Hot Sauce (Howlin Banana / Beast Records 2016) // Par Julien Marty
Tout le monde n’a pas la chance de s’appeler Ty Segall, John Dwyer ou Sonny Smith. La productivité et la créativité ne vont pas automatiquement de paire. En pondant « Hot Sauce » seulement 8 mois après leur premier effort remarqué, les bretons de Madcaps nous livrent un album déséquilibré et trop convenu.
En début d’année dernière, le quatuor s’était positionné assez facilement en groupe de garage pop surf très sixties. Brillant. Beau succès d’estime, la presse aime et il touche un public assez large pour un disque de garage rock français. Alors, j’imagine qu’ils ont voulu surfer sur la vague et pondre le plus vite possible un nouvel LP pour rester sur le devant de la scène, pour ne pas perdre la faveur des chroniqueurs, des auditeurs. Ils ont voulu creuser le sillon.
Cet objectif semble atteint car la presse continue de les suivre à ma grande stupéfaction. Les chroniques pleuvent, tout va bien et c’est d’ailleurs la raison principale de ce papier. Je ne comprends pas ?
J’ai un doute. Pourquoi cet album fait-il l’unanimité ?
Mon début de réponse va vers les chroniqueurs musicaux. En ce bas monde, mieux vaut avoir un bon attaché de presse qu’un bon son. Un bon papier d’un prescripteur peut générer une flopée d’article car les chroniqueurs sont soit fainéants (ce ne sont plus des diggers), soit appâtés par la possibilité de drainer du flux sur leur blog/site, soit anxieux de ne pas parler de la future sensation. Je pense qu’ils sont un navrant mélange des trois.
Revenons à nos bretons. Pourquoi ce disque aurait du selon moi passer inaperçu ?
Tout d’abord « Hot Sauce » arrive trop tôt et les huit premiers titres n’apportent rien de neuf sous le soleil de leur précédent album. On a l’impression d’entendre la même chose avec les mêmes faiblesses (les coeurs quasi pénibles et une voix qui se pose rarement bien quand le tempo monte). Toutefois, pour l’enregistrement, les Madcaps ont mis les petits plats dans les grands. Imaginez, plusieurs jours au Studio Kerwax (grande classe analogique). C’est le rêve de pas mal de monde. D’ailleurs le son s’en ressent largement avec beaucoup de rondeur et de profondeur. Par contre les instrumentations (sax en particulier parfois piano) n’apportent rien voire même agacent l’oreille.
Ma grande surprise, car je suis allé au bout de « Hot Sauce », a été de constater que l’album s’ouvre à partir de Tell Me You Want It (huitième titre) où le tempo ralenti et les compositions prennent des couleurs western glamour à la Lee Hazzlewood. Le chant trouve toute sa place, le son prend encore plus d’ampleur et les Madcaps me régalent avec l’apothéose Too afraid Too Give Up. J’interroge donc sérieusement le choix du tracklisting de « Hot Sauce » mais surtout la date des compositions de chaque titre tant il y a un monde qui sépare certains morceaux en terme de maitrise et de maturité. Les Madcaps restent donc largement un groupe à suivre de très près. Ils ont seulement voulu aller trop vite.
En début d’année dernière, le quatuor s’était positionné assez facilement en groupe de garage pop surf très sixties. Brillant. Beau succès d’estime, la presse aime et il touche un public assez large pour un disque de garage rock français. Alors, j’imagine qu’ils ont voulu surfer sur la vague et pondre le plus vite possible un nouvel LP pour rester sur le devant de la scène, pour ne pas perdre la faveur des chroniqueurs, des auditeurs. Ils ont voulu creuser le sillon.
Cet objectif semble atteint car la presse continue de les suivre à ma grande stupéfaction. Les chroniques pleuvent, tout va bien et c’est d’ailleurs la raison principale de ce papier. Je ne comprends pas ?
J’ai un doute. Pourquoi cet album fait-il l’unanimité ?
Mon début de réponse va vers les chroniqueurs musicaux. En ce bas monde, mieux vaut avoir un bon attaché de presse qu’un bon son. Un bon papier d’un prescripteur peut générer une flopée d’article car les chroniqueurs sont soit fainéants (ce ne sont plus des diggers), soit appâtés par la possibilité de drainer du flux sur leur blog/site, soit anxieux de ne pas parler de la future sensation. Je pense qu’ils sont un navrant mélange des trois.
Revenons à nos bretons. Pourquoi ce disque aurait du selon moi passer inaperçu ?
Tout d’abord « Hot Sauce » arrive trop tôt et les huit premiers titres n’apportent rien de neuf sous le soleil de leur précédent album. On a l’impression d’entendre la même chose avec les mêmes faiblesses (les coeurs quasi pénibles et une voix qui se pose rarement bien quand le tempo monte). Toutefois, pour l’enregistrement, les Madcaps ont mis les petits plats dans les grands. Imaginez, plusieurs jours au Studio Kerwax (grande classe analogique). C’est le rêve de pas mal de monde. D’ailleurs le son s’en ressent largement avec beaucoup de rondeur et de profondeur. Par contre les instrumentations (sax en particulier parfois piano) n’apportent rien voire même agacent l’oreille.
Ma grande surprise, car je suis allé au bout de « Hot Sauce », a été de constater que l’album s’ouvre à partir de Tell Me You Want It (huitième titre) où le tempo ralenti et les compositions prennent des couleurs western glamour à la Lee Hazzlewood. Le chant trouve toute sa place, le son prend encore plus d’ampleur et les Madcaps me régalent avec l’apothéose Too afraid Too Give Up. J’interroge donc sérieusement le choix du tracklisting de « Hot Sauce » mais surtout la date des compositions de chaque titre tant il y a un monde qui sépare certains morceaux en terme de maitrise et de maturité. Les Madcaps restent donc largement un groupe à suivre de très près. Ils ont seulement voulu aller trop vite.