REED TURCHI

Tallahatchie (Devil Down Records 2016) // Par Sedryk Reaktion
Reed Turchi est inconnu dans nos contrées gauloises, mais, au pays de Muddy Waters, il bénéficie d'une petite notoriété. Le blondinet de Memphis a commencé au début des années 10 avec le trio de power-blues TURCHI (en toute simplicité). A la séparation du groupe, après 3 albums sortis sur son propre label Devil Down Records, Reed a plongé dans une carrière solo inaugurée en début d'année 2016 par l'album « Speaking In Shadows », qui flirtait avec le folk et la country. C'est accompagné du groupe The Caterwauls qu'il est parti défendre son album sur les scènes du pays et il semblait s'amuser comme un petit fou.

Malheureusement, l'année 2016 n'a pas été tendre pour notre homme : dislocation des Caterwauls, perte de sa grand-mère dont il était proche, problèmes financiers.... Ça fait beaucoup pour un seul homme. Mais, quand on est au fond du trou, quoi de mieux que d'empoigner une guitare slide et d'entonner quelques joyeux blues, genre « Je préférerais être mort, à six pieds sous terre » ?

C'est ainsi qu'il a pu retrouver le chemin des studios et reprendre goût à la vie, seul, avec une guitare en bois et un plancher en bois également. Intitulé « Tallahatchie », l'album (uniquement disponible sur les plateformes digitales pour l'instant) est un hommage au Hill Country Blues et à ses représentants les plus illustres : Fred McDowell, RL Burnside, Otha Turner.... De grands morceaux, repris avec une authenticité poignante, dans le dénuement qui leur sied le mieux.

On dira ce qu'on voudra, mais souffrir reste encore le meilleur moyen de faire de beaux albums de blues (quelqu'un peut-il le dire aux Rolling Stones ?).