Les chansons coups de cœur de quelques membres de la rédaction du Casbah Webzine, pour bien accueillir le soleil.
C'est le Printemps, qu'on se le dise !
"Pas obligé de faire toujours la même chose !"
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É r i c F. [un chic type]
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Au programme : des guitares, des lourdes, en quantité, du nihilisme à la pelle, de la nostalgie teenage et du mordant... Enjoy !
The BEASTS OF BOURBON - I don’t care about nothing anymore
[Little animals (Svart Records, 2007)]
La Macronie en roue libre, la guerre en Ukraine, le conflit Israelo-Palestinien, la planète suffocante et j'en passe… Et si l’espace de 2 minutes 46 on décidait de n’en avoir rien à cirer ? Tex PERKINS et son bourbon bestial vous fournissent la bande son de cet instant 100 % nihiliste... ou presque : « Well I do care for yooooooooou ». Ouf, nous voilà rassurés.
C TURTLE - Tarred and fucked
[This is not karate (Twitcher Records, 2023)]
Le nihilisme, justement, ça semble être le truc de C TURTLE : dégaines de slackers et attitude de poseurs, les londoniens avaient tout pour nous sortir par les trous de nez avant même d’en avoir entendu la moindre note. Et puis le riff d’intro de Tarred & fucked déboule et on en prend plein les oreilles jusqu’à la fin. Avec sa science innée du riff, voilà un quatuor qui a très bien révisé son manuel de jeunesse sonique et qui risque de faire, bruyamment, parler de lui. On en reparle bientôt...
Neil YOUNG & CRAZY HORSE - Pocahontas
[Live @ Farm aid (1996)]
Sortie à l’origine en version acoustique sur Rust never sleeps en 1979 (et reprise 24 ans plus tard par l’homme en noir Johnny CASH), Pocahontas reçoit en 1996 un lifting des plus sexy. Ici, Uncle Neil et son cheval fou gratifient le public du Farm aid d’une relecture complètement punk et sans fioritures. Garanti 100 % sans solos de guitare, une fois n’est pas coutume. L'occasion aussi pour YOUNG de faire un petit coucou au copain Willie NELSON, qui vient de fêter la sortie de son 72ème album studio (!!!) du haut de ses 90 ans.
MANDY - High school boyfriend
[Lawn girl (Exploding In Sound, 2024)]
Échappée de son groupe MELKBELLY, Miranda WINTERS va faire ses débuts en solo le 26 avril prochain avec Lawn girl, qui sortira chez l’excellent label Exploding in sound (OVLOV, DISCO DOOM, WASHER…). Je ne vais pas vous mentir, je ne connais rien de la carrière de cette chanteuse de Chicago, mais son single weezerien en diable, High school boyfriend, mérite largement qu’on lui laisse sa chance, non ?
AKIMBO - Lester Stillwell
[Jersey shore (Neurot Recordings, 2008)]
New Jersey, juillet 1916 : l’état de Bruce SPRINGSTEEN et des SOPRANOS est tiré de sa quiétude estivale par une série d’attaques aquatiques, plus tard imputées à un requin bouledogue, qui coûtera en l’espace de dix jours la vie de 4 nageurs, et la jambe d’un cinquième. L’Amérique se découvre une peur pour les squales et cet évènement macabre inspirera quelques soixante ans plus tard le célèbre Jaws de Steven SPIELBERG. Mais aussi Jersey shore, le concept album des excités d’AKIMBO (à ne pas confondre avec la série trash produite par MTV). Rythmique dantesque, guitares acérées, période de calme avant la tempête, vous n'en sortirez pas indemne.
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L a u r e n t C A L V I N [illustrateur maison]
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IDLES - A gospel
[Tangk (Partisans Records, 2024)]
Disque génial. Une évolution réussie qui permet au groupe de se renouveler et de porter une musique encore plus puissante. Pour paraphraser J. Talbot, la musique c'est pas l'usine, on est pas obligé de faire toujours la même chose !
Beth GIBBONS - Floating on a moment
[Lives outgrown (Domino Recording, 17/05/2024)]
La voix de Beth GIBBONS... Tout simplement magnifique.
Anushka CHKHEIDZE - Utrecht
[Lost luggage (CES Records, 2023)]
Vue aux Transmusicales cette année et, surprenant, j'ai été cueilli par ses paysages musicaux ; depuis j'écoute aussi de l'electro.
JOHNNY MAFIA - I'm sentimental
[Sentimental (Howlin Banana Records, 2021)]
Pas le dernier disque, mais le précédent. Entêtant, efficace, jouissif.
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N i c o la s G O U G N O T [le retour du Yonnais]
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T’as vu le message qui vient de tomber sur le Casbah Network ? « Vous avez jusqu’au 22 mars, et pas une seconde de plus, pour déposer vos playlists de printemps, gnagnagni gnagnagna ». Et pourquoi pas pour hier, pendant qu’on y est ? Nan, mais sans déconner. C’est bien un chef, ça, ils sont bien tous pareils, y’en a pas un pour rattraper l’autre. Hé ben tu sais quoi ? Je vais pas me faire chier, je vais prendre les cinq titres qui vont sortir au pif dans la bagnole en allant au boulot ce matin, en lecture aléatoire sur [plateforme de streaming musical, je sais, c’est mal] et après je lui ponds un truc à l’arrache, tu vas voir, il y verra que du feu, l’autre, là. Ni vu ni connu, j’t’embrouille.
Don IDIOT - Toute cette faune
[Don Idiot (Hellzapoppin records, Muddy Holy et WeWant2Wecord, 2019)]
Je crois que j’ai déjà évoqué ce morceau dans une playlist précédente, mais qui s’en souvient ? Ghost rider à la française, nihilisme à la gueule de bois. Ça me fait penser qu’il vient de sortir un disque que je n’ai pas encore écouté et qu’il faut que je le fasse, histoire de vérifier que c’est toujours aussi déglingué.
MANIKINS - Epileptic
[Epileptic (P. Trash Rcds, 2004)]
Houlà, pile poil vingt piges. Ça nous rajeunit pas. J’avais acheté un double album physique. Dans un magasin. Le truc de fou, quand on y pense. Des Suédois, si mes souvenirs sont bons. Des Suédois, les années 2000, du garage-punk. Ouais, ça colle.
BOUND BY ENDOGAMY - Lettre à Lauren
[Walk with a tumored dog (Lux Rec, 2021)]
Ça sublime le paysage des mornes plateaux céréaliers scandés d’éoliennes en partie dissimulées par la brume stagnante aux nappes éthérées flottantes dans l’air immobile. Il faut tout de même avoir les nerfs solides pour encaisser ça en allant le boulot à l’heure où blanchit la cambrousse, c’est moi qui vous le dis.
GRAVEDIGGAZ - Constant 1800 suicide
[6 feet deep (Island Records / Polygram Music, 1994)]
Tout ça, c’est à cause du gamin. J’ai jamais vraiment écouté de rap, mais à force d’en subir entendre à la maison, ça finit par infuser. On s’habitue décidément à tout. Et puis on se met à en écouter, un peu, volontairement. Ça reste quand même du peura de daron, qu’y dit, le mioche.
Rita BRAGA - Ikea snow
[Illegal planet (Groovie Records, 2023)]
Comment l’algorithme en vient à me proposer ce genre de musique ? C’est une bien longue histoire qu’il faudra bien que je couche sur le papier un jour…
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b i n g O [redac' chef tatillon]
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Nick CAVE & The BAD SEEDS - Wild God
[Wild God (PIAS, 30/09/2024)]
Même avec un titre qui ne convainc pas totalement au premier abord (idem après plusieurs écoutes), le grand Australien reste au-dessus du lot. Vivement l'écoute de l'album complet, fin août.
ELYSIANS FIELDS - I can give you that
[What the thunder said (OJET Records, 03/05/2024)]
Accompagnés d'une rythmique française, l'envoûtante Jennifer CHARLES et Oren BLOEDOW ont de nouveau commis un magnifique album. En éclaireur, le premier single sait convaincre.
HOLY WAVE - Nothing in the dark
[Five of cups (Suicide Squeeze, 04/08/2023) -
Au Texas, il n'y a pas que des rednecks qui se bourrent la ganache à la bière tiède, il y a aussi des musiciens intéressants. Ryan FUSON et son groupe HOLY WAVE en font partie. Leur dernier album, Five of cups, tient son nom d'une carte essentielle dans le jeu de Tarot, le Cinq de coupes, qui représente la perte et le chagrin... Tout est détaillé dans la bio, qui parle aussi du confinement et de la crise de la quarantaine. Comme chez tout le monde en somme.
Rien de révolutionnaire chez HOLY WAVE, mais on prend leur belle froideur psychédélique comme elle vient.
HYPERRÊVE - Ô mon amie
[Delphine (Médiapop Records, 2023)]
Lors d'un récent séjour à Dunkerque (oui !), j'ai eu l'honneur de rencontrer Samuel LEQUETTE, l'homme derrière le projet HYPERRÊVE. Nous avons mangé du poulet au Maroilles (une grande première, en ce qui me concernait), bu des cafés belges et aussi longuement parlé de sa musique, et donc, inévitablement, de Bill PRITCHARD, qui a arrangé et orchestré son dernier 6 titres. Feutré, ouaté et langoureux, comme sur les premiers GAINSBOURG ou chez Daniel DARC, ce disque est une merveille de mélancolie au ralenti. Idéal à écouter en regardant la pluie tomber.
The SHANGRI-LAS - Remember (Walkin' in the sand)
[single (Red Bird, 1964)]
Une des plus belles chansons au monde. Remember Mary WEISS.
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M a x i m e MONCAFÉ [radio star]
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BLOOD ORANGE - Jesus freak lighter
[Four Songs EP (Domino, 2022]
En une chanson, Devonté HYNES quitte le hip-hop-n'b pour ses ex premiers amours Lightspeed Champion(esque), à savoir, du NEW ORDER + du MBV + du CURE, afin de nous donner envie de planter des choux à la mode de chez nous.
Tyler RAMSEY - These ghosts
[New lost ages (Soundly Music, 2024)]
Embarquez-vous, voyagez en première classe à travers les courants musicaux chers à Tyler RAMSEY (guitariste, songwriter de BOH) : subtil mélange de folk, de rock indé et de sonorités du Sud !
Nicolas PAUGAM - Je m'amusais
[La balade sauvage (2024)]
Guitares électrique, batterie acoustique, chansons délirantes, folie des textes, voix swinguante, le néo-ardéchois arrive à être TROPICAL FUCK STORM à lui tout seul, mais en mieux ! (Ce n'est pas compliqué, ah ! Ah ! - Spéciale dédicace à Eric F.).
DALLE BÉTON - Machine à laver
[(Crême Brulée Records, 2024)]
Texte : "ça va pas bien dans ma tête, j'achète une machine à laver".
Musique : BASHUNG à 40° sans essorage.
Album prévu en juin ; que des hits 100% BTP.
re6ce & ThxSoMch - LUVsick !
[Autoprod à l'arrache]
Un pari pour l'avenir du rock, ou du punk, ou de l'indé, ou d'un truc qu'on a vaguement aimé un jour sans savoir trop pourquoi. Mais à quoi bon essayer de comprendre ? Je mets une pièce sur ces jeunes pleins de bières, d'énergies, de foutres, de guitares et de batteries compressées : Re6ce, ThxSoMch, Gayle, EKKSTACY.
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G R O T O T O R O [correspondant Suisse osant la piste mainstream]
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Les primevères et les jonquilles sont de sortie, le soleil se lève plut tôt, la chaleur de l'après-midi apaise les sens, mais nous on sort pas encore du lit hibernatoire, si ce n'est offrir à notre rédac' en chef adoré un peu de bon son à diffuser à toutes celles et tous ceux qui le veulent bien.
TÉLÉPHONE - Un autre monde
[Un autre monde (Virgin, 1984)]
Oui, en ce moment même, je rêve clairement d'un autre monde, même si c'est totalement naïf, une fuite en avant. Petit retour sur l'histoire...
The CURE - Killing an Arab
[Boys don't cry (Small Wonder / Fiction Records, 1978)]
Faut croire qu'aujourd'hui ce soit une chose normale et acceptable, surtout si ce sont des femmes et des enfants.
PIXIES - Where is my mind ?
[Surfer Rosa (Rough Trade, 1988)]
Ce serait tellement agréable de croire qu'on puisse l'égarer et plus encore le retrouver...
Astrud GILBERTO / João GILBERTO / Stan GETZ - The girl from Ipanema
[Getz/Gilberto (Verve, 1964)]
Car nous voila vieux et quand on est vieux et épuisé par la vie et ce monde tout pourri qui déraille, la beauté de la jeunesse, c'est tout ce qu'il nous reste, rêve éveillé qui passe, nonchalant, devant nos yeux émerveillés et plein de souvenirs... Mais qui était la fille d'Ipanema, vous demandez-vous? La réponse à une portée de clic (ICI) et pour comprendre la différence entre la version brésilienne et la version américaine : ICI. Enfin, on vous laisse en savourer l'amusante version acido-jazzy de... LIO !
BELLA NOBRE - Amore
[single (GDP Mudic Label, 2024)]
Pour compléter et achever cette playlist printanière assoiffée de soleil, retour vers le réel du quotidien 2024, toujours en lusofonia car... muito saudade de Cabo Verde!
Ainsi, cette playlist, fruit d'une hibernation non encore achevée se complaisant dans l'univers égocentré des Trente glorieuses où la vie occidentale semblait si simple et parfaite, est pure nostalgie.
On vous l'accorde, mais parfois, cela fait du bien de se remémorer le passé...
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26 mars 2024
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Photographies : DR., mX3CH
Illustration : Laurent CALVIN
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