Tijuana Panthers | Point Éphémère – Paris | 14 juin 2014
En plein cœur de l’été 2010, il y a eu cet LP, Max Baker, 13 pépites garage tantôt punk tantôt sixties incluant l’addictive et péchue « Creature ».
En plein cœur de l’été 2013, il y a eu ce deuxième LP, Semi-sweet, incluant l’addictive et rétro "Boardwalk" dont la vidéo décalée en noir & blanc met en scène le guitariste Tchad Wachtel sur une vieille moto BMW, traversant le désert, avec hallucinations de chapiteau de cirque, funambules et jumeaux siamois.
Juin 2014, voici Wayne Interest. Bien décidés à nous lourder quasi chaque année des BO parfaites pour mater les merguez sur le barbecue, Tijuana Panthers est venu défendre son troisième opus, ce vendredi, au Point Éphémère. On est allé vérifier si ces félins californiens nous caresserait dans le sens du poil tout l’été.
Sur scène, Tijuana Panthers est composé de types normaux, voire comme la côte qui les a vus grandir, pacifiques. D’ailleurs leur entourage est quasi normal. Il y a ce fameux voisin, Max Baker, un vieux monsieur à qui ils doivent leur nom de scène et celui du premier LP, il y aussi les Growlers, Wall of Death et Hanni el Khatib. Et contrairement à de nombreux garagistes californiens un peu crasseux, les Tijuana Panthers n’ont pas l’air d’investir leurs royalties dans les boutiques de fringues vintage de Long Beach, n’ont pas d’actions chez Converse et boivent du Coca. Les jeans sont propres, le cheveux est brillant, les chemisettes bien repassées : on laisserait donc volontiers notre fille sortir avec un Tijuana Panthers pour les accompagner dans un surf trip au Mexique et manger du homard à Puerto Nuevo.
S’ils ne sont pas du genre à sortir le cran d’arrêt à chaque coin de rue ou à retourner des chambres d’hôtel, ça ne signifie pas pour autant qu’ils sont complètement mous du gland. Une formation simple, des mélodies efficaces qui surfent entre garage rock, pop sixties et post punk : c’est le son de plage parfait avec ou sans sable. Avec un anticonformisme notable : les voix sont réparties sur les trois membres, Dan Michicoff, le bassiste qui se déhanche parfois comme Elvis, Phil Shaheen le batteur au timbre punk et Tchad Wachtel, le guitariste. À dominante du premier album, la setlist est généreuse (19 titres, rappel compris) passant en revue leurs meilleures compo telles que Cherry Street, Torpedo, Redheaded girl, Boardwalk, Creature, Tony’s song et l’excellente reprise des Buzzcocks, Everybody’s happy nowdays. Parfait pour ronronner de plaisir.