67, année mécanique // par Lætitia Lacourt
Os Noctàmbulos | La Mécanique Ondulatoire – Paris | 31 octobre 2014
1967. Elvis Presley s'est marié à Las Vegas, la moitié des Français se sont galochés tout l'été sur "A Whiter Shade Of Pale" de Procol Harum, la télé en couleurs a débarqué en France, Mick et Keith sont en procès, la première édition du magazine Rolling Stones est sur le point de sortir, et il y a sept jours, Joan Baez, Bob Dylan, Jane Fonda et John Lennon défilaient à Washington, devant le Pentagone, en protestation à la guerre actuellement menée au Vietnam par les États-Unis. Mais l'événement de l'année reste sans doute ce 31 octobre. Le Passage Thiéré est noir de monde : toute la jeunesse et la contre culture française a rendez-vous ici pour un concert très attendu. Minies jupes et blousons noirs vont de nouveau se retrouver dans la célèbre cave parisienne et se trémousser sur ce groupe émergent, que l'on qualifie de Seeds français : Os Noctàmbulos.
Dès leur entrée sur scène, c'est l'hystérie. Coline Presley (basse), Baldo (batterie), Nick Wheeldon (guitare, chant), Valentin Buchens (guitare) ouvrent avec « Outsider » puis enchaînent avec « Forever » et « Song for Olivier ». On retrouve en live ce que l'on écoute depuis des mois dans notre petit transistor ou sur le Teppaz : une guitare nasillarde pleine de reverb et de fuzz, une voix au timbre si sixties, une basse lancinante. Sky Saxon ? Kim Fowley ? Presque, ou mieux. La voix de Nick Wheeldon est celle de son époque, celle d'un 31 octobre 1967.
Suivent « Handcuffs », « Polly », superbe instrumentale qui me rappelle les Shadows il y a quelques années, puis « Forget anything ». L'ambiance devient plus moite pour les 7 morceaux suivants. C'est sauvage, parfois brutal, rageur et animal. Ici, pas de sièges à arracher mais la fureur, celle de vivre, se lit sur tous les visages. Durant 1h, Os Noctàmbulos nous délivre un garage sixties parfait, une fantastique musique du diable dont certaines notes annoncent déjà les années psyché à venir. Celle où l'on troquera les minies jupes pour les pattes d'eph et le tie and dye. Les premiers riffs de « Wild » résonnent dans la minuscule cave enfumée de la Mécanique Ondulatoire. La tension est palpable. Et c'est dans ce parfum de bidis qu'un certain Jacques, mèche rebelle châtain et yeux bleus, colle sa bouche sur la mienne.Vendredi 31 octobre 2014, je suis montée pour la première fois dans une DeLorean, avec Os Noctàmbulos. Je m'appelais Françoise, j'avais 18 ans et les seules crises qu'on connaissait, c'étaient les crises d'hystérie.
1967. Elvis Presley s'est marié à Las Vegas, la moitié des Français se sont galochés tout l'été sur "A Whiter Shade Of Pale" de Procol Harum, la télé en couleurs a débarqué en France, Mick et Keith sont en procès, la première édition du magazine Rolling Stones est sur le point de sortir, et il y a sept jours, Joan Baez, Bob Dylan, Jane Fonda et John Lennon défilaient à Washington, devant le Pentagone, en protestation à la guerre actuellement menée au Vietnam par les États-Unis. Mais l'événement de l'année reste sans doute ce 31 octobre. Le Passage Thiéré est noir de monde : toute la jeunesse et la contre culture française a rendez-vous ici pour un concert très attendu. Minies jupes et blousons noirs vont de nouveau se retrouver dans la célèbre cave parisienne et se trémousser sur ce groupe émergent, que l'on qualifie de Seeds français : Os Noctàmbulos.
Dès leur entrée sur scène, c'est l'hystérie. Coline Presley (basse), Baldo (batterie), Nick Wheeldon (guitare, chant), Valentin Buchens (guitare) ouvrent avec « Outsider » puis enchaînent avec « Forever » et « Song for Olivier ». On retrouve en live ce que l'on écoute depuis des mois dans notre petit transistor ou sur le Teppaz : une guitare nasillarde pleine de reverb et de fuzz, une voix au timbre si sixties, une basse lancinante. Sky Saxon ? Kim Fowley ? Presque, ou mieux. La voix de Nick Wheeldon est celle de son époque, celle d'un 31 octobre 1967.
Suivent « Handcuffs », « Polly », superbe instrumentale qui me rappelle les Shadows il y a quelques années, puis « Forget anything ». L'ambiance devient plus moite pour les 7 morceaux suivants. C'est sauvage, parfois brutal, rageur et animal. Ici, pas de sièges à arracher mais la fureur, celle de vivre, se lit sur tous les visages. Durant 1h, Os Noctàmbulos nous délivre un garage sixties parfait, une fantastique musique du diable dont certaines notes annoncent déjà les années psyché à venir. Celle où l'on troquera les minies jupes pour les pattes d'eph et le tie and dye. Les premiers riffs de « Wild » résonnent dans la minuscule cave enfumée de la Mécanique Ondulatoire. La tension est palpable. Et c'est dans ce parfum de bidis qu'un certain Jacques, mèche rebelle châtain et yeux bleus, colle sa bouche sur la mienne.Vendredi 31 octobre 2014, je suis montée pour la première fois dans une DeLorean, avec Os Noctàmbulos. Je m'appelais Françoise, j'avais 18 ans et les seules crises qu'on connaissait, c'étaient les crises d'hystérie.