Shakey Grave

And the war came (autoprod) // par Lætitia Lacourt
Paris, début décembre. Il fait -12°c et on cherche désespérément un truc pour nous réchauffer. Habitués à chasser en Californie, on est partis la fleur au fusil au Texas. Direction Austin. Climat subtropical, des étés moites et torrides, 87 jours de pluie par an sous forme de courtes averses chaudes : c'est dans ce décor caliente, qu'on a trouvé Shakey Graves. 26 ans, look de cow-boy, mèche rebelle brune, mal rasé, chapeau, marcel blanc sur muscles XXL, slim et boots, voix semi-cassée qui souffle dans un micro shure 55SH : le type est un vrai piège à filles apte à jouer un rôle important dans le réchauffement climatique. L'éblouissement est tel qu'il est compliqué de regarder une vidéo dudit Shakey sans que ça finisse par un filet de bave.
Chanteur, compositeur et musicien, Shakey Graves, de son vrai nom Alejandro Rose-Garcia, nous avait ébloui avec « Roll the bones », un premier LP sorti en 2011. 10 titres d'une beauté envoûtante qui faisaient flirter l'alt country et le hobo folklo dans une douce mélancolie. Le tout formait un va-et-vient permanent et obsédant comme le ressac où voix subtile et jeux de guitare vous enveloppait dans un flot d'émotions.
Armé d'un second opus sorti en octobre dernier, le one man band revient avec « And the war came ». Derrière les quatre infirmières old school de la pochette : 11 morceaux qui prouvent que Shakey Graves a un réel talent pour la mélodie. Globalement toujours aussi feutré et charmant, le tout est pourtant bien plus pop et moins racé avec un peu trop de balades sucrées dignes d'un Bryan Adams. Il faut attendre le 10ème titre pour retrouver la trame vibrante du premier album avant de déclarer forfait dans cette guerre qui ne nous a pas laissé exsangue.