White Mystery

Double Dragon (Self Released) // par So
Du bon gravier pour tes oreilles
Comment se faire doubler par la gauche, voilà la délicatesse de l'album des White Mystery. Ah, je t'entends, toi le bon conducteur, "non mais c'est quoi ce bordel, on ne double pas à gauche" Et bien si, et quel bonheur d'écouter ce joyeux bordel, bien brutal, crade aussi, pas forcément avec le souci du bien fini. Un duo de frère et soeur qui fait une sorte de vieux rock bien déjanté, un peu comme lorsque l'on a envie d'emmerder les anciens. Et ce duo remplit l'espace comme beaucoup de groupes en rêveraient. Ce n'est pas le tout d'avoir du gros son, c'est mieux quand il raconte quelque chose, quand il nous emporte, nous surprend et nous donne envie d'écouter d'autres groupes. Avec White Mystery, nous entendons aussi leurs références, qu'ils dynamitents avec un plaisir bien partagé. On les imagine dans leur garage en train de mettre en place leurs morceaux, avec ce sourire ironique pour signifier que le classement dans un style ne va pas être simple. Il y a un fond de pop et de rock facile comme base, et nos comparses ont décidé de tout déglinguer, de ne pas nous faciliter l'écoute. Ils plaquent de la grosse guitare, qui quelquefois peut nous perturber par son côté "i nerver finish anything", ça part dans tous les sens. Miss Alex White nous chante une histoire et la rature avec sa guitare, tandis son frère, Francis Scott Key White, se charge de pousser le tout à la batterie. Ils nous font participer à une grande partie de jeux,car ils jouent de et avec la musique. Ils ont cette liberté de plaquer dans le même morceau une grosse guitare rythmique envahissante et ensuite des petits sons très clairs. Par moments, on peut avoir l'impression d'écouter une répète, comme s'ils étaient toujours en train de chercher. Imaginez les B-52s qui décident de tout envoyer chier, arrêter de nous faire danser, de salir leur base musicale, et bien, vous êtes chez les White Mystery. Dans la peinture, certains nous emmerdent en disant que depuis le carré blanc sur fond blanc de Malévitch, tout à été dit. Et bien ses deux-là nous prouvent le contraire avec la musique, et nous proposent une vision résolument contemporaine. Bon je vous laisse avec cet ovni, moi je vais aller taper mon voisin qui écoute White Stripes à donf.
SO.