Requiescat in Plavem (Maple Death Records) // par Lætitia Lacourt
Direction Colfrancui, en Vénétie.
Un bled paumé, des paysages de collines verdoyantes et une plaine jalonnée de rivières. Un climat tempéré et chaud, de fortes averses qui s’abattent toute l'année. Et puis il y a ce fleuve, le Piave, qui coule tranquille. C’est sur ses rives et dans le vignoble italien que l’on trouve Krano. Un solitaire, un vagabond équipé d’une Tascam 388, qui chante sur la perte, l'amour, l'argent et l'amitié. On pense tomber sur un cow-boy, mais c’est bien un cow-punk que l’on trouve.
Et c’est comme ça que l’on tombe amoureuse, un verre de Prosecco di Valdobbiadene à la main, bercée par une poignée de ballades dans lesquelles se reflètent le folk, la country, le blues, et parfois même quelques notes psyché.
Parce que "Requiescat in Plavem" joue sur beaucoup d’émotions, immerge dans un saloon italien (Amighi), accompagne la retraite spirituelle (Shei), fait gondoler les complaintes (Busiero), se fait caressant (Mi E Ti), angoissant (Romit), encourage la fuite (Tosca), parce qu’il pioche, avec son instrumentation (acoustique, guitares, fuzz, harmonica, piano…), dans de multiples codes musicaux des 70’s : "Requiescat in Plavem" est tout simplement fascinant.
On pense à Neil Young bien sûr. A la BO d’un western sans doute. Mais son éclectisme pourrait accompagner bien d’autres scénarios.
Mixé par Nene Barter (Movie Star Junkies) et enregistré dans le sacro-saint studio Outside Inside (Andy Dale Petty, Mark Sultan, King Khan, Delaney Davidson, the Dead Brothers…), le premier album de Krano mérite vraiment sa place dans la communauté rock italienne.
NB : Remerciements spéciaux à Raw Power Magazine pour la découverte…