THE LEMON TWIGS

Go To School (4AD) // Par Sedryk Reaktion

Après avoir pété la baraque en 2016 avec “Do Hollywood“, premier album miraculeux goupillé par deux gamins surdoués, les Lemon Twigs se retrouvent au moment du fameux “toujours difficile second album“. Conscients d'être attendus au tournant, les frangins Brian et Michael  D'Addario ont l'intelligence de ne pas se laisser enfermer, en refusant de faire un “Do Hollywood 2“. A la place, ils nous proposent.... une comédie musicale ! Pas si étonnant quand on sait que Brian et Michael baignent dans la musique depuis l'âge de 5 ans et ont beaucoup joué à Broadway dans leurs jeunes années.

De leur propre aveu, les frangins ont voulu faire un album “ambitieux“. Ce qui, en matière de rock rime souvent avec “pompeux“ voir même “affreusement chiant“. Les aficionados de pop 60's seront sans doute déroutés ou agacés par ce “Go To School“. Qui est pourtant un album fascinant malgré ses imperfections. Les Lemon Twigs sont des surdoués qui chantent divinement et savent jouer d'à peu près tous les instruments. C'est même seuls qu'ils ont enregistré les 16 pièces montées de ce disque, dans leur sous-sol et sur un magnétophone à bandes. Mais au-delà de cette virtuosité (complexante pour le commun des mortels), ils ont surtout une créativité débordante et débridée. Avec toutes les idées contenues dans “Go To School“, un groupe normal aurait tiré 3 ou 4 albums. Eux ont tout condensé en un seul.

Ça part donc dans toutes les directions. Chaque chanson connaît de nombreux changements de mélodie et de tempo, évoquant les structures alambiquées de Pete Townshend pour les opera-rock des Who. Un coup de basson à droite, de la scie musicale à gauche, du banjo par dessus, beaucoup (trop) de piano et de cordes et (trop) peu de guitare électrique. De multiples écoutes sont nécessaires pour entrer dans ce millefeuille musical mais on en ressort avec le tournis, ébahis.... et vaguement nauséeux. L'album aurait gagné à être raccourci d'un quart d'heure, les passages les plus Broadway se révélant un peu indigestes à la longue – mais de l'indigeste extrêmement brillant, certes.

Les Lemon Twigs ont clairement encore de nombreux albums sous la pédale et je ne serai pas surpris qu'ils explosent comme le grand groupe des années 20. Mais, hey les génies ! Un peu moins de chantilly la prochaine fois, hein ?
 

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The Lemon Twigs - Small Victories, by Laetitia