Pleh (négative space music)// par Lætitia Lacourt
35 minutes pour convaincre.
Et c’est à peu près autant de temps qu’il me faut pour résoudre de tête le problème suivant : me rendant à Notre-Dame, je vis un homme à sept femmes, chaque femme ayant sept sacs, chaque sac contenant sept chattes, chaque chatte ayant sept chatons. Chatons, chattes, sacs et femmes, combien se rendaient à Notre-Dame ?
À l’image de cette énigme, Sex Hands est un véritable piège dans lequel on plonge les yeux fermés. Efficace et rapide, ce jeune groupe mancunien (Alex, Dylan, Joe et Edwin) balance la purée le pied au plancher sans prendre le temps de nous rôder à leur rock débraillé, bordélique et hirsute. 35 minutes plus tard, électrocuté par 13 pistes balourdées non stop, embarqué par une flopée de mélodies répétitives parfaites pour la bande originale d’une Journée en Enfer, écorché par les rugueuses guitares qui s’emballent, brûlé par cette voix garage nasale, assommé par une batterie qui augmente considérablement votre pression artérielle : vous voilà fatigué. Heureux mais fatigué. Vous avez trouvé la réponse à l’énigme.
Influencés par The Clean, Pixies et Weezer, Sex Hands est l’auteur de tubes potentiels évidents, de morceaux diablement pogoteurs tels que « Flat Mate », « Pivot » et « Hot Cheddar » mais derrière se cache quand même une autre énigme : l’album est entièrement consacré à la série Friends. À écouter très fort avant d’appeler John McClane.