Manteau de pluie (Playlist // automne 22)

Sur la platine de la rédaction
          Les chansons coups de cœur du moment de cinq membres de la rédaction du Casbah Webzine et d'un invité surprise, pour bien se consoler du vent, des feuilles qui volent et de la pluie.
 

"De nouveau le droit de faire du feu"


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E r i c. F.  [Mad professor]
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Une sélection le cul entre deux chaises, débriefant un été musicalement bien rempli et préparant la chute des températures...

DER – Supersound

     [Supersound (Beast Records, 2022)]
Si on avait un peu perdu de vue RED depuis quelques temps, cela ne l'a pas empêché de se prendre pour Neil YOUNG en proposant une suite à son Felk (2000) avec Felk Moon, sorti il y a quatre ans. Depuis, il aura juste suffi à Olivier LAMBIN d'inverser les lettres de son nom de scène pour se remettre en selle et sortir ce qui aura été la plus belle surprise de mon été musical. C'est finement ciselé, très incisif (ah, les guitares de Jérôme EXCOFFIER, toujours un régal ! ), ça envoie un featuring avec la Beule (personne n'est parfait) et on ne comprend toujours pas un traître mot de l'anglais LAMBIN. Ce n'était pas gagné d'avance mais le titre du morceau/album est loin d'être galvaudé.

ARBOR LABOR UNION – Give us the light

     [New petal instants (Arrowhawk, 2020)]
Impeccables tout au long du réjouissant New petal instants, les géorgiens d'ARBOR LABOR UNION avec leur groove et leur psychédélisme forcenés nous font vite comprendre que ce groupe n'est p'Ané de la dernière pluie : Rendez-nous la lumière, rendez-nous la beauté / Le monde était si beau et nous l'avons gâché”.
 

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HOOD – The leaves grow old and fall and die

     [Rustic houses forlorn valleys (Domino, 1998)]
On ne peut plus approprié à cette playlist, ce morceau du HOOD des frères ADAMS (Chris et Richard), évoque à merveille la période automnale. Outre son titre aussi explicite qu’implacable, ses arpèges de guitares lasses mais pourtant accrocheuses invitent à la rêverie en observant le paysage se métamorphoser. Lentement, très lentement.

ARAB STRAP – Autumnal

     [Mitchell Theatre 12•11•99 (Self-released, 2020)]
De la lenteur, il y en a à revendre sur cette version ultime d'Autumnal, morceau tiré du grand Elephant shoe (1999). La tournée suivant la sortie du disque aurait dû donner lieu à un album live, dont le groupe a fini par nous partager sa version rough mix il y a deux ans sur Bandcamp. Comme l'y signalent les intéressés : “it includes a version of Autumnal that lasts FIFTEEN MINUTES. Epic”. Vous retrouverez d'ailleurs bientôt les joyeux drilles Aidan MOFFAT et Malcolm MIDDLETON en interview ici même, dans nos colonnes...

DO MAKE SAY THINK – A with living

     [Retread session (2008)]
La blague qui résume le post-rock à d'interminables (et chiantissimes) montagnes russes va en prendre un coup... Le collectif le plus doué du genre offre ici une version topless et bucolique de son premier et unique morceau chanté à ce jour, A with living. Perdu dans les herbes hautes et en symbiose avec les grillons, le groupe de Toronto offre une véritable masterclass, toute en retenue et à des années lumières de leur antédiluviens potes de label GODSPEED. Alors certes, la voix de Justin SMALL n'est pas des plus assurées, mais on pardonnerait bien plus à ces indéniables génies.


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L a u r e n t   C A L V I N  [illustrateur maison]
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 AVILDA - Demain

     [Négatif (Alien Snatch Records, 2021)]
Un titre pop sucré, énergie punk et powergirl. J'écoute en boucle et je la chante à mon manager.

 LOS BITCHOS - Pista (Great start)

     [Let the festivities begin (City Slang, 2022)]
Un titre instrumental aux airs de cumbia porté par un girls band déchainé. Une bombe pour dancefloor. Difficile de résister.

 

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ELLI et JACNO - Je t'aime tant

     [Boomerang (Celluloïd, 1982)]
Un titre qui parle d'amour, c'est pas nouveau, c'est intemporel.

VIAGRA BOYS - Punk rock loser

     [Cave world (Year001, 2022)]
Une voix, un refrain, une chorégraphie (clip à voir), un truc qui porte la nonchalance comme un art de vivre.

JC SATAN - Erika

     [Centaure desire (Born Bad Records, 1998)]
Un titre puissant avec des guitares qui déchirent et une mélancolie chaotique. Une merveille de rock que j'écoute inlassablement.


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G r o t o t o r o [en direct de Genève]
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« Une promesse est une dette » selon AMADOU et MARIAM, et donc, nous honorons notre dette en proposant une playlist d'automne 100% rock et al., 100% suisse. Pas de funky music, pas de soul, pas de morceaux rétro, pas de divergence qui nous font tomber au bas du classement, pas de mainstream. Que du rock, du pur rock et vive le rock... et le métal aussi.

HORNY DOLPHINS - Friends of a friend

     [A little bit horny (Autoproduction, 2022)]
On commencera donc tout en douceur, avec un groupe tout frais éclos, helvète, de Nidwald. Alors pour celles et ceux qui connaissent pas le lieu, pas de soucis, personne ne connaît, à part les Nidwaldoises et Nidwaldois, les Obwaldiennes et les Obwaldiens, les Schwitzoises et les Schwitzois, les Uriennnes et les Uriens, etc. Grosso modo, c'est simplement un bled paumé au milieu de l'Europe. Ça change pas grand-chose à l'histoire ! Mais les petits cochons de HORNY DOLPHINS ont moins de huit mois d'existence et nous ont sorti en août dernier trois singles juste joussifs et parfaits : You say thisWeird flex et Friends of a friend. Le tout, en téléchargement gratos. Que du bonheur ! On leur a donc écrit « Bravo ! », ils nous ont répondu, le reste arrive cet automne. Alors, là, on a hâte. C'est rare, mais franchement, un groupe de petits jeunes du fin fond du bout du monde, non encore labélisé, qui produit des titres de si bonne facture. Chapeau ! On en veut plus ! Et de loin, c'est notre découverte 2022, même s'il reste trois très longs mois pour en finir avec le début de la fin covidienne et les cadeaux de Noël.

SCORLE - Cold shiver

     [Single (Autoproduction, 2022)]
Dans le sillage imperfectible du regreté Jeff BUCKLEY, sévissent les SCORLE de Saint-Gall. Que dire de plus ? Cold shiver semble être un premier single d'un jeune groupe tout fraîchement formé. Du moins, aucune information supplémentaire ne filtre. Mais le single est là et c'est un pur bonheur auditif. 1997 – 2022, il était temps ! Un quart de siècle quand même !

LIA SELLS FISH - SPIT / LOVE

     [s.n. (Autoproduction, 2022)]
Un groupe d'un autre âge, il est vrai, mené tambour battant par la chanteuse, danseuse, actrice, musicienne Christine HASLER qui auto-décrit son album en ces mots : « Alors que la question de la première sortie revenait sans cesse, elle a appelé une bande d'anti-héros animés dans le studio. Le résultat est un album de douze titres : des murs sonores dramatiques alternent avec des moments d'observation tendre, des battements de batterie pénétrants tiennent l'équipe de guitare tenace par les rênes, tandis que la basse inébranlable les entraîne encore et encore - un voyage du calme avant au calme après la tempête. L'urgence intime et la véhémence fragile de la voix de Christine Hasler guident tout cela ». Nous on aime SPIT / LOVE pour le son, la structure, la mélodie, les paroles... tout, en somme.
 

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NEWKILLAZ″ - Finally OK

     [Single (FABA Records, 2022)]
Groupe helvète zurichois, localisé en Haute-Savoie française (l'Ancien Régime est mort, vive la République française et la Confédération helvétique ! ), NEWKILLAZ″ nous offre, avec Finally OK, un mix rock – métal des plus exquis, navigant d'un style à l'autre, tout en douceur, ni vu ni connu, sur une structure peu commune. On a de suite été captivé et Finally OK tourne en boucle dans notre casque audio pour tuer le bruit estival caniculaire du voisinage intempestif et nuisible au fonctionnement d'un esprit sain et introspectif, en quête de solitude, perdu dans les méandres de la pensée, visionnaire avant les visionnaires...

FIORI DI KIRGUISIA - Il vento soffierà

     [Siamo tanti (autoproduction, 2016)]
Pour achever cette micro playlist automnale (bingO est un rédac' chef tyranesque ! Cinq titres chacun, pas un de plus ! ), quoi de mieux qu'une reprise de NOIR DÉSIR, le must du must du groupe rock français fatalement détruit par la bêtise humaine qui sévit plus ou moins en chacun de nous ? Malgré tous les blablablas des bienpensant(e)s, le poête reste à jamais. Aussi, FIORI DI KIRGUISIA nous offre un cover de bon aloi sans fioriture ni falbala, un chouilla molasson, il est vrai, mais en italien, ce qui pardonne tous les errements existentiels de l'être, même les plus détestables.


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b i n g O [redac' chef tatillon]
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DYLAN MUNICIPAL - La dame aux couteaux (avec Raphaëlle Duquesnoy)

     [Tigre dans Le Tigre (Autoproduction, 2022)]
Sur une rythmik robotik et un riff aussi tranchant qu'un schlass de cuisine, une traversée de paysages glauques par une bande d'écoliers en fugue. Grand.

MISSRI and FRIENDS - Fake is the name

     [My zombie girl (Autoproduction, 2022)]
En invitant son ami Barry - The fish - MELTON à chanter, le chanteur et musicien Stéphane MESSRI met une belle bûche dans le foyer de l'Americana (et à ses racines irlandaises). On pense à LAMBCHOP, à R.E.M., au regretté Vic CHESTNUTT, à tous les liens qui les unissent.
 

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QUEEN OF THE MEADOW - Princess Pride

     [Survival of the unfittest (Autoproduction, 2022)]
La princesse de notre Reine des prés est belle comme un inédit de Nico, la drogue en moins.

Oliver SIM - Hideous

     [Hideous bastard (Beggars Banquet, 09/09/22)]
Grâce à Oliver SIM (ex-The XX), Jimmy SOMERVILLE is back ! Contrairement à ce qui est annoncé dans le titre, c'est pas dégueu, même si on n'est pas au niveau de la réunion ANTONY (& The JOHNSONS) & BOY GEORGE (de 2004).


The CORAL SEA - Raincoat

     [Golden planet sky (Trees They Move, 2023)]
Il va falloir patienter un peu jusqu'à fin janvier 2023 pour écouter le Golden planet sky du californien Rey VILLALOBOS. Taillé idéalement pour la saison, son superbe manteau de pluie est comme une rencontre LENNON / SPARKLEHORSE.


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P a u l   M é g l o t  [L’automne sans autotune]
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À défaut d’une playlist de musique atonale, voici une playlist de musique automnale.

JOCKSTRAP - Glasgow
     [I love you Jennifer B (Rough Trade, 2022)]
C’est l’automne, alors autant se rendre dans un pays où le temps ne fait pas semblant. L’Écosse musicale de JOCKSTRAP n’est pas loin de l'Islande de Björk, mais on croirait aussi entendre une Joni MITCHELL revenue du futur.

SUPERTRAMP - It’s raining again
     [Famous last words (UMG Recordings, 1982)]
Eh oui, après tant d’année de sècheresse, mon cœur est enfin prêt pour apprécier cette formation cheesy aux quelques mélodies indélébiles.

Cass McCOMBS - Karaoke
     [Heartmind (Anti, 2022)]
Si vous aussi vous avez essayé de faire pleuvoir cet été en organisant un karaoké, sachez que ceux de CASS McCOMBS font pleuvoir des larmes de gratitude : merci Papa Cass, pour cette si douce musique [et ce superbe album, un des meilleurs de l'année, NDLR].

WHITNEY - Blue
     [Spark (Secretly Canadian, 2022)]
Le ciel est gris, oublié le bleu de l’été. Et WHITNEY qui revient pourtant d’un deuxième album trop tranquille pour expérimenter joliment sur ce troisième essai solaire.
 
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Tony MOLINA - Burn everyone
     [In the fade (Summer Shade, 2022)]
C’est l’automne, on a de nouveau le droit de faire du feu. Ça ne veut pas dire, Tony, qu’on a le droit de « brûler tout le monde », même si on n’est pas content de revoir les collègues à la rentrée. Le gars mouline un peu sur ce In the fade, moins homogène que son fabuleux Kill the lights sorti en 2017. Dommage quand même que la pluie vienne éteindre si rapidement cette petite chanson irrésistible.

 

+ + + + + + + + + + + B O N U S + + + + + + + + + + +


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M a x i m e   M o n c a f é  [invité surprise]
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L'animateur-producteur de l'émission phare La Pierre du bonheur (Radio Méga - Valence, 99.2 Mhz) se tape une incruste de dernière minute. Super welcome Maxou !

France GALL – Le temps de la rentrée
     [(45t. Philips,1965)]
Quand la patronne te dit que c'est l'heure de la rentrée, tu l'écoutes religieusement, tu fais ton cartable et tu changes de slip.

THEY ARE GUTTING A BODY OF WATER – French
     [Destiny XL - (Citrus City Records, 2019)]
MY BLOODY VALENTINE 3.0 auto-produit, version les rebelles de la fac, option weed et délire crypto-punk.

BASTON – Neptune
     [La martyre (Howlin' Banana  Records, 2022)]
Un morceau qui mixe Un samedi soir en province (le documentaire culte sur les discothèques de l'Indre dans les 80's), des guitares cold wave, un basse/batterie Krautrock et des synthés à la ZOMBIE ZOMBIE, sans l'option latin.

WILLIAM SHELLER – Opus magnum
     [Lux Aeterna (CBS, 1972)]
Cours de botanique : les champignons. Ça commence avec des choeurs de messe sur une pop anglo-saxonne, pour finir dans un délire psyché où se mélangent tirs lasers et décollage de fusée spatiale. Willy est les PINK FLOYD à lui tout seul avec cet album.
 
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 "C'est soi-disant Cousteau et ses potes qui ont eu les premiers l'idée de mettre des talkie walkie à l'intérieur des casques, mais nous on a inventé cette petite antenne que vous voyez ici pour qu'on puisse balancer de la musique" (Steve ZISSOU)

Mark MOTHERSBAUGH - Ping island-lightning strike rescue pp
     [The life aquatic with Steve Zissou - Soundtrack (Hollywood Records, 2005)]


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23 septembre 2022
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Photographies : mX3, bingO, DR.
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