Road trip découverte en Californie #4

Sea Ghouls - "Head Wrangler" (auto prod) // Par Laëtitia Lacourt
Los Angeles. Direction les quartiers déconseillés par le Guide du Routard. Au choix : Watts, Compton, Inglewood, Florence, South Central, East Los Angeles. Fini de rigoler, ça sent le revolver à barillet, les gueules de trottoirs mal éclairés et les scènes de crime désertées par The LAPD. Voici la face cachée de la Cité des Anges sans doo-wop ni bouches en cœur. Autant de clichés qui transpirent à l’écoute de Sea Ghouls et de leur EP « Head Wrangler », sorti le 7 juin 2016.

Presque aussi mystérieux que leur musique « ghetto surf cow-boy » à tendance psychédélique, Sea Ghouls réunit Léo Benjamin (oui un français !) Max Fields, Israel Cervantes et Jesse Pelayo. Pas de photos des gars, ou si peu, ou si flous, peu d’infos sur la formation… Une chose est sûre, cette voix caverneuse, ce timbre de fumeur, ces hurlements à la lune qui te foutent le tensiomètre à cran, ces rires sarcastiques appartiennent à Max Fields. Qui en plus d’avoir une belle voix a aussi une belle gueule.

Bon, en deux mots comme en 100, Sea Ghouls me rappelle à quel point j’aime le Gun Club. On retrouve chez eux cette tension palpable, ces cris de coyote déchainés, ces riffs qui roulent : leur « Panic Attack » est aussi jouissif qu'un « Preaching the Blues ». Pas un déchet dans leurs 7 titres : « I've Been Told », un beau morceau surfo-road-tripien, « SDT Blues » rappelle un peu The Doors, « Zombies » sonne un peu beach goth, les déserts arides et piquants, « Smoke » et sa superbe intro penche du bon côté des Growlers avec cette voix de branleur nonchalante, et « Joshua Tree », hyper addictive et entêtante, semble avoir été chanté après 1 cartouche de Lucky Strikes. L’album se conclut sur « Out Of Your League » : un sublime titre parfait pour triper et ramper à la mort en pleine Death Valley à la recherche de la dernière goutte d’eau.