Originaires d’une planète nommée Australie, où comme chacun le sait tout est plus fou et plus permissif, les HIEROPHANTS (une fille et 3 mecs, dont l’un d’eux est le chanteur des Ausmuteants) viennent de trouver la recette parfaite pour une « true wave » (comme ils le disent, et ils ont tellement raison) au goût de reviens-y. Ils nous la serve sur PARALLAX ERROR, leur 1er LP sorti en septembre sur GONER Records et AARGHT Records. Mais attention, on ne s’emballe pas trop vite: aux premiers abords, cet album ne sonne pas très GONER, il faut l’avouer. Mais du calme, on ouvre grand ses chakras et son esprit (ouverture d’esprit, t’as capté?), et on lit sagement.
Au programme: un album de 35 minutes, 14 titres, ce qui fait une moyenne de 2:30 par morceau. Francs, réglos, brefs, et sans fanfreluches, les HIEROPHANTS ne te prennent pas pour un con. C’est réfléchi, ça a l’intelligence des Intelligence, mais aussi le grain de folie et l’humour des Ausmuteants. 14 morceaux c’est beaucoup, mais impossible de décrocher : chaque titre a son truc bien à lui, « truc » au sens de « trick », une petite astuce savamment exploitée. PARALLAX ERROR vérifie brillamment la définition axiomatique d’un bon album : plus tu l’écoutes, plus tu comprends, plus tu l’aimes.
Avec « STRESS », les HIEROPHANTS ouvre le bal d’une étrange façon : un riff de guitare à la Bo Diddley. Alors on est surpris, tout chamboulés, mais un roulement de batterie bien sec, bien sex’, nous remet sur leurs rails sinueuses, synthé à l’appui. Ils n’hésitent pas à hacher menu leurs morceaux, comme dans « CHANGE » où un ping-pong guitare VS synthé te fait découvrir les joies de la stéréo, et de les épicer à l’aide de multiples et diverses citations subtiles traversant les âges, allant du rock’n’roll classique au drapeau rose de Wire, en passant par la lune chapiteau de Television.
Les HIEROPHANTS n’ont pas peur des rythmes lents, saccadés, voire weirdo, et le son de la batterie est à tomber… dans les bras de l’ingé son ! Ils n’ont surtout pas peur de sonner « pop » et je leur dis merci pour ça ! Avec cet album, les hiérophantes nous donnent une putain de leçon. Les morceaux sont entrainants, catchy as fuck, mais les paroles révèlent le vrai fond de leur propos. C’est critique, conscient, pessimiste parfois, voire ironique, sans pour autant en faire des tonnes. « It’s not the city, It’s not the place, I blame it on the people, I blame it on their taste » qu’ils disent sur « TASTE » (on notera d’ailleurs le beat quasi disco qui passe pourtant à merveille). Si vrai. Ou encore « Nothing Neu under the sun » sur « Nothing Neu », morceau en hommage à NEU! qu’ils ont la sagesse de citer. Hommage oui, mais aussi conscience du fait que l’on n’invente rien. Une belle leçon d’humilité, dont certains auraient sans doute besoin. Hé oui, on dirait pas, mais c’est des punks ! Pas si étonnant qu’ils se retrouvent sur GONER Records, finalement. C’est ce genre de mecs et filles là, les punks d’aujourd’hui. C’est des gens qui ont peur de rien, qui osent tout. C’est ça l’insolence suprême.
+++++ English Version +++++Oscar Mavioch
They come from a planet called Australia, where, like every one knows, all is more crazy and more permissive. The HIEROPHANTS ( one girl and three guys, whose one is the Ausmuteants singer), have found a perfect recipe for a « true wave » (as they say, and they’re so true), with a « let’s come back » taste. They serve it on PARALLAX ERROR, their first LP released on GONER Records and AARGHT Records. But calm down and open your shakras and your mind (open minded, get it?) and read carefully…
Here we go : a 35 minutes album, 14 tracks, which makes an average of 2,30 minutes titles. Frank, honnest, brief and without frill, the HIEROPHANTS don’t take you for a cunt. It’s smart, intelligent as INTELLIGENCE, but also humourous as the AUSMUTEANTS. 14 tracks, it’s a lot ! But you cannot leave away : each song has its own little trick very cleverly exploited. PARALLAX ERROR verifies wisdly the aximoatic definition of a good album : more you listen to it, more you understand it and more you love it.
With « STRESS », the HIEROPHANTS opens the party on a weird way : a Bo Diddley’s guitar riff. So you’re surprised, turned upside down, but a very sexy dry drum rolls put you back on the sinuous rails, helped by te synthetizers. They chop their tracks, like in « CHANGE », where a tennis table game between synthetizer and guitar makes you discover the stereo enjoyments, spicing them by quotations from the ages, from the classical rock’n’roll tto the Pink Flag of WIRE, passing by the Marquee Moon of TELEVISION.
The HIEROPHANTS are not scared of slow rythms, jerkies or weirdos, and the drums sound is so good that I could fall in the sound ingeneer’s arms ! Unscared to sound « Pop » and thank them for that ! With this album, the HIEROPHANTS give us a fucking lesson. Tracks are lively, catchy as fuck, but the lyrics reveal the real meaning of their matter. It’s critical, aware, pessimistic sometimes, ironical to, but never too much. « It’s not the city, It’s not the place, I blame it on the people, I blame it on their taste » ,as they say on « TASTE » (let’s notice, by the way, the almost-disco-beat which is wonderfull). So true. Also : « Nothing Neu under the sun » on « NOTHING NEU », tribute to « NEU ! » they quote with wisdom. They are very conscious you don’t invent nothing. A very nice humbleness lesson, needed b some other people... But can you believe tey are punks ? Not so surprising the are on GONER Records, finally. They don’t really seem like, but they are punks!! Unaffraid people, daring everything ! It’s the supreme insolence.