Sick Hyenas | La Mécanique Ondulatoire – Paris | 1er septembre 2014
Découverts pendant la coupe du monde de foot, on avait lâchement renié nos origines revendiquant sang et son teutons pendant plus d'un mois. On a laissé infuser tout l'été les 12 titres de ces hyènes malades qui nous délivraient à chaque écoute cet arrière petit goût de métal dans la bouche, d'images de tranchées encore fraîches et de barbaque fumante. En tournée en Europe pour la première fois, à l'occasion de la sortie de leur premier LP sorti le 22 août sur le label Moody Monkey Records, les Sick Hyenas sont venus montrer leurs crocs à la Mécanique Ondulatoire.
On avait tripé et fantasmé, imaginant des mecs hagards qui bavent en concert, les yeux en boutons de bottines, prêts à vous péter la mâchoire sur un bout de macadam cradingue d'Hambourg. Le tout dans une ambiance portuaire des années 20 avec des putes, des dockers et des pièges à rats.
À défaut de hyènes, les animaux rencontrés ce soir sont trois doux petits agneaux d'une vingtaine d'années. Velvet (guitare et chant), Thore (guitare et chœurs) et Eddie (batterie) débarquent sur scène en boubous africains, bien repassés, 100% coton et lavable en machine. Évidemment, ça tranche un chouïa avec leur style garage-psyché surf punk mais ça colle avec l'ambiance savane.
Le set est long et généreux, les petits allemands nous délivrent pas loin d'une vingtaine de morceaux, courts et incisifs, passant du punk classique 70's (« Howling Rags ») au psyché (« Radar Eyes ») jusqu'au surf rock (« Hoe »).
La voix nasillarde-punk de Velvet, les riffs cinglants et tranchants des deux guitaristes (l'absence de basse n'est pas du tout handicapante) : c'est aussi efficace et fidèle que sur l'album. Pas assez bordéliques, on compte sur ces hyènes pour se rôder pendant la tournée, choper cette rage incurable qui fera de leur prestation un show terriblement mordant.