The memories

Hot afternoon (Burger records) // par Lætitia Lacourt
Pour comprendre instantanément ce que cet album attend de vous, il suffit d’écouter l’intro de « Dad’s not home ». La 6ème seconde vous inspirera la pose immédiate, contrainte et forcée de votre arrière train dans un transat exposé plein sud sur la terrasse branchée d’un lieu pseudo culturel, dans votre jardin ou pour les plus chanceux, celle de la villa d’un copain californien. Voilà, cet album ne vous demande donc rien d’autre que chiller au bord d’une piscine, avec des barbus, des moustachus, des rouquins, tous affublés du tee-shirt Burger records et dont la moyenne d’âge ne dépasserait pas les 22 ans. 
Pur album d’été, bien plus facile à écouter en se préparant des milk shake à la fraise tagada qu’en s’empiffrant de raclette un samedi soir, Hot Afternoon invite à glander pendant 20 minutes grâce à 10 titres de pop sucrée, aux structures légères, aux refrains simples et aux paroles simplistes. 
Simple oui, mais efficace.
Quatrième album en 5 ans, des EP par poignées, The Memories est un groupe venu de Portland, basé à LA, formé par des membres de White Fang : Erik Gage et Kyle Handley. Adeptes du DIY et d’albums sans queue ni tête, The Memories a visiblement souhaité chiader un peu plus l’enregistrement du dernier LP en appelant à la rescousse Sonny Smith de Sonny and the Sunsets. Grand bien leur fasse. 
On s’étire comme des chats sur « Dad's Not Home », on pique des plongeons sur « Cryin' Tomorrow », on drague sur « Labour of Love », on fait des concours idiots sur « I'm So High », on comate sur « We Can Call It Whatever » : bref, « Hot Afternoon » est une vraie cure de Jouvence à base d’onomatopées juvéniles et autres doo wop boutonneux. 
Et pour ceux qui affectionnent les reprises étonnantes, il y a la cover de la sublimo-tragique « True Love Will Find You in the End » de Daniel Johnston, une pépite planquée en septième position.