Un bon ramonage de conduits / THIS WILL DESTROY YOUR EARS

Chronique (2022-23)
          Le deuxième album d'un trio sonique Landais va bien vous déboucher les feuilles.

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          THIS WILL DESTROY YOUR EARS : enfin un groupe qui porte bien son nom ! Formé à Hossegor (petit paradis pour surfeurs à la coule), ses trois membres aiment bien s'amuser avec tout ce qui passe à portée de mains, surtout si on peut faire du bruit avec. La bio précise qu'il ne sont pas seulement musiciens, mais aussi plasticiens, vidéastes, chorégraphes et "spécialistes de la prise murale encastrable" (ça sent les bozardeux à plein nez ça !). Intéressons-nous seulement à leur deuxième album, idéal pour aider ceux qui ont les portugaises bien ensablées.
 
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Sorti en novembre 2022, Everybody knows Mickey démarre plutôt sagement, dans une ambiance new wave-shoegaze de bon aloi, un peu comme si TEARS FOR FEARS (un groupe à reconsidérer, oui !) reprenait, sur Horse pill, la ligne mélodique du refrain de Pretty vacantpuis partait ensuite boire un canon avec MY BLOODY VALENTINE (A tree falls). C'est au troisième titre que l'affaire se corse. L'ambiance s'assombrit, les rythmiques se font bestiales et la déconstruction industrielle opère : I love you by the way emporte le gimmick de Tainted love (plutôt version SOFT CELL que Gloria JONES) chez Trent REZNOR (Euh... on nous dit dans l'oreillette que MARILYN MANSON s'était déjà penché sur la question) et un refrain (entre scansion et éructation) calme tout le monde : I want to write a good song. Remarquable intention... qui va peut-être nous aider à en finir avec le post-punk actuel. À ce stade-là, les oreilles commencent à bien chauffer.
 
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Tant dans le timbre que dans la pose gothique, le chant de THIS WILL DESTROY YOUR EARS nous ramène souvent au Peter MURPHY du début des années 80, quand BAUHAUS intriguait le monde musical. Si les oreilles pensent avoir un moment de répit sur Our realm et sa magnifique basse mélodique Hookienne, l'explosion finale viendra tout chambouler. Ça fume d'autant plus dans les conduits, qu'une rythmique ska trempée dans de l'encre noir corbeau flirte avec l'Indus (Modern is already old). Accolée à 16.01.94 (école SISTERS OF MERCY), la superbe ballade pianistique Funeral dates fait du bien. Quelques peu reposées, les esgourdes apprécieront la chanson suivante, plus classique et mesurée : Not a love song, c'est un peu comme Peter MURPHY chez ECHO & The BUNNYMEN. Un petit coup d'énervement plus tard (The rageous et son envoûtant riff oriental électrique), le trio nous entraîne sur une nouvelle ballade (Cutie), cette fois-ci moins douce, moins mélodique, faite d'arpèges gondolés - un peu évidente dans son placement de fin de liste. On avait imaginé un final plus ambitieux (quelque chose qui nous fasse sauter le cérumen coincé), mais qu'importe ! Cohérent et réussi, l'ensemble fait plus que plaisir.
Si tout le monde connaît Mickey, il est désormais tant de découvrir THIS WILL DESTROY YOU EARS.

 

bingO

(06 janvier 2023)

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THIS WILL DESTROY YOUR EARS. Everybody knows Mickey 
(À Tant Rêver Du Roi / Cowboy À La Mode / Brutalist Records, 2022)

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Pour prolonger...

THIS WILL DESTROY YOUR EARS : Bandcamp

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Dans nos archives sonores :
Rock à la Casbah #793 (07/12/2022)

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Photographies : Blanche KONRAD (plage, abribus) ;
Ian GRAHAM (pochette)

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