Histoires (Cheptel Records 2015) // Par Duck Lover
On l’a tous remarqué, un élan francophile (pour la langue hein, pas le pays) offre depuis quelques années une avalanche de groupes qui ont décidé d’écrire en Français. L’exercice bien barbare d’écrire en Anglais est au bout du rouleau. Des labels qui se spécialisent dans les sorties en français, des chanteuses US qui s’y mettent, des Julien Gasc, des Ponctuations, des Adieu Gary Cooper … On ne sait plus qui a commencé, ni comment l’appeler, ce « rock français » (pouah !! ce terme), cette « chanson française » … On s’en fout. Une vague nouvelle est en train de relancer un peu de sang chaud dans le corps de cette vieille Europe croupissante, repliée sur elle-même comme une vieille famille d’aristocrates, dans un grande maison de maître mal chauffée. Dans cette profusion il est impressionnant de voir, de découvrir la variété des écritures. Alors aujourd’hui, pour les fans d’Henri Michaux, de l’écriture absurde de Roland Topor et des délires d’un Dashiell Hedayat, voici l’excellent « Histoires » de la Bande à Joe sur Cheptel Records.
La Bande à Joe c’est un genre de gang un peu fourre-tout, un groupe où la cohérence manque de manière radicale, tant dans le choix de leurs instruments que dans leurs accoutrements aléatoires. Et pourtant le disque est extraordinaire. Les textes parfois simples et justes, d’autres fois complexes et torturés, cristallisent ce beau bordel et le rend éclatant. Formation hippiesque, protéiforme et fraîche comme un affluent du Léman, leur premier album est une source d’émerveillement perpétuelle. Un truc qui donne officiellement envie de faire l’amour. Où la psych-pop flirt avec l’afro-beat. Sautillant, rampant, mélodramatique et garage, deux faces distinctes où la déprime côtoie des instants meilleurs. Enregistré dans un local de répète, voix dans des SM57 et cymbales qui pissent dans les voix, la touche finale est donné par un mix lustrant d’Yvan Bing encore une fois, qui offre un mélange unique. Une façon de soigner les extrêmes, du plus sale au translucides. Et l’effet est saisissant. Et le groupe s’amuse, y croit, combat, chante en coeur de complexes harmonies Pink Floydiennes et des textes en français dans la gueule de tous les faux chanteurs anglo-saxon de nos contrées. Alors coup de coeur en décembre pour ce disque que je connais pourtant par coeur. Le groupe est bon et beau, en live c’est l’osmose, à table ce sont des amis, au bar ce sont des vrais. En plus ils ont fondé leur pays, La Micro-Nation, un petit bout de forêt, un accès au lac, une barque en bois. Ils sont mystiques et extraordinaires et personne ne vient les faire chier. Car leur disque est au-dessus des choses, dans l’attelage d’un autre âge (…) dans les poitrines qui se soulèvent et respirent.
La Bande à Joe c’est un genre de gang un peu fourre-tout, un groupe où la cohérence manque de manière radicale, tant dans le choix de leurs instruments que dans leurs accoutrements aléatoires. Et pourtant le disque est extraordinaire. Les textes parfois simples et justes, d’autres fois complexes et torturés, cristallisent ce beau bordel et le rend éclatant. Formation hippiesque, protéiforme et fraîche comme un affluent du Léman, leur premier album est une source d’émerveillement perpétuelle. Un truc qui donne officiellement envie de faire l’amour. Où la psych-pop flirt avec l’afro-beat. Sautillant, rampant, mélodramatique et garage, deux faces distinctes où la déprime côtoie des instants meilleurs. Enregistré dans un local de répète, voix dans des SM57 et cymbales qui pissent dans les voix, la touche finale est donné par un mix lustrant d’Yvan Bing encore une fois, qui offre un mélange unique. Une façon de soigner les extrêmes, du plus sale au translucides. Et l’effet est saisissant. Et le groupe s’amuse, y croit, combat, chante en coeur de complexes harmonies Pink Floydiennes et des textes en français dans la gueule de tous les faux chanteurs anglo-saxon de nos contrées. Alors coup de coeur en décembre pour ce disque que je connais pourtant par coeur. Le groupe est bon et beau, en live c’est l’osmose, à table ce sont des amis, au bar ce sont des vrais. En plus ils ont fondé leur pays, La Micro-Nation, un petit bout de forêt, un accès au lac, une barque en bois. Ils sont mystiques et extraordinaires et personne ne vient les faire chier. Car leur disque est au-dessus des choses, dans l’attelage d’un autre âge (…) dans les poitrines qui se soulèvent et respirent.