du titre et qui nous porte jusqu'à l'ultime seconde. Le titre se termine et que vois-je ? Oui oui oui (voix de Julien Lepers), le soleil repointe le bout de son nez !
Le petit souci, c'est qu'avec Creature Comfort, le groupe retombe dans ses travers. Un titre facile. Ça ressemblerait presque à du remplissage. Et malheureusement, des morceaux de cet acabit, on en compte plusieurs. Citons Hang It On Your Wall, The Other Side ou encore I Politics of Free. Le genre de titres qu'on écoute, qui nous glisse le long de peau sans nous émouvoir, sans nous procurer de frissons, des titres lisses. Et là où je suis pas content, c'est que Woods est capable de beaucoup mieux mais choisit assez régulièrement le chemin de la facilité.
Heureusement, à côté de ces chansons fanées, on trouve de magnifiques arbustes pleins de vie prêts à s'épanouir pendant l'été ! Le titre Morning Light me donne envie de sauter dans un château gonflable géant et Hollow Home ferait une super bande-son pour une vidéo instagram où je courrai le long de la plage en timelapse à côté d'un jack russel trop mignon ! Dans les plaisirs coupables, on a aussi Can't See at All, dont on sait qu'il n'apporte pas grand chose mais qu'on aime bien quand même.
En guise de conclusion, je pensais balancer le titre qui m'avait foutu sur le cul et dire : « Vous voyez, c'est ce truc que j'aime chez Woods et qui aurait dû être le fil conducteur de l'album ! » Là je sais pas, rien ne m'a subjugué et rien ne m'a vraiment déçu. C'est mélodique au possible, ça berce mais on se demanderait presque si ce dernier disque n'a pas été bercé un peu trop près du mur. On se consolera au Paris International Psych Fest où le groupe sortira de nouveau du bois pour nous mettre une claque en live.
On avait eu droit à un avant-goût avec la mise en ligne du titre Sun City Creeps. J'avais tellement été emballé que j'ai mis deux mois à écouter l'album. Comme si c'était fait exprès, c'est par ce même titre que ça commence. C'est pas que c'est un mauvais titre, loin de là mais disons qu'à ce moment-là, je venais d'écouter le dernier King Gizzard. De fait, le groupe de Jeremy Earl était passé à l'as. Et finalement le mois de mai arrivant, escorté de ces multiples bourgeons, je suis retombé sur cet album aux sonorités si estivales. J'ai toujours pensé que le contexte d'écoute faisait beaucoup dans la réception d'un album. La première fois que j'ai écouté Woods, je m'imaginais au bord d'une plage, un poncho waterproof à fleurs sous le bras. Du coup, quand t'as trois couches de vêtements sur le paletot, tu te dis pas « oh tiens, en ce beau mois de février, j'irai bien gambader sur la plage de Saint-Malo ». C'est plus du style : « salauds de hippies, étouffez-vous avec vos fleurs ». Et c'est là où tu reproduis la scène de C'est arrivé près de chez vous. Morale l'histoire : écoutons Woods un jour de beau temps, ça nous évitera de faire gonfler la population carcérale.
Ce qui est con, c'est qu'au moment où j'écris cette chronique, il pleut. Restons pro. Sun City Creeps, je l'ai réécouté et au final, il me plait bien. La section cuivre est bien cool et la voix de Jeremy Earl toujours autant reconnaissable. D'ailleurs, cette voix, tout en étant l'un des points forts du groupe, le dessert parfois. J'ose le dire mais au bout d'un bon, elle me gonfle. De ce titre, je retiens le solo qui commence au milieu du titre et qui nous porte jusqu'à l'ultime seconde. Le titre se termine et que vois-je ? Oui oui oui (voix de Julien Lepers), le soleil repointe le bout de son nez !
Le petit souci, c'est qu'avec Creature Comfort, le groupe retombe dans ses travers. Un titre facile. Ça ressemblerait presque à du remplissage. Et malheureusement, des morceaux de cet acabit, on en compte plusieurs. Citons Hang It On Your Wall, The Other Side ou encore I Politics of Free. Le genre de titres qu'on écoute, qui nous glisse le long de peau sans nous émouvoir, sans nous procurer de frissons, des titres lisses. Et là où je suis pas content, c'est que Woods est capable de beaucoup mieux mais choisit assez régulièrement le chemin de la facilité.
Heureusement, à côté de ces chansons fanées, on trouve de magnifiques arbustes pleins de vie prêts à s'épanouir pendant l'été ! Le titre Morning Light me donne envie de sauter dans un château gonflable géant et Hollow Home ferait une super bande-son pour une vidéo instagram où je courrai le long de la plage en timelapse à côté d'un jack russel trop mignon ! Dans les plaisirs coupables, on a aussi Can't See at All, dont on sait qu'il n'apporte pas grand chose mais qu'on aime bien quand même.
En guise de conclusion, je pensais balancer le titre qui m'avait foutu sur le cul et dire : « Vous voyez, c'est ce truc que j'aime chez Woods et qui aurait dû être le fil conducteur de l'album ! » Là je sais pas, rien ne m'a subjugué et rien ne m'a vraiment déçu. C'est mélodique au possible, ça berce mais on se demanderait presque si ce dernier disque n'a pas été bercé un peu trop près du mur. On se consolera au Paris International Psych Fest où le groupe sortira de nouveau du bois pour nous mettre une claque en live.