The Molochs

America’s Velvet Story (Innovative Leisure 2017) // Par Laetitia Lacourt
Emmené par Lucas Fitzsimons et Ryan Foster, le groupe californien The Molochs revient avec un deuxième album, sorti le 13 janvier chez Innovative Leisure : « America’s Velvet Story ».
 
Si leur nom de scène se réfère à la bible et au culte charmant de Moloch (lié à des sacrifices d'enfants par le feu), voire au poème d’Allen Ginsberg, il y a chez les Molochs une référence bien plus flagrante : les sixties. Futal 15 cm au-dessus d’une paire de Clarks en cuir marron patiné, chemise blanche vintage, coupe de douille : le chanteur, Lucas Fitzsimons, n’est pas sans rappeler un certain Mick Jagger et la vidéo de leur tube No More Cryin vous plonge sans équivoque en 1964.
Et il faut l’avouer, le tout est extrêmement réjouissant.
 
Les Stones, The Animals, Bob Dylan, The Kinks, Velvet, Modern Lovers et j’en passe, The Molochs explorent toutes les influences musicales d’une époque qui n’en finit plus de façonner la nôtre. Enregistré sous la houlette de Jonny Bell dans les studios Jazzcats à Long Beach, « America’s Velvet Story » mêle habilement rhythm'n'blues vintage et garage rock avec un dosage absolument parfait de guitares sixties, d’orgue Farfisa, de sitar, d’harmonica et autres percussions qui sonnent, une fois plus, le glas d’années 2010 peinant à se renouveler.
Rien de bien nouveau sous le soleil de la Californie, mais c’est tellement bien produit qu’on serait con de se priver de ces 11 titres, 11 tubes et d’un album qui finit par exclure tout le mimétisme qu’on pensait de lui.
 
Si la production est léchée, les vidéos le sont aussi. Pas de jaloux, The Molochs ont eu le droit à leur petit clip filmé sur Super 8, véritable signature artistique désormais chez Innovative Leisure. Avec la même esthétique nostalgique que chez les Allah-Las et Nick Waterhouse, ce You and me aux teintes surannées réussit une fois de plus à vous faire croire que c’était mieux avant, quand on regardait la vie avec des yeux délavés. Notre mémoire, c’est putain de tricheuse.
 
Comme une bonne nouvelle n’arrive parfois pas seule, après une résidence à Los Angeles, The Molochs embraye sur une tournée européenne au printemps (une date à Angoulême annoncée pour l’instant). Cerise sur le gâteau, sur scène, ils sont accompagnés de 3 autres musiciens dont Derek Cowart des Cosmonauts (basse) et Cameron Gartung des Mystic Braves (batterie). La crème quoi.