SUR NOS PLATINES #13 // par bing0

Les disques de la semaine // 10/01/2020
1 / LOW – Christmas – Tugboat records (1999)
 
r-505926-1268660730.jpeg.jpg


En 1999, chose improbable, le trio mormon slowcore du Minnesota ose perpétuer la tradition des albums de Noël. Quelle que soit la période de l’année pour mettre ce disque sur la platine, à chaque écoute la magie opère.
Happy 2020 !

 
2 / BARRY ADAMSON – Memento mori – Mute (2018)
 
r-12646580-1539274696-1085.jpeg.jpg


Discret de nature (on le voit peu dans les magazines de la presse rock spécialisée), Barry ADAMSON est pourtant un artiste majeur de ces quarante dernières années musicales. En 1978, à Manchester, il rejoint Howard DEVOTO (ex-BUZZCOCKS) dans le groupe MAGAZINE. Ses lignes de basse seront les tables de la loi new wave (on parle désormais de post punk, c’est plus percutant). De 1980 à 1983, il fait même un détour chez VISAGE (Fade to grey, ça vous parle ? ). Toujours dans les bons coups, sur les quatre premiers albums de Nick CAVE (1984-86), il contribue à l’esthétique des BAD SEEDS, jusque dans la composition. From her to eternity, c’est lui : variations autour d’une unique note, rugosité et efficacité rythmique, chef d’oeuvre d’intensité gothique. Il reviendra aux affaires avec le maître australien en 2013, pour l’aventure Push the sky away (basse et choeurs sur album ; claviers en tournée). 

C’est en 1988 que démarre sa carrière solo. Suivront de nombreux EP’s et une douzaine d’albums, riches, denses, éclectiques, atmosphériques, empreints de jazz, de soul, de gospel, tous gorgés de chaleur moite. Si les instrumentaux dominent son œuvre, il n’oublie toutefois pas de convoquer copines et copains pour chanter (Anita LANE, Jarvis COCKER, Nick CAVE, Jon SPENCER) et de montrer que lui aussi sait le faire, avec sensualité. 
Fasciné par les musiques de cinéma et sous haute influence John BARRY, il créé des B.O de films imaginaires. Mais c’est grâce à David LYNCH qu’un public plus large pourra admirer la grandeur de son talent. Pour Lost Highway, le réalisateur aura l’idée géniale de réunir Barry ADAMSON et Angelo BADALAMENTI. Travaillant pourtant indépendamment, les musiciens donneront harmonieusement corps à la schizophrénie glauque du/des personnage(s).
En 2018, le label Mute a publié une indispensable anthologie du mancunien : Memento Mori (soit « Souviens-toi que tu vas mourir », tout un programme ! ). Toutes les périodes sont couvertes (1978-2018) et l’auditeur a même droit un superbe titre inédit (The humming bird), sur lequel Barry ADAMSON s’ouvre à un territoire encore peu exploré par lui : l’Americana. On imagine aisément cela en générique de fin d’un western. 
Au sens propre comme au figuré, la double édition vinyle étant constituée de disques en or, le label aurait dû l’intituler Goldfinger.
 


3 / PURPLE MOUNTAINS – Purple Mountains – Drag city (2019)
 
r-13866660-1562901286-8944.jpeg.jpg
r-13866660-1562901286-8944.jpeg.jpg, by Laetitia

A la fin des années 80, en compagnie de Stephen MALKMUS de PAVEMENT, David BERMAN fonde SILVER JEWS, groupe indépendant dont le rock teinté de country folk, évoque la poussière de GIANT SAND, la noirceur de Vic CHESTNUTT, la rugosité de Johnny CASH. Malgré l’influence qu’il aura sur de nombreux groupes, ce groupe restera toujours en marge, loin de la lumière, parfois au bord de la route.
La reconnaissance critique estivale de 2019 de l’album de PURPLE MOUNTAINS (son side project un peu plus lumineux, mais pas trop non plus) n’a toutefois pas empêché David BERMAN de mettre fin à ses jours début août.

 

bingO

10/01/2020