Un Rhino en hiver (Casbah records) // Par Matt Oï de Gonzaï
Nos amis de Casbah Records nous ont encore concocté une compile aux petits oignons avec quelques pépites extraites des fins fonds de Bandcamp. Nouvelle scène Suisse et Hambourgeoise, avant-garde garage-punk made in France… passage en revue en direct depuis les caves underground de l’hexagone.
On commence par les Floridiens de Johnny Mile and The Kilometers et leur rock romantique coincé entre le doo-wop 50’s et les chœurs pop 60‘s, un peu dans la veine de Shannon and The Clams en plus foutraque. Leur morceau Jasmine dégage une énergie aussi androgyne que branlante ; une vraie feel good song pour commencer la journée plus détendu du zboub que dans une pub Ricorée.
On enchaîne avec un Chicagoan pommé dans les limbes d’Internet déterré sur Bandcamp par nos amis sous le nom d’HellaTubbies (probable consommateur de LSD donc) et roulant sa bosse sous le désormais pseudo Cruel Spirit, qui n’a pas grand-chose à voir avec sa musique langoureuse, la chaleur de sa voix et l’onirisme de ses mélodies. Sa très belle reprise des Beach Boys, Be true to your school est plutôt bien choisie et donne l’impression d’un gaillard pas prêt de faire des concessions à l’industrie musicale. Voyage en solitaire dans un film où Stuart Staples prendrait le thé avec Cassie Ramone autour d’un feu de plage allumé par un Dirty Beaches sous ayahuasca.
Avec sa patte country et ses ritournelles un brin folklo, The Whips nous embarque sur les terres reculées de Pennsylvanie au pays des rednecks et replace l’Est américain sur la carte du garage ; le tout dans un océan de bonne humeur rappelant les bull riders de Diamond Rugs.
Les Allemands de Sick Hyenas viennent nous rappeler avec Like a Cramp leur bonne place dans l’écurie du garage européen : à la croisée des Dead Ghosts et des Black Lips, les jeunes Hambourgeois nous donnent encore une leçon de savoir-faire garage entre sobriété et désinvolture.
C’est ensuite le tour des frères maléfiques du garage-punk frenchie, les trashy Combomatix qui viennent de sortir un album aussi crado qu’efficace chez Howlin Banana dans la veine d’un Howlin Wolf qui aurait partagé une ligne de speed avec les membres de Jack of Heart et Johnny Mafia, les jeunes sénonais dont nous avons récemment parlé.
Place aux helvètes et leur nouvelle scène qui met à mal tous les clichés sur le pays de la neutralité. Regis, et son rock bluesy contemplatif et dark aux relents de Bruit Noir, marche à l’ombre en terre sinistrée sous une Pluie acide tandis que la Bande à Joe nous plonge dans des réminiscences aux couleurs automnales avec ses Fleurs Mortes aux effets psychotropes pourtant toujours bien actifs.
La ville de Caen enfante aussi parfois quelques groupes à la fougue adolescente aussi enthousiasmante qu’un jour de débarquement. Là ça botte des culs d’envahisseurs avec les Sorry Sorrow Swims ; et leur touchante maladresse combinée à un vrai talent mélodique donne un conte à la ptite semaine plein de verve et d’improvisation.
Les nouveaux Dandy Warhols/BJM bordelais de Bootchy Temple nous embarquent aussi dans leurs aventures au pays des Cuckoo avec leur pop lo-fi qui donne envie de piquer un somme sur la Dune du Pyla avec un chapeau de paille griffé Allah-Las.
Dans la même veine, My Friend Peter (des hambourgeois signés sur La Pochette Surprise, le même label que les Sick Hyenas) nous entraînent au pays des rêves comme les Duck Duck Grey Duck, mais avec un petit côté Fab Four bien prononcé.
On termine la compile en douceur avec une ballade folk du cowboy genevois Augenwasser (Bongo Joe Records) avec qui on hésite à se placer entre Dylan pour le côté désinvolte et Neil Young pour la simplicité et le caractère bucolique. Une vraie bouffée d’air pure pour atterrir en douceur après de l’écoute répétée de cette compile addictive.
-----------English version by Tara Clamart-------------
Our friends from casbah records concocted us a mixtape again with some underground bandcamp extracted gold nuggets. Switzerland and Hamburg’s new scene, avant-garde garage punk made it in France… interview live from the underground cellar of the hexagon.
Let’s start with the floridian from Johnny Mile and the kilometers and their romantic rock stuck between the 50’s doo-wop and the 60’s pop back vocals, in the veine of Shannon and the clams in a messier way. Their song Jasmine releases an energy as androgynous as it’s rickety. a real « feel good » song to start the day more relaxed then in a pop tart commercial.
Next we got the Chicagoan lost in the limbs of internet, unveiled on bandcamp by some friends under the name HellaTubbies (probably LSD consumers) and now rambling under Cruel Spirit, which doesn’t have much in commun with their languorous music, the voice warmth and the melody’s onirisme. Their beautiful Beach Boys cover, be true to your school is rather well chosen and gives the impression of a guy who’s not gonna bend to the industry. Lonesome trip in movie where Stuat Staples would have tea with Cassie Ramone around a camp fire on the beach lit by a Dirty Beaces under ayahuasca.
With their country paw and their folky ritournelles, The Whips drive us to Pennsylvania’s deep country : rednecks land, and re-place the american west on the garage map ; all of it in a happy mellow ocean reminding us of the Diamond Rugs bull riders.
The german of Sick Hyenas come to remind us with Like a Cramp that they have their place in the garage-punk european stools in between the Dead Ghosts and the Black Lips, the young hamburgians give us again a lesson of Garage sobriety and casual « savoir-faire ».
It’s now the turn of the the two french malefic brothers of the Garage-punk, the trashy Combomatix who just released an album as dirty as efficient with Howlin Banana in the vein of a Howlin Wolf that would have shared a speed line with the members of Jack of Heart and Johnny Mafia, the young senonians whom we recently talked about.
Now place to the Helvetian and their new scene who takes down the neutral country’s cliché. Regis, and his contemplative and dark rock blues, walks in the shadow of a sinistered earth under acid rain while la Bande à Joe dives us into automnal colored souvenirs with his Fleurs Mortes psychotropic effect still very active.
The city of Caen gives birth to some savage bands as exciting as a boarding day. Here we kick some serious invaders but with the Sorry Sorrow Swims ; and their touching clumsiness mixed with a real melodic talent gives a tale full of eloquence and improvisation.
The new Dandy Warhols / BJM from Bordeaux Bootchy Temple embarques us as well to their adventures in Cuckoo land with their lo-fi pop, that gives us envies of naps in the Pila’s dune with a straw hat grifted Allah-Las.
In the same spirit, My Friend Peter ( hamburgians signed on La Pochette Surprise, the same label as the Sick Hyenas ) brings us in a dream land with Duck Duck Grey Duck, but with a little Fab Four twist well pronounced.
And we finish this mixtape softly with a folk ballade from the geneve cowboy Augenwasser ( bongo joe Records) with whom we hesitate between Dylan ’s desinvolte side or Neil Young’s simplicity and bucolic mood. A real draft of fresh air to land slowly after the first repeated listen of this mixtape.
On commence par les Floridiens de Johnny Mile and The Kilometers et leur rock romantique coincé entre le doo-wop 50’s et les chœurs pop 60‘s, un peu dans la veine de Shannon and The Clams en plus foutraque. Leur morceau Jasmine dégage une énergie aussi androgyne que branlante ; une vraie feel good song pour commencer la journée plus détendu du zboub que dans une pub Ricorée.
On enchaîne avec un Chicagoan pommé dans les limbes d’Internet déterré sur Bandcamp par nos amis sous le nom d’HellaTubbies (probable consommateur de LSD donc) et roulant sa bosse sous le désormais pseudo Cruel Spirit, qui n’a pas grand-chose à voir avec sa musique langoureuse, la chaleur de sa voix et l’onirisme de ses mélodies. Sa très belle reprise des Beach Boys, Be true to your school est plutôt bien choisie et donne l’impression d’un gaillard pas prêt de faire des concessions à l’industrie musicale. Voyage en solitaire dans un film où Stuart Staples prendrait le thé avec Cassie Ramone autour d’un feu de plage allumé par un Dirty Beaches sous ayahuasca.
Avec sa patte country et ses ritournelles un brin folklo, The Whips nous embarque sur les terres reculées de Pennsylvanie au pays des rednecks et replace l’Est américain sur la carte du garage ; le tout dans un océan de bonne humeur rappelant les bull riders de Diamond Rugs.
Les Allemands de Sick Hyenas viennent nous rappeler avec Like a Cramp leur bonne place dans l’écurie du garage européen : à la croisée des Dead Ghosts et des Black Lips, les jeunes Hambourgeois nous donnent encore une leçon de savoir-faire garage entre sobriété et désinvolture.
C’est ensuite le tour des frères maléfiques du garage-punk frenchie, les trashy Combomatix qui viennent de sortir un album aussi crado qu’efficace chez Howlin Banana dans la veine d’un Howlin Wolf qui aurait partagé une ligne de speed avec les membres de Jack of Heart et Johnny Mafia, les jeunes sénonais dont nous avons récemment parlé.
Place aux helvètes et leur nouvelle scène qui met à mal tous les clichés sur le pays de la neutralité. Regis, et son rock bluesy contemplatif et dark aux relents de Bruit Noir, marche à l’ombre en terre sinistrée sous une Pluie acide tandis que la Bande à Joe nous plonge dans des réminiscences aux couleurs automnales avec ses Fleurs Mortes aux effets psychotropes pourtant toujours bien actifs.
La ville de Caen enfante aussi parfois quelques groupes à la fougue adolescente aussi enthousiasmante qu’un jour de débarquement. Là ça botte des culs d’envahisseurs avec les Sorry Sorrow Swims ; et leur touchante maladresse combinée à un vrai talent mélodique donne un conte à la ptite semaine plein de verve et d’improvisation.
Les nouveaux Dandy Warhols/BJM bordelais de Bootchy Temple nous embarquent aussi dans leurs aventures au pays des Cuckoo avec leur pop lo-fi qui donne envie de piquer un somme sur la Dune du Pyla avec un chapeau de paille griffé Allah-Las.
Dans la même veine, My Friend Peter (des hambourgeois signés sur La Pochette Surprise, le même label que les Sick Hyenas) nous entraînent au pays des rêves comme les Duck Duck Grey Duck, mais avec un petit côté Fab Four bien prononcé.
On termine la compile en douceur avec une ballade folk du cowboy genevois Augenwasser (Bongo Joe Records) avec qui on hésite à se placer entre Dylan pour le côté désinvolte et Neil Young pour la simplicité et le caractère bucolique. Une vraie bouffée d’air pure pour atterrir en douceur après de l’écoute répétée de cette compile addictive.
-----------English version by Tara Clamart-------------
Our friends from casbah records concocted us a mixtape again with some underground bandcamp extracted gold nuggets. Switzerland and Hamburg’s new scene, avant-garde garage punk made it in France… interview live from the underground cellar of the hexagon.
Let’s start with the floridian from Johnny Mile and the kilometers and their romantic rock stuck between the 50’s doo-wop and the 60’s pop back vocals, in the veine of Shannon and the clams in a messier way. Their song Jasmine releases an energy as androgynous as it’s rickety. a real « feel good » song to start the day more relaxed then in a pop tart commercial.
Next we got the Chicagoan lost in the limbs of internet, unveiled on bandcamp by some friends under the name HellaTubbies (probably LSD consumers) and now rambling under Cruel Spirit, which doesn’t have much in commun with their languorous music, the voice warmth and the melody’s onirisme. Their beautiful Beach Boys cover, be true to your school is rather well chosen and gives the impression of a guy who’s not gonna bend to the industry. Lonesome trip in movie where Stuat Staples would have tea with Cassie Ramone around a camp fire on the beach lit by a Dirty Beaces under ayahuasca.
With their country paw and their folky ritournelles, The Whips drive us to Pennsylvania’s deep country : rednecks land, and re-place the american west on the garage map ; all of it in a happy mellow ocean reminding us of the Diamond Rugs bull riders.
The german of Sick Hyenas come to remind us with Like a Cramp that they have their place in the garage-punk european stools in between the Dead Ghosts and the Black Lips, the young hamburgians give us again a lesson of Garage sobriety and casual « savoir-faire ».
It’s now the turn of the the two french malefic brothers of the Garage-punk, the trashy Combomatix who just released an album as dirty as efficient with Howlin Banana in the vein of a Howlin Wolf that would have shared a speed line with the members of Jack of Heart and Johnny Mafia, the young senonians whom we recently talked about.
Now place to the Helvetian and their new scene who takes down the neutral country’s cliché. Regis, and his contemplative and dark rock blues, walks in the shadow of a sinistered earth under acid rain while la Bande à Joe dives us into automnal colored souvenirs with his Fleurs Mortes psychotropic effect still very active.
The city of Caen gives birth to some savage bands as exciting as a boarding day. Here we kick some serious invaders but with the Sorry Sorrow Swims ; and their touching clumsiness mixed with a real melodic talent gives a tale full of eloquence and improvisation.
The new Dandy Warhols / BJM from Bordeaux Bootchy Temple embarques us as well to their adventures in Cuckoo land with their lo-fi pop, that gives us envies of naps in the Pila’s dune with a straw hat grifted Allah-Las.
In the same spirit, My Friend Peter ( hamburgians signed on La Pochette Surprise, the same label as the Sick Hyenas ) brings us in a dream land with Duck Duck Grey Duck, but with a little Fab Four twist well pronounced.
And we finish this mixtape softly with a folk ballade from the geneve cowboy Augenwasser ( bongo joe Records) with whom we hesitate between Dylan ’s desinvolte side or Neil Young’s simplicity and bucolic mood. A real draft of fresh air to land slowly after the first repeated listen of this mixtape.