Summertime, easy living (Playlist // été 23)

Sur la platine de la rédaction (juillet-septembre 2023)
          Les chansons coups de cœur de quatre membres de la rédaction du Casbah Webzine vous permettront de survivre à la canicule et au mauvais goût vestimentaire (shorts, bermudas, pantacourts, claquettes, Birkenstock...).
En été, la vie peut parfois être facile.
 
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"La chaleur n'a plus aucun effet"


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É r i c F.  [bientôt papa rocker]
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Summertime, and the living is easy : allez, c'est l'été, on se relâche, et on ne fait rien ? Absolument. Enfin presque... On n'oublie pas de continuer d'acheter des disques.
Tiens, voyons voir dans quoi on pourrait claquer des euros...
 
The BYRDS – If you're gone
     [Turn! Turn! Turn! (Columbia, 1965)]
Ah ! Les BYRDS... blablabla, BOB DYLAN, blablabla les Rickenbacker de Jim McGUINN, enfantant R.E.M. et les SMITHS, blablabla Gram PARSONS le maudit, blablabla RIP David CROSBY, vieux zinzin. Voilà, voilà... C'est bon, on peut aussi aborder le GENiE CLARK maintenant ? Ben oui, c'est bien joli les arpèges cristallins, mais on est ici sur tout autre chose, de l'ordre du Supérieur avec If you're gone, qu'il n'est pas interdit de considérer comme le plus beau morceau original du groupe. Il n'avait pas forcément le plus beau plumage de tous les OYSEAUX, mais ça n'a pas empêché Gege de revendiquer l'Americana plus de deux décennies avant les blanc-becs des 90's, enfonçant le clou, neuf ans après avec le chef d'oeuvre No other. Ce n'est pas le ténébreux Mike JOHNSON (CAUSTIC RESIN, DINOSAUR JR., Mark LANEGAN, QOTSA) qui viendra prétendre le contraire. Ni Mark LANEGAN chez SOULSAVERS, d'ailleurs.

Dean WAREHAM – Under skys
     [I have nothing to say to the mayor of L.A. (Double feature records, 2021)]
Vous allez à la cueillette là ? Mais, ce n'est pas la saison des champignons... Hep, monsieur, je vais vous poser une question... Si vous répondez bien, je vous laisse le passage : top, qui suis-je ? Je ne suis plus tout jeune, mais je suis toujours beau, et j'ai la classe aussi, je viens des Antipodes, mais je pourrais aussi bien être New-Yorkais, j'ai enchanté les fans de GALAXIE 500 et LUNA, je m'amuse avec ma femme dans des projets mettant le VELVET à l'honneur plus souvent qu'à son tour, et j'ai récemment repris le Under skys des obscurs soixante-huitards de LAZY SMOKE sur mon dernier album solo en date (où je n'ai à priori rien à dire à Karen BASS), remportant par là même le trophée MALKMUS du solo de guitare sans effort le plus ensoleillé de la saison... Je suis, je suis... Oui, c'est ça, je suis Dean WAREHAM ! Hé, votre encyclopédie Larousse ?

BARDO POND – Destroying angel
     [Peel sessions (Fire records, 2000)]
Maître incontesté de l'électricité jouissive et débordante, BARDO POND est une putain de machine de guerre scénique. Et comme le groupe est bien trop rare en France (je frissonne rien qu'en repensant à ce concert à Boulogne-Billancourt, of all places), on se contentera volontiers pour l'instant de ces cinq morceaux livrés en pâture à John PEEL, le temps de deux de ses légendaires sessions, en 2001 et 2004. Notre pauvre homme n'a pas dû en sortir indemne... Bon, en même temps, avec un Destroying angel aussi tellurique, on ne pouvait s'attendre à rien d'autre que cette terrifiante extase supersonique. Et tant pis si on n'arrive toujours pas plus à comprendre comment la flute traversière d'Isobel SOLLENBERGER arrive à se frayer un chemin dans tout ce vertigineux vacarme. Haut la main, peau de lapin, la plus belle sortie d'un Disquaire Day pas forcément très emballant cette année (aheum, doux euphémisme), cet album offre l'essence même d'un groupe aussi massif que terriblement sous-estimé : BARDO POND devrait dans un monde idéal être le BLACK SABBATH du 21ème siècle, (schizoïd) man !

Edgar DECEPTION – Ouch
     [Décès (Et Mon Cul C'est Du Tofu ?, 2019)]
(Bon celui-là, on me l'a offert : merci Fabien pour la découverte !) Les parfois insupportables SILVER MOUNT ZION YOUPI TRALALA NANANERE BAND ont sorti leur premier album pour honorer la mémoire du chien de leur larmoyant leadeur-qui-ne-voulait-pas-l'être, Effrim MENUCK. Les hyper juvéniles bordelo-parisiens d'Edgar DECPETION ont poussé le bouchon encore plus loin, Maurice : ils ont monté un groupe pour rendre hommage au poisson rouge décédé d'un de ses membres. Et n'allez pas tomber dans le piège de la pochette de leur premier album, avec sa petite maison dans la prairie. Regardez la au verso et vous verrez que ce paisible paysage champêtre est en train de céder du terrain à un feu de forêt. Alors, on fait quoi ? Ben, on construit des toboggans, des montagnes russes, et on installe des autos-tamponneuses, pardi ! Ouaip, ce Décès porte bien mal son nom : il annonce la joyeuse naissance d'un groupe foutraque, très souvent sur la corde raide, et qui aurait pu tout avoir d'une mauvaise blague d'étudiants en école d'arts appliqués (Edgar la bagarre, Edgar la fanfare, Wow dude, you got Nintendogs ???, c'est quoi ces noms de morceaux ?!!). Mais on a plutôt affaire à des kids foutrement malins et talentueux : certains de leurs morceaux contiennent plus d'idées que dans tout un album de ________________ (insérez le nom d'un groupe rock trendy de chez Born Bad Records ici...). Ouch indeed.

 
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SCOTT THE HOOPLE – Buffalo Springfield again
     [Neil (vol. 1) (Book records, 2020)]
En 2019, la Grande Faucheuse frôlait de très près Scott McCAUGHEY (YOUNG FRESH FELLOWS, MINUS 5, R.E.M., THE BASBEALL PROJECT, FILTHY FRIENDS, etc.), avec une crise cardiaque qui l'a presque laissé sur le carreau, et accessoirement demandé un sacré travail pour retrouver l'ensemble de ses facultés. À peine un an plus tard, Scott le cerceau remercie Neil YOUNG en lui dédiant tout un album de reprises, agrémenté de deux compositions-hommage. Et pour cause : McCAUGHEY a réussi à retrouver toutes ses capacités cognitives et physiques en ré-apprenant les chansons du Loner, qu'il a donc eu la chance de pouvoir découvrir une seconde fois, dans son malheur. Une progression fulgurante sur ce disque délicieusement bancal, qui n'hésite pas à opter pour une tracklist très éloignée de celle du best-of du Canadien (Trans am, Thrasher, Music arcade, Ramada inn... Oui !), que le bras droit de Peter BUCK a enregistré tout seul... ou presque, puisqu'on retrouve sur quelques morceaux un Mike McCREADY (PEARL JAM) rafraichissant, tant on ne l'aurait jamais imaginé aussi à l'aise avec un lo-fi que ne renierait pas GUIDED BY VOICES. Ça paye ses dettes à l'Ancien sans le fourrer dans une dose de formol, ça prend des risques et c'est fun. Que demander de plus ? Une pochette reprenant l’esthétique de Zuma ? Allez, sans soucis. Scott McCAUGHEY, Forever YOUNG.
 


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b i n g O [redac' chef tatillon]
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J.E. SUNDE - You don't wanna leave it alone

     [Alice, Gloria & Jon (Vietnam, 16/06/23)]
Entre Leonard COHEN et BRONSKI BEAT (voire les PET SHOP BOYS), il reste quand même un peu de place. J.E. SUNDE en profite pour s'y glisser et livrer une chanson pop, faite pour danser au ralenti, en sirotant un cocktail, face au soleil couchant.

3 MUSTAPHAS 3 - Shika Shika

     [Moushmoumkine (Off The Tracks, 1987)]
À ce jour, personne n'arrive à la cheville des 3 MUSTAPHAS 3. Toujours le meilleur groupe du monde.

TEKE::TEKE - Gotoku lemon

     [Hagata (Kill Rock Stars, 09/06/23)]
Les 3 MUSTAPHAS 3 ont des enfants, ils habitent Montréal.

Paul McCARTNEY - Everybody out there

     [New (Universal, 2013)]
Même avec un bûcheron à la batterie, un manchot à la production (oui, c'est le fils de Georges M., et alors ?), des compos moitié réussies/ratées n'hésitant pas à piocher dans le catalogue (oui, Everybody out there reprend les ficelles de Mrs. Vandebilt, et alors ?), Macca restera toujours au-dessus de la mêlée.
 

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Jean-Louis MURAT - Johnny Frenchman

     [Passions privées (Pathé Marconi EMI, 1984)]
En 1984, entre Tuilière et Sanadoire, ça groovait chez le cinéphile Bergheaud.
Bonsoir et bye bye Jean-Louis.
 

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G r o t o t o r o [en direct de Genève]
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Cinq morceaux pour la playlist de l'été, normalement on part sur du slow - farniente - glandouille acoustique pour la sieste et là, y a pléthore ces dernières semaines. Mais histoire de faire différent, on va se diriger vers du bruyant - énergique - que ça te fait du bien aux oreilles et remonte le moral... car nous, le soleil... ON N'AIME PAS !

 

PLOSIVS - Broken eyes

     [Plosivs (Swami Records, 2022)]
Parce que cette petite trouvaille du Lyonnais disquaire casbasien résiste parfaitement au temps et donne plus d'énergie que 10 Red Bull-Vodka en one-shot avalés (attention l'abus d'alcool, etc.). En plus, on s'attendait à des gamins tout juste majeurs, mais en fait, ce sont des vieux croulants. Qui l'eut cru ?!


ANGER MGMT - Anger is energy

     [Anger is energy (Noisolution, 2023)]
Parce qu'on les aime de plus en plus ces Zurichois pour leurs textes, leur hargne, leur envie de mordre et de dire merde... un peu comme nous aujourd'hui ! La chaleur n'a plus aucun effet... anesthésiant, le cerveau seul jouit d'une vitalité démoniaque. Rock and Roll is not dead !


BLACK BACKED JEKYLL - Edi the devil

     [Doorslammer (Fontastix, 2023)]
Parce que quand on en a deux, pourquoi ce contenter d'un seul. Eh oui ! Zurich (et ses Zurichois) devient de plus en plus la plaque tournante du Rock helvétique et ça nous déplaît énormément, car nous on est Genevois et que c'est bien plus cool que d'être Zurichois, au moins on parle français. Mais bon... l'été, les jolies filles, les beaux-gosses, les Streets Parades et les festivals, la bière à flot qui coule sous les ponts distillée ou non, les BBQ et la brûlure de 1000 soleils... Vivement l'hiver ! (on l'a déjà écrit l'année dernière, comme quoi... y a des choses qui changent pas ! Nous non plus !)
 

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MAMBA BITES - Sun seeker

     [single, Inhumano Records / DMB Records]
Parce que la parité dans le Rock c'est pas pour demain, et qu'en plus, les femmes à Kurt COBAIN sont pas au ciel, elles ! Elles grattent, frappent et crient comme les mecs et c'est pas pour nous déplaire. De là à avoir un donjon... pourquoi pas ! Chacun son truc ! En attendant, on cherche le soleil dans la nuit... histoire de pas le trouver. Les humains, sauf erreur, c'est pas des plantes, donc pas besoin de photosynthéser !


SUPER HASARD - Mauvais vin

     [single (autoproduction, 2023)]
Parce que c'est auditivement jouissif, rétro-futuriste, et plein de bon sens dans les paroles, et que cet été, ça parlera sûrement à plus d'un(e) ! Souvenir-souvenir... Et puis il faut quand même finir en douceur. L'été est là, tout chaud, très chaud, trop chaud. Faut que ça cesse bordel ! On le répètera jamais assez. Vive la pluie, les orages et la neige !

 

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L a u r e n t   C A L V I N  [illustrateur maison]
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The POGUES  - Summer in Siam

     [Hell's Ditch (Warner, 1990)]
Pour cette playlist estivale, j'ai cherché un morceau avec le mot été dedans, et en anglais ça peut se traduire par summer [Ah bon ?!! NDLR]. Du coup, j'en profite pour glisser un classique de ma discothèque favorite.
Summer in Siam est issu de l'album Hell's Ditch, pour moi, un grand album des POGUES. Mac GOWAN forever !

TAGO MAGO - Trop pris

     [Traversée sauvage (Compagnie Fil en Bulle, 2023)]
 De ce que je sais, il me semble que le nom du groupe, originaire de Rennes, fasse référence à un album de CAN [Tout bon, NDLR].  Moi j'adore cette ambiance psyché totalement angoissante. À écouter, en été, tard dans la nuit... sinon très tôt le matin.
 

GRANDMA'S ASHES - Daddy issues

     [The fates (Nice Prod, 2021)]
Un groupe de stoner Parisien, avec trois filles. Du gros son qui soulage.


Dean BLUNT - Johnny Cash hurt type beat

     [Smile please (Label World Music, 2023)]
Un titre puissant et sombre, d'un Britannique qui fait du bien aux oreilles.
 

THIS IS THE KIT - Inside outside

     [Inside outside (Rough Trade, 2023)]
Le retour d'un groupe Britannique dont je me souviens du single Earthquake. C'est pop plaisant. Parfait

 

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11 juillet 2023
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Photographies : Éric F., bingO, DR.
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