Lou Barlow

Brace The Wave (Joyful Noise Recording) // par Marlène Tissot - translation by Tara Clamart
Ça me fait souvent ça quand le ciel est bas, comme un drap gris posé à la cime des arbres. Ça me fait souvent ça quand on dirait qu’il va pleuvoir. J’ai l’impression que je vais pleuvoir aussi, mais c’est juste une petite mélancolie soyeuse qui te glisse dans le ventre, une mélancolie du genre qu’on pose avec son cul sur un tapis épais devant un bon vieux feu de bois en écoutant une musique âpre et douce.

Alors j’ai mis deux trois buches à flamber et le dernier Lou Barlow sur la platine. De l’autre côté de la fenêtre, le ciel pouvait se casser la gueule s’il voulait, j’ai laissé la voix de Lou glisser contre l’épaule de ma mélancolie. Ils étaient beaux ensemble avec leur allure un peu bancale, mal fagoté, fragilement décontractée. Ça ressemblait à une scène romantique dans une cabane en rondin au fin fond du grand ouest Américain.

Je me suis demandé si la folk Lo-Fi* de « Brace the wave » avait été spécialement composée pour les jours de ciel gris et de feu de bois. Je me suis demandée si le fait que l’album ait été enregistré en analogique était la raison pour laquelle la musique avait cette étrange manière de prendre corps. Un corps bien vivant se livrant nu dans sa beauté crue et ses imperfections assumées.
Dans la lueur rouge des braises, avec mon cul et ma mélancolie posés sur un tapis, j’ai décidé que « Brace the wave » était la meilleure production de Lou Barlow. J’ai décidé que, bordel, c’était pas trop tôt qu’il nous ressorte une de ses petites merveilles musicales. Et puisque le ciel gris était devenu nuit, j’ai appuyé sur repeat.
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* Lou Barlow, c’est un peu le père spirituel de la Lo-Fi (on ne peut pas parler d’inventeur, hein ! la Lo-Fi, ça ne s’invente pas, c’est fait avec le minimum vital, les tripes et l’émotion. Et de l’émotion, il y en a dans les neuf titres de cet album à la fois fort et délicat, du genre qui t’enveloppe comme un vieux pull mité mais délicieusement confortable.)

English version

I often have this feeling when the sky is low, like a grey sheet resting on the top of the trees. I often have this feeling when it looks like it’s about to rain. I’m under the impression i’m gonna rain as well, but it’s only a small melancholia sliding in your belly, a sort of melancholia that you rest with your ass on a thick rug in front of a good old firewood while listening to a bitter sweet music.

So i put two logs to burn and the last Lou Barlow on my record player. On the other side of the window, the sky could have been falling down if it wanted, I let Lou’s voice slide against my melancholia’s shoulder. They looked good together with their rickety , badly dressed , and fragile relaxed silhouette . It resembled a romantic scene in a wooden cabin of the American wide west.

I asked myself if the Lo-Fi Folk of « Brace the Wave » had been specially composed  for the grey skied and firewood days. I asked myself if the fact that the album had been recorded in analog was the reason the music strangely took me to the core. A core well alive relieving itself naked in it’s raw beauty and it’s well assumed imperfections.
In the red embers’s glow, my ass and my melancholia resting on the rug, i decided that « Brace the wave » was Lou Barlow’s best production. I decided that, damn it, it was not a moment too soon for him to release one of those little musical wonders. And since the grey sky turned to night, i pressed the repeat button.
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*Lou Barlow, is kind of like the spiritual father of the Lo-Fi ( we can’t talk about inventor, can we ! the Lo-Fi, doesn’t get invented, and it’s made with the living minimum, the guts and emotion. Emotion, there is some in the nine songs of this album at the same time strong and delicate, the type that envelopes you like an old loth-eaten sweater deliciously confortable. )