Radioactivity

Silent Kill (Dirtnap records) // Par M.arty
Pour un mec qui habite la Drôme, la radioactivité est une menace. Une sorte de peur, une angoisse sourde omniprésente à laquelle on ne croit pas vraiment. Un groupe qui s'appelle Radioactivity fait forcément écho avec nos mémoires collectives. Si en plus, c'est un groupe de punk américain et qu'il est mené par le génial Mark Ryan alors nous savons que cette galette sera un bonbon acidulé qui se dissout à vitesse grand V, mais dont le goût nous réjouira un bon moment.

« Silent Kill » est à la hauteur de nos attentes. Radioactivity arrive sans soucis à pondre une douzaine de chansons imparables. Les recettes ne changent pas, mais c'est un véritable bonheur pour les fans orphelins des Marked Men d'entendre ces riffs de guitares catchy et cette voix si singulière. Finalement, le plus intéressant reste l'arbre généalogique de ce groupe et les multiples ramifications qui font qu'une véritable scène punk/pop est née dans les alentours de Portland. À l'origine, il y a la supernova « Marked Men », quatuor punk américain génial qui en l'espace de 2 albums réconcilie la punk et la pop sans tomber dans la mièvrerie ou le mainstream. Stoppé en plein vol, les Marked Men laisseront derrière eux une belle quantité d'héritiers avec les Bad sport, Steve Adamyk ou Mean Jean tous signés sur le label Dirtnap Records pour lequel Mark Ryan joue les producteurs/conseils. Depuis quelques années, les membres des Marked Men remontent des groupes tel que Low Culture, Mind Spiders ou dernièrement les Radioactivity. L'album « Silent Kill » s'ouvre sur un assaut sonore de 50' avec des riffs très graves manière DOA pour ensuite partir dans les aiguës et lancer un chant lointain en rupture de Jeff Burke (Battered). Rares sont les morceaux qui n'attaquent pas à tout allure et qui ne lâchent jamais l'affaire (la guitare rythmique aurait pu accompagner Django sans aucun soucis). Rare sont les chansons qui n'ont pas une mélodie qui va s'imprimer en vous et que vous fredonnerez sans trop savoir d'ou ça vient.

Pas de doute, le punk a un nouveau prophète et bientôt des milliers d'adorateurs.