JEFF the Brotherhood

Wasted On the Dream (Infinity Cat 2015) // Par Miguelito Lovelace
A priori, j’étais assez content d’avoir entre les oreilles un futur album de Jeff, j’étais resté sur la très agréable reprise des Pixies, Gauge Away, et le fait de les savoir signés sur une major, Warner, ne me traumatisait pas plus que ça.

Mais, patatras, ils se sont fait virer comme des malpropres de cette même major, et l’album a mis bien plus longtemps à sortir que prévu, et sur un label moins prestigieux comme Infinity Cat, mais ça on s’en fout un peu. Ce qui était excitant c’était de voir ce qu’ils avaient bien pu faire des sous qui leur avaient été alloués pour la prod, parce qu’à l’origine la formule du groupe est juste batterie-guitare, ce qui limite un peu les possibilités…. Ils ont donc convié Joe Chiccarelli, que l’on a connu travaillant avec les Strokes, et quelques invités supplémentaires. Et c’est là que les yeux ont commencé à me piquer, ils ont trouvé le moyen d’inviter un joueur de flutiau qui officiait chez, tenez-vous bien, Jethro Tull !

Le résultat est beaucoup moins dépouillé que sur les précédents, on a plein d’overdubs, de soli, de pistes de guitares et donc de flutiau. Du coup l’emballage est pas vraiment toujours réjouissant, même si les chansons tout du moins dans leur écriture, restent très écoutables. Ecoutables, mais vraiment taillées pour les college-radios, comme les américains savent si bien faire, avec juste ce qu’il faut de riff que les apprentis guitaristes tentent de recopier tous seuls le soir dans leur chambre. En revanche, l’omniprésence de solos, qui pourrait faire penser à Dinosaur Jr, ne le fait pas du tout en fait …. Très pompiers, ces envolées restent un peu vaines et laissent un goût un peu trop commercial sur la langue, goût amplifié par le fait qu’il n’y a pas vraiment de « vrai » tube qui pourrait mettre tout le monde d’accord. Le comble pour un groupe qui va devoir vivre dorénavant loin de feux de la rampe et se démerder avec des moyens plus riquiquis.

J’en veux pour preuve l’emblématique In my mouth, qui commence avec un bon gros riff et des paroles bien placées, simples et efficaces. Mais au bout de trente secondes il y a un petit synthé à la con qui vient casser le bel édifice, et qui a le malheur de revenir pour faire une mélodie vraiment concon.
Pas un mauvais album, mais une déception au final, surtout quand on s’attend à beaucoup plus !