Interview // Woods

​A l'orée de WOODS // Par les soeurs Clac, Audrey la Delfa et Miguelito Lovelace
Début Juillet.19h. Sur les quais de Seine, au pied du Batofar, une chaleur écrasante. Tandis que je tente tant bien que mal de rester solide et présentable, Woods termine ses balances au frais. La chaleur moite de ce début d'été me fait descendre ma bière comme un diabolo menthe, mais ne semble pas affecter plus que ça Jeremy Earl qui me rejoint.

Alors Jérémy, après 8 albums, où en est Woods ?
On tourne toujours avec notre dernier album With light & with love, on se focalise sur ces chansons là sur scène et on a commencé à enregistrer un nouvel album, on doit en être à la moitié environ maintenant… On écrit des chansons, on se retrouve avec le batteur et le guitariste, chez moi, et on bosse dessus pendant un moment, jusqu'à ce que ça soit prêt. Et puis, on file en studio et on commence à enregistrer dans des conditions réelles, comme si on était sur scène.

Donc vous bossez tous ensemble?
Non, non, j'aime écrire les chansons. On part de cette base là pour travailler, remodeler ensuite le morceau tous ensemble.

Quand on écoute votre musique, on a l'impression d'être embarqué dans une sorte de voyage. Quel est le message que vous essayez de faire passer ?
J'aime bien me dire qu'on peut toucher les gens qui écoutent notre musique, parce qu'elle est franche et ouverte, dans le sens où tu peux prendre les paroles et te les approprier. C'est pour ça qu'on ne chante pas à propos de quelque chose de spécifique, ou bien qu'on ne raconte pas d'histoires. Ce sont plutôt des petites choses que les gens peuvent attraper et interpréter comme ils le veulent, ça devient donc quelque chose de personnel et c'est ça qui est très beau. Pour ce qui est de la musique, on essaie juste de prendre du bon temps, et de le partager, de faire danser les gens.

D'où vous vient l'inspiration ?
Il y a beaucoup de choses, mais on peut dire que c'est une combinaison entre deux mondes, deux univers. Nous vivons près de New York, donc la nature qui nous entoure nous inspire mais nous restons connectés et impliqués dans la vie urbaine.

Pourquoi avez vous créé Woodists, votre label ?
A l'origine, on a monté ce label pour nos potes qui faisaient de la musique. Puis, on rencontrait des gens sur la route, en tournée, et on se disait "hey, ça serait chouette de sortir une cassette". Et puis c'est comme ça que c'est devenu par la suite, un vrai label. Depuis maintenant 10 ans, ou quelque chose.

Quelle philosophie défendez-vous?
C'est une question de vibrations, on fait a peu près la même chose, mais dans pleins d'endroits différents, on partage la même façon de voir, de vivre et de faire de la musique, on se ressemble, alors on s'assemble.

Et vous vous réunissez tous pour un festival, tous les ans?
Oui, en Californie, à Big Sur. Ca a commencé parce qu'on est tombé amoureux de cet endroit, on était en tournée avec des potes, et on s'est dit "on doit faire quelque chose ici", on nous a aidé à rendre ça possible et puis c'est devenu une sorte de rendez vous annuel. C'est différent tout les ans, mais on réussit toujours à réunir quelques groupes, et à prendre ces quelques jours de "vacances" tous ensemble.

Comment peux tu décrire le son de Woods?
It's sunny and lively. c'est une combinaison entre l'ombre et la lumière., on y retrouve les meilleurs et les pires moments de la vie, c'est un point important, le thème principal de Woods, la balance entre la clarté et l'obscurité.

Penses-tu donc que nous avons besoin de plus de lumière et de plus d'amour dans nos vies?
Définitivement!

Pourquoi avez vous appelé l'album comme ça ? 
You know, light and love are the two best things in the world. With light comes love and with love comes light, so… Et nous avons surement les deux ce soir, nous sommes chanceux!

Peux tu aussi m'en dire plus au sujet de l'artiste qui a fait la pochette de l'album?
Oh, c'est moi !

Vraiment ?
J'ai fait les pochettes de tout les albums! J'ai fait des études de printmaking & visual arts, c'est ma première vocation artistique, disons. Au lycée, j'ai commencé à faire de la musique, c'est là que j'ai rencontré Jarvis, notre guitariste, et la musique était à ce moment là, mon hobby. Et puis, ça a basculé! Mais c'est toujours là quelque part, et je me sers des images pour la musique.