The Sandwiches

Our Toast (Empty Cellars Records) // par Duck Lover
C’est leurs adieux, elles l’avaient dit. Un dernier tour dans la piscine. Un dernier chant de sirène. Elles referment le livre. L’odyssée de trois copines californiennes se terminera ici. Elles portent alors un toast et s’évaporent …
Après 2 disques, une kyrielle de 45t et collaborations, The Sandwitches nous caressent une fois encore de leur soul minimaliste avec "Our Toast". Voyage impressioniste dans l’univers éthéré de ces jolies dames. Enregistré un peu par miracle alors qu’on les croyait trop loin les unes des autres, Grace, Heidi et Roxanne ont bravé la géographie étalée de l’immense Californie (environ 10x la taille de la Suisse) pour terminer ce disque. Le plus beau. Leur plus beau.
Extrêmement intenses, leurs drôles de cris d’oiseaux exotiques enveloppent facilement 9 langoureuses compositions. Même les plus simplistes. Le tempo toujours sur la retenue, les reverbes toujours sur 10, le disque est si fragile qu’on a souvent l’impression qu’un morceau se termine alors qu’elles provoquent juste un silence inattendu. Une des particularités des Sorcières des Dunes est le mélange gluant des voix de Grace et de Heidi. L’une grave, l’autre haut perchée. Puis elles se mélangent, on ne sait plus qui elles sont, qui est qui. Ça rend la chose absolument reposante, car on ne suit pas une voix lead, mais plusieurs cours de rivières différentes. Berçantes. Obnubilantes. Même quand elles commencent à gratter leurs fonds de gorges et crochent sur les voyelles. Une des particularités d’Heidi et de son articulation d’automate.
À la prod, c’est Kelley Stoltz, un vieux copain. Et toute la clique de San Francisco y participe. Tout le monde voulait être de la fête et trinquer avec elles à 8 ans d’une carrière modeste, belle et ronde. Bien sûr, l’étrangeté évoque Twin Peaks, et les borborygmes aléatoires d’Heidi (qui n’est autre que Pruno Truman) nous donnent l’impression de marcher sur un sol chewing-gum. Mais l’ambiance va bien au-delà. Du vide sidéral sous nos pieds, des ciels brumeux, une country-oxygénée à la lumière bleutée d’un néon d’hôpital… Et toujours le soleil en fond. Dans les pianos, les flûtes et les guitares.
Revenir de cette partie du monde n’aura que contribuer à asseoir ma fascination pour cette scène-là et approfondir son mystère et intensifier mon adoration. Tomber sur Heidi qui sort de l’université à Los Angeles, ou apercevoir Grace qui bosse chez un disquaire de San Francisco. Ces gens-là sont dans le vrai. Et leur musique nous le prouve. L’originalité du dernier disque des Sandwitches donne des frissons. La peinture de la pochette d’album, représentant James Finch Jr un verre à la main nous souhaite bonne route.
Alors prenons le large avec ces sorcières-sirènes, ce gospel-océan pour nos cœurs d’hiver …


+++++English Version ++++ Oscar Mavioch

They say goodbye, they anounced it. A last dive in the swimming pool. A last mermaid song. They close the book. The odyssey of those three calfiornian girls ends here. They propose a toast and evaporate...
After two records, a plethora of 45t and collaborations, The Sandwitches carress us one last time with their minimalist soul music in « Our Toast ». An Impressionist trip in the ethered universe of those nice ladies. Recorded by miracle, we thought they would be too far away from each other to record anything, Grace, Heidi and Roxanne have fought the very staggered californian geography (more than 10 times the switzerland) to finish that disc. The most beautiful. Their most beautiful. Extremly intense, their funny exotic birds screams envelop easily nine languid compositions. Also the simplest ones. Tempo is always hold, reverbs always on 10, the disc is so fragile that we often think that a track gets finished instead of the girls just make an unwaited silence.
One of the caracteristics of the Withces of the Dunes is the sticky melange of Grace's and Heidi's voices. One is deep when the other is very high. Then, they shake, we don't know whose they are, who's who. It makes everything very resting, because we don't follow a lead voice anymore, but several different rivers. Lulling. Obsessing. As when they start to scratch their throats and cling on the vowels. Heidi is specific because of her automatic locution.
On production, Kelly Stoltz, an old mate. And all the team of San Francscio is in it. Every body has fancied to get through the party and cheer up with them to eight years of a modest career, nice and round. Of course, the weirdness evokes Twin Peaks and the unpredictable Heidi's rumblings (who's no some one else than Pruno Truman) makes you walking on a gum floor. But atmosphere goes further and further. From the sidereal emptyness, from the foggy skies, an oxygenated-country under the blued light of a hospital's neon. Into the pianos, the flutes and the guitars.
Coming back from this part of the world have contributed to my fascination for that stage and digged its mystery and intensified my adoration. To meet Heidi when she gets back from the uni in L.A or see Grace working in her discshop rest of times in San Francisco. Those people are in the truth. And their music is here to prove it. The originality of the last disc of the Sandwitches is thrilling. The painting on the cover, showing James Ficnh Jr, a glass in a raised hand, wishes us a good road.
So, let's go away with those mermaid-witches, this gospel-ocean for our winter hearts...