Sourdure

La virée (Tanzprocesz // Astruc) // Par M.Arty
Etre là !
Sourdure nous magnétise et nous offre un moment d’intimité. Comme une impression d’unicité avec les astres et de complicité avec la nature. Une présence, non, LA PRESENCE. Nous sommes là ou nous devons être. Ancré dans ce sanctuaire millénaire, happé par une musique proche da la transe. A l’écoute de Sourdure, tout devient cohérent. Le passé s’ouvre au présent. Incantatoire, souvent hypnotique les titres de Sourdure nous offre les portes du temps.
Nombre premier, indivisible.
Ernest Bergez est seul derrière ses machines. Projet solo de ce musicien protéiforme qui oeuvre au frontières du réel en mêlant les chants traditionnelles auvergnats (comme le fait avec curiosité et respect le collectif La novia pour qui il est inge son) et la musique électronique.
L’album la virée semble construit comme un documentaire sonore au coeur d’un passé oublié. Dès les premières notes de « bonsoir belle bergère » des nappes électroniques semblent vouloir nous désorienter, nous faire franchir un espace temps. La voix électronique légèrement voilée est fantomatique. Les choses se répètent, le violon entre dans la danse quasi traditionnel et la langue occitane nous pousse encore plus loin dans les racines. De titres en titres j’ai de plus en plus l’impression d’être un observateur invisible de tableaux d’antan. Les sons craquent, crissent, brillent parfois mais nous laisse dans une zone d’inconfort permanente. Sommes-nous les bienvenus ? Sourdure n’est pas un énième groupe qui balance des beat électronique sur des musiques désuètes. Exploratoire, quasi spirituel la virée est une expérience mystique. Il y a « l’ergot loupe » ou « pour aller voir virginie » purement ambiant et il y a « marion dins son jardin » ou « jésus s’habille en pauvre » qui nous raconte des histoires simples.
Sourdure est un ovni à la croisée de la musique et de la création sonore.