Rock en Seine 3/3

Par ici la (bonne ?) soupe ! // par Lætitia Lacourt
Rock en Seine | Boulogne Billancourt | Dimanche 24 août 2014 

Chat échaudé craignant l'eau froide, on zappe le début d'après-midi ratant sans vraiment trop de regrets Blood Red Shoes, Feu ! Chatterton, Cloud Nothings, To kill a king, Airbourne et Petit Fantôme. Frais comme des gardons, nous voilà prêts à 17h pour Fat White Family. Les programmer à l'heure du goûter est une aberration. Preuve en est : à la Route du Rock, le chanteur Lias Saoudi a fini en slip sur scène sur les coups de minuit alors qu'à Boulogne, le pantalon est resté vissé sur les hanches. Braguette ouverte certes, mais un peu moins déjanté qu'en mai dernier au Nouveau Casino. Pour autant, Lias paraît toujours aussi habité et possédé délivrant le seul show réellement captivant.
Programmées en même temps que Fat White, on ne verra pas les californiennes de Warpaint. Regrets. À 18h00, Brody Dalle, la femme de Josh Homme (Queens of the Stone Age) déboule sur la Scène de l'industrie : une bombasse avec petit TS moulant ouvert sur un sous-tif à dentelle rouge. Une vraie rockeuse qui envoie du lourd, mais qui braille tellement qu'elle finit par nous casser les oreilles. On rejoint ensuite la poignée de puristes rock attroupés devant la scène Pression Live. Accompagné du batteur original et de la bassiste de My bloody Valentine, Thurston Moore, l'ex guitariste emblématique (et surdoué) de Sonic Youth y enchaîne les titres avec des solos de guitare qui font mûrir de larges sourires de kiff sur les têtes des connaisseurs. Force est de reconnaître que la prestation est très bonne. La curiosité nous pousse à marcher 400 mètres jusqu'à la grande scène. Lana Del Rey. Elle est à l'image de son dernier album, ultraviolente. D'ennui. Posté au 850ème rang, on ne voit que sa robe, rose bonbon, inspirée du dressing de la Belle au bois dormant. Comparativement, Brody Dalle fait figure de poupée Monster High. On rebrousse chemin, la régie a poussé le volume au max et il sera même impossible d'apprécier ces pauvres T.I.T.S calés péniblement sur la minuscule scène île de France, couverts par la voix de l'Américaine. Retour sur la scène Pression Live. Stephen Malkmus & The Jicks ravira, une fois de plus, les aficionados de l'indie rock US avec une douzaine de titres sauce Pavement. La nuit est tombée. Dernière transhumance humaine vers la grande scène pour Queens of the Stone Age. On s'échappe du troupeau.