Ce que je retiens de 2022 #2
Peut-on tomber encore sous le charme de la musique rock instrumentale en 2022 ?
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Je ne suis pas un grand fan du rock à guitares. J’entends par là, que j’ai souvent du mal avec les coupes wolves, le cuir et les solos à rallonge. Dès que la démonstration technique prend le pas sur l’émotion, alors je m’ennuie ferme. D’ailleurs, depuis que la surf music n’est plus en vogue, c'est assez rare que des musiques instrumentales soient diffusées dans l’émission Rock à la Casbah.
Mais, surprise cette année, je suis tombé sous le charme de deux groupes de rock instrumental.
L’Amérique latine comme ligne d’horizon
Le dénominateur commun qui relie les filles de Los BITCHOS et les frangins de HERMANOS GUTIÉRREZ, c’est l’Amérique latine.
Vous me voyez venir avec ma dernière obsession. Les frères GUTIÉRREZ, d’origine suisse par leur mère et équatorienne par leur père, jouent ensemble depuis pas mal d’années. C’est leur troisième album, El bueno y el malo, sorti sur le label de Dan AUERBACH (Easy Eyes Sound) qui les révèle aux yeux et aux oreilles du monde. El bueno y el malo est intégralement instrumental. Il nous propose un voyage sonore dans les grands espaces de l’Ouest américain. On y croise la musique western de Ennio MORRICONE, mais aussi les musiques traditionnelles latines. Loin des guitares virtuoses et ultra speed (et finalement ennuyeuses) de RODRIGO Y GABRIELA, la musique de HERMANOS GUTIÉRREZ prend son temps. Les compositions se construisent tranquillement, une note après l’autre. Pas d’urgence. Ils nous racontent une histoire, ils ouvrent une porte à notre imaginaire et ne la referment jamais. Je ne pensais pas que deux guitares, l’une à la rythmique et l’autre à la mélodie, soient capables de créer de tels univers.
Le sens de la fête
L’intention est différente pour les Londoniennes de Los BITCHOS. Ces filles venues des quatre coins du monde veulent faire la fête. Pas besoin de mots pour transmettre de l’énergie ou de la bonne humeur, Let's the festivities begin, sorti sur le label City Slang en février dernier devrait suffire. Le quatuor composé de Serra PETALE à la guitare, Agustina RUIZ aux claviers, Josefine JONSSON à la basse et Nic CRAWSHAW à la batterie se passe de chant. Produit par Alex KAPRANOS (de FRANZ FERDINAND sur scène et Monsieur Clara LUCIANI à la ville), Los BITCHOS nous communique sa joyeuse folie. La guitare de Serra PETALE est omniprésente. Elle dicte le tempo et programme le voyage. À son écoute, vous pouvez être sur les terres d’Amérique latine en train de danser la Cumbia. Vous pouvez surfer une vague californienne, mais aussi tourner à en perdre la tête sur de la pop orientale dans une boîte de nuit d’Istanbul. Leur musique donne le sourire. On a envie de de se dandiner sans retenue. La formule fonctionne à merveille et le quatuor a connu une année 2022 riche en reconnaissance.
Que ce soit pour faire la fête ou pour rêver en solitaire, la musique de Los BITCHOS et d'HERMANOS GUTIÉRREZ nous prouve qu’il est possible de créer des albums instrumentaux qui ne font pas dans la performance ou dans l’ennui.
M.ARTY
(24 janvier 2023)XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
HERMANOS GUTIÉRREZ. El bueno y el malo (Easy Eyes Sound, 2022)
Los BITCHOS. Let's the festivities begin (City Slang, 2022)
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Pour prolonger...
HERMANOS GUTIÉRREZ : Bandcamp
Los BITCHOS : Bandcamp
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Dans nos archives sonores :
SDPU #318
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Photographies : Bandcamp des groupes / DR
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