The Pesos

Carpet dope (autoprod) // par Lætitia Lacourt
La Cité des Anges. Dans cette immense pépinière surf rock, où les groupes garage bouturent à tour de bras, de nouveaux vivaces ont poussé sous le soleil brûlant d’Orange County. Fief des Growlers, ce comté de Los Angeles qui sonne comme un Milky Way aux agrumes est aussi celui de The Pesos. Pas franchement inconnus au bataillon mais encore assez discrets, ils ont assuré des premières parties comme cette improbable soirée de la Saint Sylvestre à Austin aux côtés de Ronnie Spector, Shannon & The Clams et les Cosmonauts.
Yaan Pessino, Bradford Walters, Joey Bonano, Wesley Smith et Cowboy Casey Seymour sont 5 chevelus blonds décolorés et noirs corbeaux dotés d’une bonne vibe surf-mélancolique. Guidé par le même hédonisme que ses aînés (consistant à passer ses journées à glander, surfer et gratouiller des guitares), The Pesos fleure bon les chemises hawaïennes et les boutons en noix de coco avec un premier LP complètement chewingumesque.
Carpet dope rassemble 10 titres complètement addictifs, aux mélodies imparables et entêtantes. Enregistré sous la houlette de Kyle Mullarky (The Abigails), L’album – autoproduit et sorti le 31 décembre dernier - sonne comme les premiers Growlers : 10 titres un brin illuminés, purs et spontanés, débarrassés de toutes fioritures où la nonchalance, le bancale et la tendresse forment un excellent ménage à 3.  50’s twang (« Cumdown ») beach goth (« Heartbeat », « Pallbearer Bleuz », « Let’er Go »), strung-out country (« Cuntrysong ») : The Pesos sont fidèles à leur description à laquelle on peut même rajouter de grosses influences sixties (« Baby »). 
Le résultat est délicieux : un je m’en foutisme clairement assumé guidé par une belle voix nasillarde. Du prêt-à-boucler, de la première à la dernière piste !