Coffee Dreamer (Howlin Banana / Fuzz Tape Music) // Par Laetitia Lacourt
Au mois de novembre dernier, je suis partie en Brenne. Je défie quiconque de placer ce foutu territoire sur la carte de l’hexagone. Le pifomètre et le bon sens vous enverront quelque part dans le centre. Et c’est à peu près ça. Au milieu. Au milieu de nulle part surtout. Au départ d’Orléans, après plus d’une heure de bagnole sous des trombes de flotte et dans la nuit, complètement paumée, me voilà arrivée à Rosnay : un bled ravitaillé par les corbeaux, habité par une poignée de gens qui sont incollables sur l’aigrette garzette, la guifette moustac et le butor étoilé.
Ce n’est que le lendemain matin, en partant écouter le bruit du silence de l’un des 4000 étangs qui caractérisent les paysages ici, que je comprends – vraiment - où je suis. A quelques km de Le Blanc, le patelin de ralliement de Volage. Jusqu’ici, je n’avais pas tout à fait compris la subtilité. Mais immergée dans un trop plein de chlorophylle et entourée de piafs en tout genre, le nom du groupe me claque à la gueule et prends tout son sens : la Brenne est la putain de patrie des oiseaux.
Trop contente de pouvoir parler rock’n’roll avec le guide nature (un ami de Paul Rannaud, le monde - et la Brenne surtout - est petit) plus calé en amphibiens qu’en amplis, je reste néanmoins vraiment épatée par le décalage entre le potentiel électrique de Volage et ce que la nature leur renvoie, lorsqu’ils enregistrent ici, « à domicile ». La magie des antipodes.
Confirmation que ces types là sont de drôles d’oiseaux, Volage vient de pondre un EP entièrement acoustique, « Coffee Dreamer », qui sortira le 11 mars. Si l’exercice, quelque peu risqué, paraît être au final un jeu d’enfants pour eux, il vient surtout souligner la capacité du groupe à papillonner de style en style, parfaitement infidèle à l’étiquette qu’on voudrait leur coller. Après Maddie en 2013 et le LP Heart Healing en 2014, Coffee dreamer est donc le premier d’une série de disques auto-produits révélant la face folk cachée du groupe.
Gorgé de relents de taedium vitae, « Coffee Dreamer », rassemble 6 titres d’une justesse folle, d’une précision dingue, aussi harmonieux que mélodieux. Composé essentiellement d’anciennes chansons ré-arrangées, il est une parfaite invitation à se poser avec sa caféine à une table pour réfléchir. On y retrouve les déjà connues 6h15, Owl, Upset (Heart Healing) et Not Enuff (Maddie), toutes unplugged, délestées de leurs particules électriques, purifiées par la folk et nettoyées de toute pop, mais aussi la fameuse Coffee Dreamer .
Et puis, il y a Cowgirl in the sand . Plutôt couillu d’aller picorer dans les gros classiques et sacrément couillu de s’attaquer à Neil Young quand on sait qu’il est un des pères du live acoustique. Difficilement domesticable, si « Cowgirl in the sand » est moins contemplative que l’originale, le titre ne perd pas en puissance dans les pattes de Volage et s’envole même dans des sphères folk plutôt caressantes.
On en viendrait presque à regretter que ce ne soit qu'un EP, qui sonne avec un goût de trop peu et de reviens-y.
Ce n’est que le lendemain matin, en partant écouter le bruit du silence de l’un des 4000 étangs qui caractérisent les paysages ici, que je comprends – vraiment - où je suis. A quelques km de Le Blanc, le patelin de ralliement de Volage. Jusqu’ici, je n’avais pas tout à fait compris la subtilité. Mais immergée dans un trop plein de chlorophylle et entourée de piafs en tout genre, le nom du groupe me claque à la gueule et prends tout son sens : la Brenne est la putain de patrie des oiseaux.
Trop contente de pouvoir parler rock’n’roll avec le guide nature (un ami de Paul Rannaud, le monde - et la Brenne surtout - est petit) plus calé en amphibiens qu’en amplis, je reste néanmoins vraiment épatée par le décalage entre le potentiel électrique de Volage et ce que la nature leur renvoie, lorsqu’ils enregistrent ici, « à domicile ». La magie des antipodes.
Confirmation que ces types là sont de drôles d’oiseaux, Volage vient de pondre un EP entièrement acoustique, « Coffee Dreamer », qui sortira le 11 mars. Si l’exercice, quelque peu risqué, paraît être au final un jeu d’enfants pour eux, il vient surtout souligner la capacité du groupe à papillonner de style en style, parfaitement infidèle à l’étiquette qu’on voudrait leur coller. Après Maddie en 2013 et le LP Heart Healing en 2014, Coffee dreamer est donc le premier d’une série de disques auto-produits révélant la face folk cachée du groupe.
Gorgé de relents de taedium vitae, « Coffee Dreamer », rassemble 6 titres d’une justesse folle, d’une précision dingue, aussi harmonieux que mélodieux. Composé essentiellement d’anciennes chansons ré-arrangées, il est une parfaite invitation à se poser avec sa caféine à une table pour réfléchir. On y retrouve les déjà connues 6h15, Owl, Upset (Heart Healing) et Not Enuff (Maddie), toutes unplugged, délestées de leurs particules électriques, purifiées par la folk et nettoyées de toute pop, mais aussi la fameuse Coffee Dreamer .
Et puis, il y a Cowgirl in the sand . Plutôt couillu d’aller picorer dans les gros classiques et sacrément couillu de s’attaquer à Neil Young quand on sait qu’il est un des pères du live acoustique. Difficilement domesticable, si « Cowgirl in the sand » est moins contemplative que l’originale, le titre ne perd pas en puissance dans les pattes de Volage et s’envole même dans des sphères folk plutôt caressantes.
On en viendrait presque à regretter que ce ne soit qu'un EP, qui sonne avec un goût de trop peu et de reviens-y.