WILLIAM Z VILLAIN

William Z Villain (Normandeep Blues 2017) // Par Sedryk Reaktion
Normandeep Blues nous régale depuis plusieurs années, en important par chez nous le meilleur des musiques “de la terre“ (du blues, quoi) des USA ou d'ailleurs. En 2014, Nicolas Miliani, le régaleur en chef, avait décidé de se lancer dans l'aventure du label. Et avait frappé très fort d'entrée en nous faisant découvrir le suédois Bror Gunnar Jansson et son album “Moan Snake Moan“. Un putain de chef d'oeuvre que j'avais proclamé “album de l'année 2014“ à l'époque, ce que je maintiens encore plus avec le recul.
 
Alors forcément, quand Normandeep Blues annonce avoir dégotté un autre parfait inconnu, William Z Villain, tous mes sens sont en éveil. Et c'est encore une sacrée trouvaille.
 
Premier constat : rien à voir avec Gunnar Jansson et c'est tant mieux. On n'est pas vraiment dans le blues non plus, d'ailleurs.... Pour tout dire, je serais bien en mal de devoir classer WZV. Quelques ressemblances apparaissent sporadiquement (Mike Patton dans ses morceaux les plus accessibles, Nosfell pour la voix de fausset) mais Villain fait surtout du Villain et c'est beau.
 
Drôle d'oiseau que cet américain dont on ne sait pas grand chose mais qui a une personnalité artistique bien affirmée. Tout est un peu étrange dans ce premier album : le son de guitare, une National à 8 cordes.... les arrangements qui ne reposent que sur les voix, la guitare et un accompagnement de percussions... la structure alambiquée des chansons.... les voix, que William Z a une façon bien à lui de traiter, en les démultipliant pour obtenir de la profondeur.... et puis, il y a.... les grillons. Ils apparaissent ici et là, entre certains morceaux, comme si le gars avait enregistré sur sa terrasse par une chaude nuit d'été. On se demande un peu ce qu'ils foutent là, mais ils participent sans aucun doute au charme mystérieux de cet album.
 
Tout cela est un peu déroutant et il faut quelques écoutes pour dépasser toute cette étrangeté et enfin accéder aux mélodies. Et là, on est mal barré, car elles sont du genre addictives, les mélodies. “Her Song“, “Spike My Brain“ ou le mini-tube “Anybody Gonna Move“ (qu'on verrait bien en B.O. d'un film de Jarmusch, tiens), autant de chansons dont il est difficile de se départir, une fois qu'on a succombé à leur charme vénéneux.
 
En bref, beaucoup de mystère et d'interrogations autour de ce premier album. WZV fera ses premiers pas en France en février lors des Nuits de l'Alligator, en première partie de Bror Gunnar Jansson, tiens donc. Le mystère et le charme seront-ils rompus à cette occasion ? A vérifier sur scène.....