Wooden Indian Burial Ground

« How’s Your Favorite Dreamer? » (EXAG' Records) // par Super Poncho
Wooden Indian Burial Ground. Mais qu'est-ce que c'est que ce nom à coucher dehors ?! On croirait lire le titre d'une chanson écrite par Morrissey. Mais bon, si le groupe est aussi bon que les textes des Smiths, je signe tout de suite.
"How's Your Favorite Dreamer ?", sorti sur le label bruxellois EXAG' Records, est le second long format de ce quintet basé à Portland. De ce groupe, je ne connaissais rien ou presque rien à part le fait de les avoir vu apparaître au programme de la Mécanique Ondulatoire. Mais une écoute succincte et pas vraiment attentive ne m'avait pas vraiment décidé à y aller. Je laissais passer ce concert.
Pis on m'a proposé de chroniquer l'album du groupe et là, le drame. La claque. Pourquoi ? Pouuuuuuuuuuurrrrrrrrrquooooooooooooooooiiiiiiiiiiiiii ai-je donc laissé passer ma chance de les voir ?!

Pourquoi pourquoi ? Tout simplement parce qu'à l'écoute de la première chanson, je me suis retrouvé bouché bée. Stryrofoarm Factory, voilà le nom du délit. Normalement, quand on voit que la première chanson dure plus de 5 minutes, on se dit qu'on va avoir le temps d'aller chercher une bière, de s'installer dans le canapé, de s'allumer une cigarette et que seulement après avoir fait tout ça, on arriverait au climax de cette fameuse première chanson. Bon, les Wooden Indian Burial Ground sont apparemment non-fumeurs et abonnés aux alcooliques anonymes parce que dès la première note, ça part très très fort et c'est ça pendant tout le titre. Avec le batteur qui écrase la pédale de sa grosse caisse à un rythme fou, on croirait voir Richard Virenque maltraitant les siennes en pleine montée de l'Alpe d'Huez ! En fait, cet album, il pourrait ressembler au parcours d'un Tour de France. Des montées, des descentes, des répits, de l'emballement mais toujours de la passion.

Cet album semble construit telle une pièce de théâtre. En effet, toutes les deux-trois chansons, un morceau d'un peu plus d'une minute, tel un entracte. Avec The Pretty Good OK Days, Moist Dynasty, The Discoverer, Black Eye Tie Dye et enfin Sam's Dream, c'est autant d'interrogations sur la portée de ces titres. Ce qui est certain, c'est qu'ils apportent un vrai liant à l'album, telles des respirations obligatoires.
Parce qu'un des autres rôles principaux est occupé par les titres violents, agressifs et abrasifs. Je sais pas si le claviériste joue du piano debout (…) mais le son de son instrument sur Sad Mutations ferait tomber n'importe qui à la renverse ! Et que dire de Spazz Pony, certainement mon titre favori. Dans la même veine, on a également Zanesville Massacre et Grizzly Peacock.
Et enfin, les opéras, les titres dont on se délecte avec émotion et passion. Sur How was your favorite's dreamer, Dope Mann et Burnout Beach, l'atmosphère est lourde, pesante, on médite. Mention spéciale à ce dernier.
 
L'écoute d'How's Your Favorite Dreamer ? me laisse tout penaud, tout larmoyant, tel un enfant grondé après avoir été découvert les doigts dans le pot de confiture. Car oui, je m'en veux de ne pas avoir été au concert du groupe. Car l'album est super et qu'apparemment leurs lives sont déments ! Mais que vois-je ?! Ils sont encore en Europe ! « Richard, sors les sacoches, on part à Roubaix! »