En direct de Melbourne, pour annoncer la sortie de Ready !, le nouvel album de PLASTIC SECTION, notre correspondant permanent se rencarde avec deux membres du groupe (Ben, guitariste et Pip, bassiste). Quelques verres accompagnent l'entretien.
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Chaque week-end à Melbourne, le public peut choisir entre deux ou trois concerts. La ville est riche en lieux et les groupes ne manquent pas. Il y en a un dont personne ne se lasse jamais : PLASTIC SECTION.
Même après quelques changements de personnel, ce combo sonne encore mieux et plus fort que jamais. Leur sauvage et flambant neuf Ready ! permettra au public européen de patienter avant de les voir sur scène.
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"Du neuf avec du vieux"
Salut les gars et merci pour votre temps. Pourrait-on avoir l'historique et une présentation des membres de PLASTIC SECTION ?
Ben : Bien sûr. Il y a Pip à la basse, Sue à la batterie et moi-même à la guitare. Le groupe avait en fait commencé quand j'habitais à Bangkok, il y a neuf ans environ. C'était d'abord un projet solo et, après quelques concerts, PLASTIC SECTION est devenu un trio, avec des musiciens qui allaient et venaient. Nous avons enregistré deux-trois albums à cette époque. Sur le premier, je jouais d'ailleurs de tous les instruments. Ce n'était alors pas vraiment un groupe en soi. Mais quand je me suis installé à Melbourne, j'ai voulu continuer, d'abord avec Pip et un autre batteur...
Pip : Attends, attends... vous étiez deux pendant une période, en mode guitare et batterie. Je me souviens de vous avoir vus jouer un après-midi où j'avais bien bu. J'ai été impressionné. Je me demandais qui était ce mystérieux guitariste... Comme j'étais saoul, je t'ai alors dit "ton groupe est super mais tu as besoin d'un bassiste !". Finalement, quelques semaines plus tard, j'ai intégré le groupe et, quand Matt le batteur a perdu l'intérêt de jouer, j'ai demandé à Sue avec qui je joue dans les EXOTICS de se joindre à nous.
Ben : C'est vrai, et c'est à partir de ce moment-là que nous sommes devenus un "vrai" groupe. Jusque-là, c'est moi qui écrivais les morceaux, mais l'arrivée de Pip et Sue a changé tout ça.
Le son de PLASTIC SECTION est fortement influencé par le rock'n'roll des années 50 , ça c'est clair... mais quels autres genres écoutez- vous ?
Ben : Ah, et bien je pense que nous avons tous dans le groupe des influences très variées. En ce qui me concerne, c'est sûr que c'est le rock'n'roll et le rhythm and blues des années 50-60 en premier, mais j'aime aussi ce que des groupes plus actuels ont fait avec ces mêmes inspirations, du neuf avec du vieux. Je pense aux CRAMPS, GORIES, 5.6.7.8's, au Jon SPENCER BLUES EXPLOSION... Donc, dans PLASTIC SECTION, j'essaye de mélanger ce son des années 50,60 et j'y ajoute des éléments plus actuels.
Pip : Oui, je suis d'accord avec Ben. Moi, j'ai grandi en écoutant aussi du punk-rock comme The DAMNED et, dans les années 80, plus de psychobilly. Aussi, ce mélange basse-guitare était le son que je voulais reproduire éventuellement quand je commencerais à jouer. C'est sûr, nous avons un son rockabilly, mais nous ne sommes pas un groupe rockabilly. Je ne jouerai jamais de la contrebasse avec PLASTIC SECTION ! Et comme Ben disait à propos des influences plus modernes ajoutées aux sons 50's et 60's, cela définit bien PLASTIC SECTION.
Ben : Oui, nous avons un son rockabilly, mais cela vient aussi d'une structure blues originale à laquelle nous ajoutons d'autres éléments.
"Rester vrai, sans compliquer le processus"
Est-ce que ce personnel légendaire et vos expériences rendent vos répétitions, écritures et enregistrements choses faciles ?
Ben : OUI !!! En ce qui concerne l'écriture d'un morceau en général, cela commence chez-moi tout seul. Je trouve un riff, quelques notes, je fais une démo et la passe à Pip. Puis on se retrouve pour jouer ensemble. On transforme tout ça en une chanson et on fignole avec Sue en répète... donc l'écriture se déroule plutôt bien. Pour les enregistrements, on fait ça live et on adapte. On joue les morceaux en concert avant et on fait des changements si nécessaire.
Pip : Oui, je pense que tout se passe plutôt bien. Ben a l'idée principale, Sue et moi-même ajoutons ensuite notre grain de sel.
Ben : C'est une formule qui marche et un style qui nous va bien. Pour l'instant aucune raison de changer quoi que ce soit.
Pip : Nous faisons du rock'n'roll et nous voulons rester vrai, sans compliquer le processus.
Ben : Cela m'a pris beaucoup de temps pour apprendre à écrire et maintenant que cela marche... on garde.
Pip : "L'authenticité plutôt que l'originalité", je crois que c'est Billy CHILDISH qui a dit ça.
Ben : Si tu aimais notre précédent disque, tu aimeras certainement le nouveau... (rires).
En parlant de ça, vous avez déjà sorti quelques CDs et votre premier vinyl, Twisted, paru chez Outtaspace, a été bien reçu. Ready !, votre nouvel album, vient de sortir sur ce même label. Comment allez-vous le promouvoir ?
Ben : Pour commencer, nous ferons encore plus de concerts sur Melbourne, mais aussi dans les autres états. Nous avons récemment fait notre premier tour en Nouvelle-Galles du Sud. Ce serait bien d'y retourner avec ce nouveau 33t. Et pourquoi pas à l'étranger, peut-être pas cette année... mais on y pense.
Pip : Absolument, c'est très positif d'avoir tourné à Sydney et ses environs et aussi d'avoir reçu un très bon accueil. Ici, à Melbourne, on vient de jouer avec DADDY LONG LEGS et nous avons vendu tout notre merch'.
Ben : Aller au Japon serait bien, ainsi qu'en Europe bien sûr...
Pip : Cependant, avec le prix des compagnies aériennes en ce moment, c'est un peu dur de planifier quoi que ce soit !
Ben, as-tu toujours des contacts en Thaïlande ?
Ben : Oui, j'ai toujours des amis là-bas, qui jouent ou organisent. Mais si nous tournons en Thaïlande, nous serons en mode vacances, car il y a peu de chances que nous récupérions nos frais.
Pip : Nous avons tous des boulots, donc on est satisfait si jouer ne nous coûte rien. Si tu viens voir PLASTIC SECTION, en Thaïlande ou ailleurs, il y aura toujours du rock'n'roll et beaucoup de passion.
"N'attendre rien, mais espérer beaucoup"
J'ai toujours trouvé Melbourne très riche en endroits où jouer de la musique. En comparant avec d'autres villes où vous avez vécu ou que vous avez visitées, qu'en pensez-vous ?
Ben : Pip est mieux placé pour répondre à celle-là, mais je pense que oui, Melbourne est super pour la musique.
Pip : Oui, c'est vrai et pour les groupes très compétitifs, il te faut assurer sur scène, sinon les gens iront dans le pub d'en face pour voir un autre combo. Franchement, nous ne jouons pas une musique très populaire ou à la mode, et cela fait toujours plaisir quand une personne vient te voir à la fin du show et te dit "c'était génial !!!".
Ben : Il y a beaucoup d'opportunités ici et nous en profitons.
Pip : Bon, c'est sûr que Melbourne n'a peut-être plus le monopole du rock'n'roll, mais cela dit, il fait bon vivre ici !
Un dernier mot ?
Pip : L'Europe !!! On y croit et on espère aller jouer là-bas. N'attendre rien, mais espérer beaucoup, c'est le nom de ce jeu. Notre album vient de sortir et nous en avons un autre, plus ou moins au chaud.
Ben : Sortir un album par an serait parfait.
Pip : Plus de bières !!! Achetez des disques !!
Ben : Do it with soul !!!!!!
Article et propos recueillis par Le DINGO FOU
(correspondant permanent à Melbourne, Australie)
(03 mars 2023)XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
PLASTIC SECTION. Ready ! (Outtaspace, 01/03/2023)
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Pour prolonger...
PLASTIC SECTION : Bandcamp
Outtaspace ! : site web
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Dans nos archives sonores :
Rock à la Casbah #803 (01/03/2023)
Photographies : Michael REYNOLDS, Matthew BARKER,
Kik WONGCHALARD, Zo DAMANE
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