Samedi 23 octobre I Mécanique Ondulatoire I Howlin'Banana night
On découvre celui qui se cache derrière Howlin Banana Records, celui qui titille nos agendas concerts depuis quelques semaines avec une programmation juste et pointue (The Madcaps, Volage). Ce soir, on se pointe donc là où presque tout se passe, à la Mécanique Ondulatoire, bien décidées à voir ce qu'il en est, ce que la scène garage a dans le ventre.
Joujou Jaguar, plein de cette fougue que la jeunesse manie à merveille, se donne sans compter pour ouvrir la soirée. C'est en place, vif et efficace, plein de promesses, on a hâte de les entendre murir. On salue leur énergie, de bon augure pour la suite, et qui parvient à nous fait oublier la chaude couette que l'on vient de quitter.
De surprise en surprises. The Lee Von Cleef's Lost Finger prend la relève, à bras le corps. À ne pas s'y tromper, ces cinq-là sont nés pour vous pervertir, pour vous corrompre à l'affreuse musique rock'n roll, entre garage et psych vintage, un peu lugubre, un peu languissante et suave. Il n'en faut pas plus, c'est une recette connue, mais elle est rarement aussi bien dosée. L'ensemble, formé il y à peine un an, renvoie somme toute une image assez cinématographique, donnant entre Jim Jarmusch époque Coffee & Cigarettes, John Waters & Fellini. Entre sombres marins anglais et bagnards italiens, ils ont bien vite fait de vous leurs heureux prisonniers. Vous dites ? Le syndrome de Stockholm? Mille fois. On pourrait leur offrir nos âmes sur un plateau d'argent et pardonner tous les incidents techniques. Ils font monter le ton, monter la pression, monter la température. Rien ne retombe jamais. On ne sait plus à quel saint se vouer, on voudrait que jamais cela ne finisse. Et pour tout dire, se contenter des trois titres qui trainent sur leur bandcamp, c'est vraiment une bien maigre consolation. Avant la prochaine fois. Quitte à quitter le pays pour replonger.
Pour terminer le bal, les attendus. Los Tones. Ils viennent de loin et ils repartent demain, une chance de les avoir attrapés au vol, ceux-là. Une semaine qu'ils tournaient dans nos oreilles non-stop. Ce qui nous fait craindre une trop grande déception. Mais le groupe est à la hauteur de nos espérances, prouvant que le garage à l'autre bout du globe sonne pareil, mais en lui donnant une autre couleur. Disons, une autre chaleur. Ca sent l'cramé, c'est moite, est ce que le bush a cette odeur? Bruts de décoffrage, la musique est le langage premier et avec une voix profonde et tenace, Los Tones tient son public en joue. Nous sommes à leur merci, du bout de leurs guitares, nous vivons, le souffle court. Ta respiration, tu verras ça plus tard. Précis et efficaces Los Tones assurément fait son job et la soirée se termine dans la joie et la transpiration.
Howlin Banana signe ici une grande soirée garage psych diablement efficace.
C'est un conseil, va pas falloir le quitter d'une semelle le bonhomme, parce qu'il en a encore sous le pied, et que les mois à venir ça va souvent être Noël.