Sky is not the limit // Par Buddy Drongo
Night Beats | Brise-Glace – Paris | 29 septembre 2016
« We ain't from California, we're from Dallas, Texas. » répète la machoire crispée d'un Danny Lee Blackwell au bord de l'explosion. La phrase est destinée au trublion surexcité du deuxième rang tout jouasse de titiller à chaque fin de morceau le cowboy solo mitrailleur qui n'est visiblement pas là pour plaisanter en cette fin d'été qui s'annonce dans le monde socio-démocrate. Un monde qui s'exprime de plus en plus ouvertement dans toute sa radicalité, pour le pire comme pour le meilleur. Un monde où la loi du plus fort gagne et où les Night Beats tentent donc de réveiller les morts volume plus plus mais où les fantômes rôdent et la route, longue et éreintante, assèche même les âmes de ses pénitents les plus fervents.
Apres défenseurs d'un rock libre inspiré à la source et comme conçu dans l'instant l'on sent par moment que les portes ouvertes ce soir sur scène l'ont peut-être déjà trop été au cours du mois de tournée que les musiciens viennent d'avaler et que Danny, d'ailleurs malade, devrait se méfier des courants d'air. Bien que très peu d'émotions ne se lisent sur leurs visages et que le coeur semble papillonner dans un paradis perdu, les bougres s'affairent néanmoins avec courage à tenter de se relier à la transe hypnotique boogie parfois jubilatoire dans laquelle baigne leur dernier disque. Ce n'est pas l'heure de la catharsis intégrale, l'absolution pour une autre fois. A l'instar de leur concert donné au Marché Gare à Lyon en février dernier, ces enfants de salauds avec tout le respect qu'ils sont en droit de mériter de par leur philosophie et la tentative d'application de celle-ci renvoient l'impression d'être parasités par des interférences dont on ne pourrait qu'esquisser la nature dans la suite de cette chronique où l'auteur prévient les futurs lecteurs qu'une morale sévère risque de s'emparer de son contenu et de vriller neo-politique hippie réactionnaire, qu'il peut donc encore réchapper de cette prise d'otage sur le champs, de bataille qui plus est puisqu'il devrait en être ainsi de l'espace sonique qu'est la scène, croyance que partagent les Night Beats.
Tout est question de combat par conséquent. Le combat contre ceux qui font de notre génération une génération de vendus, combat contre notre complaisance bien souvent déguisée envers ceux qui s'approprient nos richesses, celles de la Terre ainsi que celles de nos savoir-faire et qui s'octroient des plus-values considérables en nous les revendant ad-nauseam, un combat contre les parasites, les vrais, les durs de toutes sortes, ceux qui nous sucent l'énergie nécessaire à l'affirmation positive d'un moi conscient oeuvrant en collectif enfin capable de se relier aux valeurs humaines essentielles. Ainsi participe de cela la radicalité du son de « Who sold my generation » et la manière avec laquelle nos commanditaires la pratique. Une volonté de lâcher-prise, un dénuement, le souhait d'un affranchissement total requérant de ces adeptes une vigilance accrue, les travers du vilain ego, Satan ou le grand tentateur appelez-le comme vous voudrez, se glissant dans les détails, toujours prompt à vous extirper de vos étoiles et de vous ramener fissa goûter la terre de vos ancêtres.
Mon petit doigt du jugement m'a dit : tu n'apparaitras pas sur la couverture de ton album à moins que ce ne soit pas vraiment toi (comment peut-on être sûr ? Celui qui sait sera soit un menteur par ignorance soit un dieu soit un transformiste. Enfin le plus simple serait de s'abstenir. Le principe est le même en politique malgré des conséquences tout aussi désastreuses). Ton rider (liste de choses diverses et avariées demandées ou « exigées » parfois par le groupe à l'organisateur de l'évènement) ne comportera pas le mot Coca-Cola et tu te renseigneras avec dévotion sur les principes Straight-Edge ( Cf. : coupe toutes les perfs qui alimentent le système que tu combats et qui t'aliènent et répand la bonne parole), ce n'est pas parce que l'on est pas un enfoiré de bon à rien de fumeurs de joints de la côte ouest que l'on doit se venger sur le whiskey pour invoquer le feu divin. Prométhée était clean, sur la tête de ma mère. Quitte à viser haut...
Enfin, vous êtes à moitié pardonné les gars, vous le serez absolument quand vous aurez atteint les 100 % de radicalité annoncée quant au taux de liberté escomptée. Les dés sont jetés, le monde voit rouge, c'est le moment d'en profiter.
A tous les artisans de leur propre guérison, je vous souhaite une bonne année.
Crédit photo : Alain Bibal Photography
Night Beat - l'Album de la Semaine - Septembre 2016
« We ain't from California, we're from Dallas, Texas. » répète la machoire crispée d'un Danny Lee Blackwell au bord de l'explosion. La phrase est destinée au trublion surexcité du deuxième rang tout jouasse de titiller à chaque fin de morceau le cowboy solo mitrailleur qui n'est visiblement pas là pour plaisanter en cette fin d'été qui s'annonce dans le monde socio-démocrate. Un monde qui s'exprime de plus en plus ouvertement dans toute sa radicalité, pour le pire comme pour le meilleur. Un monde où la loi du plus fort gagne et où les Night Beats tentent donc de réveiller les morts volume plus plus mais où les fantômes rôdent et la route, longue et éreintante, assèche même les âmes de ses pénitents les plus fervents.
Apres défenseurs d'un rock libre inspiré à la source et comme conçu dans l'instant l'on sent par moment que les portes ouvertes ce soir sur scène l'ont peut-être déjà trop été au cours du mois de tournée que les musiciens viennent d'avaler et que Danny, d'ailleurs malade, devrait se méfier des courants d'air. Bien que très peu d'émotions ne se lisent sur leurs visages et que le coeur semble papillonner dans un paradis perdu, les bougres s'affairent néanmoins avec courage à tenter de se relier à la transe hypnotique boogie parfois jubilatoire dans laquelle baigne leur dernier disque. Ce n'est pas l'heure de la catharsis intégrale, l'absolution pour une autre fois. A l'instar de leur concert donné au Marché Gare à Lyon en février dernier, ces enfants de salauds avec tout le respect qu'ils sont en droit de mériter de par leur philosophie et la tentative d'application de celle-ci renvoient l'impression d'être parasités par des interférences dont on ne pourrait qu'esquisser la nature dans la suite de cette chronique où l'auteur prévient les futurs lecteurs qu'une morale sévère risque de s'emparer de son contenu et de vriller neo-politique hippie réactionnaire, qu'il peut donc encore réchapper de cette prise d'otage sur le champs, de bataille qui plus est puisqu'il devrait en être ainsi de l'espace sonique qu'est la scène, croyance que partagent les Night Beats.
Tout est question de combat par conséquent. Le combat contre ceux qui font de notre génération une génération de vendus, combat contre notre complaisance bien souvent déguisée envers ceux qui s'approprient nos richesses, celles de la Terre ainsi que celles de nos savoir-faire et qui s'octroient des plus-values considérables en nous les revendant ad-nauseam, un combat contre les parasites, les vrais, les durs de toutes sortes, ceux qui nous sucent l'énergie nécessaire à l'affirmation positive d'un moi conscient oeuvrant en collectif enfin capable de se relier aux valeurs humaines essentielles. Ainsi participe de cela la radicalité du son de « Who sold my generation » et la manière avec laquelle nos commanditaires la pratique. Une volonté de lâcher-prise, un dénuement, le souhait d'un affranchissement total requérant de ces adeptes une vigilance accrue, les travers du vilain ego, Satan ou le grand tentateur appelez-le comme vous voudrez, se glissant dans les détails, toujours prompt à vous extirper de vos étoiles et de vous ramener fissa goûter la terre de vos ancêtres.
Mon petit doigt du jugement m'a dit : tu n'apparaitras pas sur la couverture de ton album à moins que ce ne soit pas vraiment toi (comment peut-on être sûr ? Celui qui sait sera soit un menteur par ignorance soit un dieu soit un transformiste. Enfin le plus simple serait de s'abstenir. Le principe est le même en politique malgré des conséquences tout aussi désastreuses). Ton rider (liste de choses diverses et avariées demandées ou « exigées » parfois par le groupe à l'organisateur de l'évènement) ne comportera pas le mot Coca-Cola et tu te renseigneras avec dévotion sur les principes Straight-Edge ( Cf. : coupe toutes les perfs qui alimentent le système que tu combats et qui t'aliènent et répand la bonne parole), ce n'est pas parce que l'on est pas un enfoiré de bon à rien de fumeurs de joints de la côte ouest que l'on doit se venger sur le whiskey pour invoquer le feu divin. Prométhée était clean, sur la tête de ma mère. Quitte à viser haut...
Enfin, vous êtes à moitié pardonné les gars, vous le serez absolument quand vous aurez atteint les 100 % de radicalité annoncée quant au taux de liberté escomptée. Les dés sont jetés, le monde voit rouge, c'est le moment d'en profiter.
A tous les artisans de leur propre guérison, je vous souhaite une bonne année.
Crédit photo : Alain Bibal Photography
Night Beat - l'Album de la Semaine - Septembre 2016