MAGON bleu // MAGON + Terry RUSSEL + PAM RISOURIÉ [LIVE]

Point Ephémère (Paris) - 17 décembre 2021
          À l'occasion d'un concert de MAGON, avec un flair à toute épreuve, notre correspondant spécial parisien replonge dans ses souvenirs musicaux et aqueux.
 
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
magon_6.jpg

XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX

         
          Mercredi 28 août 1991 – J’arpente les rayons du supermarché Mammouth avec ma mère. Dans quelques heures je vais au cinéma voir le nouveau Luc BESSON, Atlantis. Auréolé du succès du Grand Bleu, l’homme à la coiffure hérisson s’offre un documentaire sur la faune sous-marine. Pas d’acteur ni de décors. Juste de la poiscaille sur fond bleu. Je sens le filon du film événement dont tout le monde parlera à la rentrée et choisis donc de snober Point Break (Extrême Limite) qui sort le même jour… Le flair. Revenons à nos emplettes. Pendant que maman remplit son caddy, je fonce au rayon CD et claque cent balles, soit une bonne partie de mes économies, dans la bande originale de ce petit bleu, Atlantis (Original Motion Picture Soundtrack). Quatorze pépites made in Eric SERRA dont les tubes La danse de l’iguane et La légende du lamantin… Le flair, encore.
 
magon_2.jpg

En formation charisme

Vendredi 17 décembre 2021 – 30 ans plus tard, les mêmes cent balles permettent, sous conditions de respect des règles sanitaires en vigueur, de rentrer dans certaines salles obscures pour écouter des groupes de musique sur scène. Et me voilà descendant le canal Saint Martin pour rejoindre Le Point Ephémère et découvrir la sensation pop-rock expérimentale de chez Howlin' Banana : MAGON. Originaire de Tel Aviv, ce dernier a longtemps tourné en duo (avec CHARLOTTE, aujourd’hui VoxAxoV), avant de tenter l’aventure solo en 2019. Son 3ème album, In the blue, est celui de la maturité. Il y a même un léger mieux sur le visuel de la pochette mais attention, on n’est jamais à l’abri d’une rechute.

 
magon_ningiukulu_teevee.jpg
magon_ningiukulu_teevee.jpg, by Bingo

Je pénètre dans la salle juste après le warm-up de Terry RUSSEL. Dommage car je suis bon client de la folk à harmonica. D’autant que je le suis bien moins du shoegaze pratiqué par l’autre groupe qui ouvre ce soir. Les PAM RISOURIÉ sont cinq grands échalas chevelues et plutôt attachants (« Actuellement je fais une formation charisme »).  Mais c’est aussi trois guitares pour une dream-pop cold-wave tendance soporifique et une lumière bleue éblouissante les accompagnant pendant tout le set. Et c’est là que mes vieux démons sous-marins ont ressurgi. J’ai eu le temps de me remémorer les pieuvres géantes de Vancouver, les raies mantas du Pacifique et les requins gris de Tahiti et ça m’a paru long comme les 9 minutes 47 secondes du Shark Attack de la BO précédemment citée.
 
magon_4.jpg

Le diable jusqu’au bout du médiator

Bref, je n’étais pas loin de me dire que mon flair m’avait définitivement quitté, quand MAGON et sa bande se sont élancés. Gros capital sympathie également pour le frontman avec son carré frisé et son tee-shirt Fila à mi-chemin entre l’acid-wash et le motif militaire. D’un point de vue rythmique c’est solide et on découvre une version réellement augmentée des disques. En effet, on constate un fossé entre la sweet-pop de certains enregistrements et le garage-psyché proposé sur scène. C’est particulièrement vrai sur les titres du dernier album comme The willow, prompt à devenir un hymne que le public, acquis, reprend en cœur dès lors que le groupe hausse le tempo.

Et il y en a une qui a envie d’accélérer ce soir, c’est la guitariste Ingrid SAMITIER. Elle enchaîne les solos, vibratos et larsens avec une détermination et une envie communicative. Elle est stylée avec son chemisier rouge et manche à damiers, mais pas que. Elle maîtrise les codes du rock sans jamais en faire trop, ni dans l’attitude ni dans le jeu. Elle a le diable au corps jusqu’au bout du médiator et va pousser tout ce petit monde jusqu’à une ébouriffante reprise finale de Louie Louie.
 
magon_1.jpg

Crescendo

Les lumières se rallument et la sensation d’un voyage trop court m’envahit. L’envie de deux-trois chansons supplémentaires tant le set est allé crescendo. L’envie également de suivre les aventures de cet animal nonchalant et lumineux qu’est MAGON et celles de ses acolytes (notamment le projet d’Ingrid, OEUF). L’envie enfin de me replonger dans les 10 chansons du velvetien In the blue et observer comment, lui, enchaînera après son Grand Bleu.

 

Vico

(22 décembre 2021)

XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
magon_album_sdb.jpg
magon_album_sdb.jpg, by Bingo
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
MAGON. In the blue (Howlin' Banana / December Square, 2021)
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX

XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX

Pour prolonger...

MAGON : Bandcamp
MAGON : site web

XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX

Dans nos archives sonores :
Rock à la Casbah #753 (01/12/2021)
Rock à la Casbah #725 (03/03/2021)

Dans nos archives écrites :
En 1991, il n'y avait pas qu'Eric SERRA, NDLR. 
Les PIXIES sortaient de nouveau un chef-d'oeuvre :
Des français trompent le monde par bingO (21/07/2021)

XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
magon_3.jpg
magon_3.jpg, by Bingo
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
Photographies : Vico (live), bingO (salle de bain)
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
magon_5.jpg

XXXXXXXXXXXXXXXXX     Who's that girl ?    XXXXXXXXXXXXXXXXX
Réponse : Louise SAUVARD, conceptrice du logo MAGON, 
co-réalisatrice du vidéo-clip Shock therapy et chanteuse stylée.
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX

XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
Illustration : Ningiukulu TEEVEE
XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX