Stiff (Downtown Records) // par Super Poncho
Avec "Stiff", White Denim vient nous présenter sa nouvelle collection de lingerie printemps/été. A première vue, ça semble dans la lignée de ce qu'ils ont pu nous offrir depuis le début de leur carrière, c'est-à-dire piquant et coloré. Bon, je vais pas faire toute ma chronique sur la pochette de l'album mais elle m'a bien fait rire, presque autant que la mamie de 80 ans qui l'a entre-aperçu dans le métro alors que je changeais de titre.
Pour leur dixième année d'existence, les – encore – natifs d'Austin reviennent avec un nouvel album, le septième si j'ai bien compté. Une chose est sûre, c'est que ce groupe m'a toujours fait l'effet d'un envoûtant conteur. Pour moi, chacune de leur chanson équivaut à une magnifique histoire, aux confins du garage, de la folk, du blues voire de la funk. Quiconque a déjà écouté leur live enregistré à Third Man Records a pu se rendre compte de la virtuosité des quatre musiciens. La force de la voix de James Petralli apparaît comme ce petit drapeau accroché en haut d'un magnifique édifice. Les différentes partitions s'emboîtent parfaitement, pouvant s'apparenter à une Sagrada Familia enfin achevée. Toujours ces rythmes saccadés, évolutifs qui arrivent toujours à toucher leur cible, et la plupart du temps dans le mille. Mais avec ce nouvel album, tout est un peu remis en question. Deux des membres – dont Austin Jenkins, un des meilleurs guitaristes du moment – sont partis jouer avec Leon Bridges. On est en droit de se demander de la suite du groupe et de son alchimie. Cet album confirme-t-il son statut de poil à gratter du rock indé américain ?
Sur cet album, c'est pas 2 salles 2 ambiances mais plutôt 9 titres 3 ambiances. On a l'impression que les White Denim se sont dit : « bon les mecs, on va faire un album-dissertation, trois parties, trois sous-parties ». Les trois premiers titres, c'est du pur White Denim, on est à fond. On essaye tant bien que mal de suivre la basse de Steve Terebecki, il nous essouffle, on a mal aux pattes. Avec les guitares, c'est les montagnes russes. Ça s'entrechoque de partout, notre tête ressemble à un punching-ball. Sur le premier titre Had 2 Know (Personal), avec un peu d'imagination, on pourrait imaginer que le son de la guitare prendrait la forme des battements d'un cœur, tel un électrocardiogramme. Avec Ha Ha Ha Ha (Yeah), on poursuit sur la même lignée, avec un léger côté funk. Avec cette trompette et ce titre crié, on parierait à un titre de Sly and the Family Stone ! J'adore j'adore j'adore ! Et ça continue avec Holda You (I'm Psycho). Ecoutez la basse. Laissez-vous hypnotiser par la batterie au milieu du titre. Un de mes titres favoris de l'album. Pis ce clip... Après ces trois titres, j'ai enfin découvert la véritable profession des gars d'Austin : cardiologues du rythme !
Forcément, après nous avoir autant éreinté, ils choisissent de prendre soin de notre petit cœur tout mou. Mais c'est de notre cerveau dont il est question désormais avec There's a brain in my head. Et comme de véritables chirurgiens, ils choisissent avec délicatesse leurs instruments, ici le clavier. Même si la chanson n'a rien d'exceptionnelle, la transition est parfaite pour nous conduire vers la ballade Take it Easy (Ever After Lasting Love) où la voix de James Petralli fait merveille ! Quelle voix ! Mais quelle voix ! Fais attention à toi Dany Brillant ! Sur (I'm the One) Big Big Fun, c'est le côté bidouilleur d'effets du groupe qui est à l'oeuvre. Les tonalités sont multiples avec une parfaite utilisation des pédales. Le son de ce titre ressemble à un chewing-gum que l'on mâche et déforme à souhait ! On serait presque pris d'hallucinations auditives...
Ultime partie de la dissertation avec le triptyque Real Deal Momma/Mirrored in Reverse/Thank You. Sur le premier titre, on a une sorte de synthèse de tout ce qui fait le sel de cet album avec un final dantesque qui aurait pu – à mon avis – l'être encore plus! Avec Mirrored in Reverse, petit clin d'oeil au titre d'un des morceaux de Fits. Rien d'original mais c'est carré comme dans cet ultime titre où tout est parfaitement exécuté, le solo du milieu, parfait. Mais c'est peut être ça qui manque un peu, de la folie.
Imaginez un entretien d'embauche des mecs de White Denim.
- « Citez-moi un de vos défauts »
- « On est trop perfectionnistes ».
Vous voyez ce que je veux dire, ils sont trop forts, leurs disques sont à chaque fois géniaux mais on est parfois un peu énervés parce qu'on se dit qu'ils pourraient faire des choses encore plus incroyables en sortant de leur confort ! Que voulez-vous, ils sont bien trop installés sur leur trône...
Pour leur dixième année d'existence, les – encore – natifs d'Austin reviennent avec un nouvel album, le septième si j'ai bien compté. Une chose est sûre, c'est que ce groupe m'a toujours fait l'effet d'un envoûtant conteur. Pour moi, chacune de leur chanson équivaut à une magnifique histoire, aux confins du garage, de la folk, du blues voire de la funk. Quiconque a déjà écouté leur live enregistré à Third Man Records a pu se rendre compte de la virtuosité des quatre musiciens. La force de la voix de James Petralli apparaît comme ce petit drapeau accroché en haut d'un magnifique édifice. Les différentes partitions s'emboîtent parfaitement, pouvant s'apparenter à une Sagrada Familia enfin achevée. Toujours ces rythmes saccadés, évolutifs qui arrivent toujours à toucher leur cible, et la plupart du temps dans le mille. Mais avec ce nouvel album, tout est un peu remis en question. Deux des membres – dont Austin Jenkins, un des meilleurs guitaristes du moment – sont partis jouer avec Leon Bridges. On est en droit de se demander de la suite du groupe et de son alchimie. Cet album confirme-t-il son statut de poil à gratter du rock indé américain ?
Sur cet album, c'est pas 2 salles 2 ambiances mais plutôt 9 titres 3 ambiances. On a l'impression que les White Denim se sont dit : « bon les mecs, on va faire un album-dissertation, trois parties, trois sous-parties ». Les trois premiers titres, c'est du pur White Denim, on est à fond. On essaye tant bien que mal de suivre la basse de Steve Terebecki, il nous essouffle, on a mal aux pattes. Avec les guitares, c'est les montagnes russes. Ça s'entrechoque de partout, notre tête ressemble à un punching-ball. Sur le premier titre Had 2 Know (Personal), avec un peu d'imagination, on pourrait imaginer que le son de la guitare prendrait la forme des battements d'un cœur, tel un électrocardiogramme. Avec Ha Ha Ha Ha (Yeah), on poursuit sur la même lignée, avec un léger côté funk. Avec cette trompette et ce titre crié, on parierait à un titre de Sly and the Family Stone ! J'adore j'adore j'adore ! Et ça continue avec Holda You (I'm Psycho). Ecoutez la basse. Laissez-vous hypnotiser par la batterie au milieu du titre. Un de mes titres favoris de l'album. Pis ce clip... Après ces trois titres, j'ai enfin découvert la véritable profession des gars d'Austin : cardiologues du rythme !
Forcément, après nous avoir autant éreinté, ils choisissent de prendre soin de notre petit cœur tout mou. Mais c'est de notre cerveau dont il est question désormais avec There's a brain in my head. Et comme de véritables chirurgiens, ils choisissent avec délicatesse leurs instruments, ici le clavier. Même si la chanson n'a rien d'exceptionnelle, la transition est parfaite pour nous conduire vers la ballade Take it Easy (Ever After Lasting Love) où la voix de James Petralli fait merveille ! Quelle voix ! Mais quelle voix ! Fais attention à toi Dany Brillant ! Sur (I'm the One) Big Big Fun, c'est le côté bidouilleur d'effets du groupe qui est à l'oeuvre. Les tonalités sont multiples avec une parfaite utilisation des pédales. Le son de ce titre ressemble à un chewing-gum que l'on mâche et déforme à souhait ! On serait presque pris d'hallucinations auditives...
Ultime partie de la dissertation avec le triptyque Real Deal Momma/Mirrored in Reverse/Thank You. Sur le premier titre, on a une sorte de synthèse de tout ce qui fait le sel de cet album avec un final dantesque qui aurait pu – à mon avis – l'être encore plus! Avec Mirrored in Reverse, petit clin d'oeil au titre d'un des morceaux de Fits. Rien d'original mais c'est carré comme dans cet ultime titre où tout est parfaitement exécuté, le solo du milieu, parfait. Mais c'est peut être ça qui manque un peu, de la folie.
Imaginez un entretien d'embauche des mecs de White Denim.
- « Citez-moi un de vos défauts »
- « On est trop perfectionnistes ».
Vous voyez ce que je veux dire, ils sont trop forts, leurs disques sont à chaque fois géniaux mais on est parfois un peu énervés parce qu'on se dit qu'ils pourraient faire des choses encore plus incroyables en sortant de leur confort ! Que voulez-vous, ils sont bien trop installés sur leur trône...