LP // TOP 5 de Sedryk Reaktion

1/ David Bowie : Blackstar (Iso Records)
Certes, l'album complet ne sortira qu'en janvier 2016, mais rien que son premier single, dévoilé en novembre, mérite amplement la première place de ce top 5. Un nouveau Bowie est toujours un événement mais il arrive encore à nous époustoufler avec ce single de 10mn, résolument anti-commercial, épopée sombre et lyrique, limite coldwave, invoquant une batterie épileptique, des giclées de saxophone ne tombant jamais dans le piège de la jazzouillerie pénible et des voix profondes, à la limite du chant grégorien. Le second single dévoilé fin décembre, « Lazarus », est une ballade toute en sensibilité, bien plus accessible dès la première écoute, mais tout aussi poignante.
Bowie est l'un des rares dinosaures du rock refusant toute facilité et cherchant inlassablement à explorer de nouveaux territoires sonores, ce qui promet un 28ème album passionnant et de haute tenue.
 
2/ Terakaft : Alone (Outhere Records)
La guitare touarègue, ce fameux « blues du désert », a connu un grand boom ces dernières années avec le succès des Tinariwen, entraînant de nombreux autres groupes dans leur sillage. Dans le lot, les Terakaft ont toujours été les meilleurs, autant sur scène que sur disque.
Sur ce 5ème album, les Maliens se détachent radicalement du modèle des grands frères de Tinariwen en proposant un rock énergique et très « dance oriented ». La guitare électrique saturée et les voix en choeurs sont toujours bien présentes, renforcées par des boucles rythmiques, le tout subtilement produit par l'anglais Justin Adams, guitariste de Robert Plant. Un album qui donne irrésistiblement envie de danser jusqu'au bout de la nuit.
 
3/ Steve n'Seagulls : Farm Machine (Spinefarm)
Après les Touaregs à guitares, voici les Finlandais à tracteurs ! Avec leur imagerie rurale, ces finnois rigolos nous livrent un album de reprises de standards du hard-rock (comme nous disions dans les années 80) en versions.... bluegrass !
Mais l'album va plus loin que le concept marrant car nos péquenots venus du froid savent vraiment jouer et que les compos, débarrassées de leurs maniérismes metal (guitares japonaises & voix aiguës), s'avèrent excellentes. Metallica, Iron Maiden et Guns N'Roses n'ont jamais aussi bien sonné qu'avec banjos, accordéons et violons.
 
4/ Songhoy Blues : Music In Exile (Transgressive Records)
La révélation africaine de l'année ! Ou plutôt, la confirmation puisque ce jeune groupe originaire de Gao (Mali), nous avait été dévoilé en 2014 par la compilation « Maison des jeunes » d'Africa Express. Ils confirment ici tous les espoirs mis en eux avec ce premier LP à haute teneur énergétique, guitares électriques et batterie en avant ! Un essai que ces 4 jeunes gens doivent maintenant transformer sur scène.
 
5/ Leo Welch : I Don't Prefer No Blues (Big Legal Mess)
Il a plus de 80 ans et sort seulement son deuxième album, le premier étant sorti en 2014. C'est que le bonhomme a du temps à rattraper, et du temps, il n'en a plus beaucoup devant lui ! Considéré comme le dernier authentique bluesman du Mississippi, Leo « Bud » Welch nous livre un album réjouissant à la production âpre, enregistré live en studio, avec les potards « énergie » et « enthousiame » à fond dans le rouge.