Iles essentiel (Cheptel records 2015) // Par bingO
Un album solo du plus vieil écolier australien ? Un hommage à un nouveau type de piercing que l'on pratique en Suisse ? Oublions d'emblée ces questionnements inutiles. Il nous faut tout prendre de ce groupe genevois (dont on ne sait encore pas grand chose), y compris la double faute d'accord dans le titre : il doit y avoir une raison, mais qu'importe ! Nous sommes, fort heureusement, bien loin du revival psychédélique que la pochette collage dans l'air du temps pourrait laisser présager. La solidité rythmique des basses gainsbouriennes et de la batterie habitée offre aux guitares (cristallines et twangy) une liberté totale, sans débordements malvenus (aucune faute de goût sonore) ou inutiles : les titres sont, pour la plupart, courts, hormis le sublime Villes, dont la puissante envolée finale permet alors au groupe d'ajouter un archipel dans l'Ocean du Velvet Underground ainsi que dans celui de Richard Hawley.
Le ton musical est résolument pop (parfois 60's, souvent atmosphérique) et l'écriture poétique, parfois proche de Rimbaud (Brisbane épidermique actualisant Le coeur volé ? ). Et, loin de certains poseurs actuels qui surjouent la fragilité (vous faut-il des noms ? ), le chant est on ne peut plus émouvant : on se prend à penser au raffinement de la Gamine bordelaise, à Chamfort qui survolerait un écrin du Blur des fins d'albums (La berge), aux Paradis perdus du dernier des Bevilacqua, au Dominique A éthéré de L'attirance (ep de 1998 préfigurant son récent Eléor) ou à la moiteur coquine de Tanger (le groupe, pas la ville, quoique)...
Construit avec le souci de la progression et de la mise en abyme (Triste empire/Brisbane épidermique) , cet album risque de ne pas quitter votre platine : l'évanescent appendice instrumental de Fumer tant qu'on cause nous invite d'ailleurs à tout reprendre, depuis le début...
Album de l'année 2015 ? Possible. Essentiel, sans aucun doute !
bingo, 03/12/2015
-----------------English version by Oscar Mavioc'h-----------
The older australian schoolboy's solo album ? A tribute to a new type of piercing made in Switzerland ? Let's forget those useless questions. We need everything from the Geneva's band (that we still don't know so much), also the double gramatical mistake in the title : there should be a reason, but whatever !
You'll be, lucky you, far away from the psychedelic revival suggested by the collage cover.
The Gainsbourian rythmical bass solidity and the haunted drums offer to the guitars (cristaline and twangy) a total freedom, without unwanted excess (no sounding bad taste) or useless : tracks are, for most, short, excepted the wonderfull « Villes » , whose final flying power allows the band to add an island in the Velvet Underground's « Ocean » and, also, in the Richard Hawley's.
The musical tone is definitly pop (sometimes 60s, often atmospheric) and poetic writure, sometimes Rimbaldian. (« Brisbane epidermic » , actualysing « Le Coeur Volé » ? ) . And far away from arisers who overplay fragility (do you need names ? ) , the singing is much more than emotive : you can think about the refinement of La Gamine, in Chamfort, who would fly over a Blur's album ending's case (La Berge), about « Paradis Perdus » from the last Bevilacqua, about Dominique A's ethered « L'attirance » (1998 EP, pre-appearin his recent « Eléor » , or about the mischievous claminess of Tanger (the band, not the city, although...)
Built with care of progression and mise en abyme (« Triste Empire » / « Brisbane epidermic » ) , this album won't leave your CD player : the instrumental evanescent appendix of « Fumer tant qu'on cause » , invites you to take all again from the beginning...
Album of the year 2015 ? Maybe. Essential, at least !
bingo, 03/12/2015
Le ton musical est résolument pop (parfois 60's, souvent atmosphérique) et l'écriture poétique, parfois proche de Rimbaud (Brisbane épidermique actualisant Le coeur volé ? ). Et, loin de certains poseurs actuels qui surjouent la fragilité (vous faut-il des noms ? ), le chant est on ne peut plus émouvant : on se prend à penser au raffinement de la Gamine bordelaise, à Chamfort qui survolerait un écrin du Blur des fins d'albums (La berge), aux Paradis perdus du dernier des Bevilacqua, au Dominique A éthéré de L'attirance (ep de 1998 préfigurant son récent Eléor) ou à la moiteur coquine de Tanger (le groupe, pas la ville, quoique)...
Construit avec le souci de la progression et de la mise en abyme (Triste empire/Brisbane épidermique) , cet album risque de ne pas quitter votre platine : l'évanescent appendice instrumental de Fumer tant qu'on cause nous invite d'ailleurs à tout reprendre, depuis le début...
Album de l'année 2015 ? Possible. Essentiel, sans aucun doute !
bingo, 03/12/2015
-----------------English version by Oscar Mavioc'h-----------
The older australian schoolboy's solo album ? A tribute to a new type of piercing made in Switzerland ? Let's forget those useless questions. We need everything from the Geneva's band (that we still don't know so much), also the double gramatical mistake in the title : there should be a reason, but whatever !
You'll be, lucky you, far away from the psychedelic revival suggested by the collage cover.
The Gainsbourian rythmical bass solidity and the haunted drums offer to the guitars (cristaline and twangy) a total freedom, without unwanted excess (no sounding bad taste) or useless : tracks are, for most, short, excepted the wonderfull « Villes » , whose final flying power allows the band to add an island in the Velvet Underground's « Ocean » and, also, in the Richard Hawley's.
The musical tone is definitly pop (sometimes 60s, often atmospheric) and poetic writure, sometimes Rimbaldian. (« Brisbane epidermic » , actualysing « Le Coeur Volé » ? ) . And far away from arisers who overplay fragility (do you need names ? ) , the singing is much more than emotive : you can think about the refinement of La Gamine, in Chamfort, who would fly over a Blur's album ending's case (La Berge), about « Paradis Perdus » from the last Bevilacqua, about Dominique A's ethered « L'attirance » (1998 EP, pre-appearin his recent « Eléor » , or about the mischievous claminess of Tanger (the band, not the city, although...)
Built with care of progression and mise en abyme (« Triste Empire » / « Brisbane epidermic » ) , this album won't leave your CD player : the instrumental evanescent appendix of « Fumer tant qu'on cause » , invites you to take all again from the beginning...
Album of the year 2015 ? Maybe. Essential, at least !
bingo, 03/12/2015