LEVITATION France

Live report - Par Bernard Lopez / Photos de Serge Souchon

Les 21 et 22 septembre derniers, se tenait, au Théâtre du quai-Angers, la 6ème édition du cousin Français du Levitation d'Austin, fruit d'une collaboration ( les deux villes sont jumelées) entre les Texans (les Black Angels sont à l'origine du projet) et les Angevins. Retour sur un programme partagé entre deux tendances, les groupes à guitares, fuzz, réverb au max, et l’électro.

Vendredi
Démarrage en douceur aux alentours de 18h avec La Luz groupe féminin pop. Pas désagréable pour une entrée en matière et prendre ses marques mais pas très emballant non plus. Les faire passer dans le grand hall aux trois quarts vide ne les a pas aidé, c'est clair.
J'attendais avec gourmandise de revoir les Holy Wave et une fois de plus, je n’ai pas été déçu. Une set liste impeccable qui fait la part belle aux albums Relax et Freaks of Nature mais qui bizarrement fait l'impasse sur le dernier LP Adult Fear. C'est assez surprenant pour un groupe en tournée promo. Peut être jugent-ils que l'album harmoniquement très riche n'est pas encore vraiment au point pour le live. Quoiqu'il en soit, leur prestation restera un des temps forts du festival.

Autre moment de jubilation, le passage des Blank Tapes emmenés par le chanteur-guitar héro Matt Adams. Eux joueront une grande partie de leur sublime dernier lp Candy. Cela commencera d'ailleurs par l'aérien « Paradise » qui ouvre le disque. Une heure de bonheur où le Matt accompagné des Roaring 420's ( combo Allemand très recommandable) et de la craquante Veronica Bianqui nous plongera dans la coolitude californienne. Après un final époustouflant sur un chorus épique de Matt, encore sous le coup de l’émotion je me dirige vers la grande salle où le public s'est massé pour les parrains, ceux sans qui finalement tout cela n'existerait pas, the Brian Jonestown Massacre. Le line up longtemps stabilisé autour d'Anton Newcombe a en partie changé. Derrière les futs une batteuse cachée derrière des lunettes noires, au jeu sobre et précis (avec Anton il est conseillé d'être précis même si parfois lui ne l'est pas). Les intermèdes entre les morceaux sont toujours aussi longs, les extraits du nouvel opus ne semblent pas exciter grand monde, le public est globalement sage, sauf évidemment quand surgissent les classiques. Anton paraît affuté et arbore un délicieux T shirt « Eat shit ». Joel Gion joue son rôle de Monsieur Loyal planté au milieu de la scène avec son éternelle attitude désinvolte, hautaine et comique à la fois. A signaler pour briser la routine une version inspirée et rare de « Evergreen » du 1er lp Methodrone.
 
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Samedi
Deux rendez vous importants : MIEN le nouveau projet d'Alex Maas, sorte de super groupe avec un Elephant Stone, un Horrors et un Earlies et Spiritualized.
Il est bien évident qu'Alex Maas n'allait pas refaire un Black Angels bis. Pas de guitares, de l’électronique, et aussi du sitar avec l’incontournable Rishi Dhir. Bien que récent, l'ensemble est déjà bien rodé et prometteur. Il sera intéressant de voir l'évolution du projet dans le futur.
Pas mal d'électro, cela ne correspond pas à mon humeur. Une découverte avec Flamingods, éclectique et trépidant.
Beaucoup semblent heureux avec Flavien Berger, au bout de quelques titres je me retire, toujours pas mon truc.
 
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Et arrive Spiritualized. La musique est belle, prenante, rehaussée par les effets visuels du maitre Bob Mustachio. L’ex Spaceman 3 Jason Pierce dirige sa formation, passant avec souplesse d'une pop intimiste à des envolées rock et gospels. Les choristes assurent, le groupe au diapason de son brillant leader monte en pression. Il est clair que l'on assiste à un moment particulier, précieux, émotionnellement intense et peut être crépusculaire du fait de la rumeur comme quoi Jason Pierce aurait décidé de se retirer de la scène. LA grande claque du festival.


 
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